Avant-hier soir les choses ont changé en un instant à Paris. Les données disponibles suggèrent que les attaques ont été menées par un groupe de tueurs professionnels qui a utilisé des bombes vivantesentre autres armes. Aujourd'hui, le post de Pepe Escobar sur sa page Facebook jette une certaine lumière sur le symbolisme et le timing du massacre:
En fouillant une tonne de rapports, j'ai trouvé un citoyen danois décrivant l'un des assaillants d'un café de Paris; ultra-pro, vêtu de noir de la tête aux pieds, AK-47, très bien entraîné. Ce ne sont pas vos habituels kamikazes d'al-Zawahiri avec des bombes comme sous-vêtements; ce sont des tueurs de précision. Celui-ci a quitté les lieux calmement, et contrairement aux dires de la police française, peut ne pas avoir été capturé. Il ne portait pas de ceinture d'explosifs.
Les renseignements français jurent qu'ils surveillent au moins 200 ressortissants qui sont revenus de « Syraq ». Vous parlez d'un travail minable. Paris est hyper-policé. On croit rêver en pensant à au moins 8 djihadistes qui se promènent tranquillement un vendredi soir, habillés comme des tueurs pro.
Ils ont choisi un assortiment de lieux hautement symboliques. Vous avez un match France-Allemagne auquel assiste le Président dans un stade où toutes les barrières - ethniques, religieuses - se dissolvent, un véritable symbole de multiculturalisme. Vous avez un concert avec un groupe américain dans une salle remplie de jeunes. Vous avez le lieu fréquenté par le français moyen, cool, le café du coin dans les 10eme et 11eme, les endroits jeunes, branchés, laïcs, bobo, du microcosme parisien.
Cela montre un spectre conceptuel calibré - soigneusement défini par les Français; peut-être ces rapatriés « Syraq ». Cela souligne également un monumental échec des renseignements français et du ministère de l'Intérieur.
Timing: crucial. Juste au moment où les Étatsuniens / Britanniques annoncent qu'ils « pourraient » avoir liquidé Jihad John. Et, quelques heures avant les pourparlers de Vienne qui sont supposés arriver avec une liste officielle des Top Ten terroristes en Syrie.
Comme toujours, la recherche d'une réponse honnête à la question cui bono pourrait être la dernière (et peut-être la plus importante) victime de la tragédie du 13/11 à Paris.
Plusieurs voix fortes en faveur de la version interne sous fausse bannière ont déjà été entendues, alors que le faible gouvernement Français et les services secrets, s'appuyant totalement sur « les Partenaires américains », ne possèdent guère suffisamment de ressources pour orchestrer un drame d'une telle ampleur.
La lecture approfondie du rapport encore tout chaud de Stratfor sur les attentats de Paris (en supposant certainement l'implication indubitable et entière de l'État islamique) suggère que les néo-conservateurs américains veulent voir une plus grande empreinte française sur le terrain en Syraq. (Plus de précisions sur la mobilisation de l'OTAN à la suite du 13/11 sont données par Patrick Henningsen de 21st Century Wire). En outre, ils n'avaient pas été satisfaits de la résistance de la France à tomber complètement dans la tourmente des réfugiés pan-européens et l'indifférence du grand public aux provocateurs anti-islamiques de Charlie-Hebdo. Le seul effet secondaire qui dérange les analystes de Stratfor est la montée apparente de Marine Le Pen qui, selon eux, devrait être étouffée par l'entrée de Nicolas Sarkozy sur le même domaine électoral.
En fait, la nuit sanglante à Paris a été perpétrée pour enterrer définitivement le projet européen tel qu'il a été vu à l'origine à Paris et Berlin, un concert de nations économiquement puissant et politiquement souverain. Le symbolisme de l'initiation des attaques près du Stade du France lors du match amical France-Allemagne est évident. Nous ne serons pas surpris si l'enquête française sur l'attaque découvrait une claire implication allemande des auteurs. Les règles du genre exigent une telle histoire.
Ils sont très rares en Europe à croire encore sérieusement que l'alliance de l'Union Européenne avec les ressources eurasiennes est un cauchemar plus grand pour les propriétaires de Wall Street que l'alliance établie entre la Russie et la Chine (voir notre article d'hier Le piège du Grand Maitre Poutine). Les responsables de la bureaucratie de l'UE contrôlés par Wall Street perdent rapidement non seulement le soutien du public dans les pays européens (il est de mauvais ton à Bruxelles de soulever cette question depuis déjà longtemps), mais aussi celui des élites des affaires locales et d'autres groupes de pouvoir. Le remplacement de la vieille bureaucratie de l'UE par les nouveaux représentants qui prendraient le chemin de la « souverainisation » de l'Europe était demandé par le public du continent qui conteste sérieusement le partenariat transatlantique. Renforcer ces derniers a été la tâche urgente des bouffons politiques de Wall Street des deux côtés de l'océan. Après l'échec du projet ukrainien et en raison de la progression notable du rapprochement français vers lapolitique orientale, la création du nouveau consensus transatlantique était absolument nécessaire.Une bannière noire à côté de la Tour Eiffel a été quasiment hissée sur les écrans pour rediriger les gens vers des problèmes beaucoup plus aigus : quel est l'agenda réel derrière la déstabilisation du Moyen-Orient et où sont les intérêts européens à cet égard?
Donc cui bono pour cette attaque ? France, à qui profite le crime ?
Traduction Avic - Réseau International