Un ami, George Abert, a suggéré une raison du pourquoi les Turcs ont descendu le bombardier russe au-dessus de la Syrie. Les Russes ont une technologie de pointe qu'ils ont récemment démontrée contre le plus moderne des croiseurs lance-missiles américains (NdT : l'incident en Mer Noire en 2014 du passage d'un avion russe près du croiseur USS Cook, équipé du système ultra-sophistiqué AEGIS et qui a été électroniquement anéanti en deux passages, forçant le navire à faire escale à Odessa en Ukraine et son commandant de bord à demander son transfert immédiat..) et contre les avions israéliens de fabrication américaine. Cette technologie éteint tous les sytèmes de communication des forces hostiles, les laissant totalement aveugles. Il se demande si l'appareil n'a pas été abattu pour forcer les Russes à utiliser cette technologie pour protéger leurs appareils à chaque fois qu'ils se trouvent proches de l'aviation de l'OTAN ou d'Israël, ce qui leur permettrait d'étudier le système soit pour le copier, soit pour le neutraliser. Il parie que les Etats-Unis ont tous les spécialistes Raven et ELINT à l'écoute, prêts à étudier le phénomène.
L'agression non provoquée de la Turquie qui a abattu un avion militaire russe au-dessus de la Syrie pose des questions intéressantes. Il semble fort peu probable que le gouvernement turc commettrait un tel acte de guerre contre un voisin bien plus puissant que lui à moins que Washington ait donné le feu vert à cette attaque. Le gouvernement turc n'est pas très compétent, mais même les incompétents savent éviter de se mettre dans une position qui les verrait faire face à la Russie seuls.
Si l'attaque a reçu le feu vert de Washington, Obama a t'il alors été doublé par les néo-conservateurs en contrôle de son gouvernement ou Obama est-il lui-même complice de l'acte ? De manière évidente, les neo-cons sont perturbés par l'appel du président français pour une union derrière la Russie contre l'EIIL/Daesh et ils auraient très bien pu utiliser leurs connexions en Turquie pour mettre en scène un évènement que Washington pourrait utiliser pour empêcher une coopération avec la Russie.
La complicité de Washington est certainement indiquée, mais il n'est pas complètement hors de question que les Turcs bien placés qui achètent le pétrole de l'EI ait pris leur revanche contre la Russie pour avoir détruit leurs flottes de camions-citernes et leur affaire très lucrative. (NdT : n'oublions pas que ce business est géré par le fils d'Erdogan avec quelques généraux de l'armée turque...) Mais si l'attaque a une origine privée ou semi-privée en connexions avec des gangsters et l'armée, le président turc aurait-il défendu cet abattage d'avion sur de telles bases foireuses de "défense nationale" ? (NdT : possible dans la mesure où son fils est le "parrain" du pétrole volé acheminé en Turquie...) Personne ne peut croire qu'un bombardier russe serait une menace à lui seul pour la sécurité de la Turquie.
N'attendez pas que la pressetituée regarde de près ces questions. La pressetituée occidentale comme la branche de la BBC à Moscou et sa correspondante Sarah Rainsford, est déjà en train de pirouetter l'affaire de la perte de l'avion russe et plus tôt, celle de l'avion de ligne au dessus du Sinaï, en disant que cela prouve que la politique de Poutine de raids aériens contre Daesh a complètement été retournée et que les Russes ne sont pas plus en sécurité pour autant.
Les réponses à l'attaque sont toutes aussi intéressantes. De ce que j'ai entendu de la conférence de presse d'Obama, sa définition de "rebelles syriens modérés" inclut tous les groupes djihadistes extrémistes comme Al Nosra et l'EIIL, qui sont les cibles des attaques russes. Seul Assad est un extrémiste. Obama, suivant la ligne néo-conservatrice, dit qu'Assad a trop de sang sur les mains pour pouvoir continuer à être le président de la Syrie (NdT : Obama lui par contre, il n'en a pas de sang sur les mains hein ?... Le premier prix Nobel de la Paix va t'en guerre... Qu'est-ce qu'il ne fait pas entendre nom de dieu !).
Obama n'est pas spécifique au sujet du "sang sur les mains d'Assad", mais nous pouvons l'être. Le sang est celui des forces terroristes de l'EIIL/Daesh qui combattent l'armée syrienne. Obama ne réfère pas quant à lui au sang sur les mains de l'EI alors que même la pressetituée nous a montré les horreurs perpétrées par les psychopathes de l'EIIL et du sang qu'ils ont sur les mains ; ces gens avec lesquels Obama nous a allié.
Quand est-il du sang sur les mains d'Obama ? On parle d'une très grande quantité là, le sang de pays entiers, la Libye, l'Afghanistan, le Yémen, la Syrie et le sang que les marionnettes d'Obama à Kiev ont versé des Russes ethniques habitants en Ukraine, sans oublier bien sûr le sang palestinien versé par Israël utilisant des armes américaines.
Si le sang sur les mains d'Assad le disqualifie pour la présidence, alors la bien plus grande quantité de sang sur les mains d'Obama le disqualifie d'autant plus, ainsi que Cameron, Hollande, Merkel et Netanyahou.
Durant tous les conflits orchestrés par Washington au Moyen-Orient, en Afrique et en Ukraine, le gouvernement russe a parlé de manière plus que raisonnable et a répondu de manière diplomatique à biens des provocations. Le gouvernement russe s'est reposé sur les gouvernements européens réalisant que l'Europe ne tire aucun bénéfice des conflits générés par Washington et devant se séparer d'une politique qui est contre leurs intérêts. Mais l'Europe a prouvé n'être qu'une collection de vassaux américains et non pas des pays indépendants capables de mener des politiques étrangères indépendantes.
Dans sa campagne en Syrie contre l'EI/Daesh, le gouvernement russe s'est reposé sur l'accord établi avec les pays de l'OTAN évitant l'engagement dans les airs. Maintenant la Turquie a totalement violé cet accord.
Je serais très surpris si maintenant le gouvernement russe place quelque confiance que ce soit dans les mots de l'occident ainsi que d'un espoir dans la diplomatie avec ce même occident. Le gouvernement russe et son peuple ont dû maintenant comprendre que la doctrine Wolfowitz veut dire ce qu'elle énonce et qu'elle est déployée en force contre la Russie.
De l'attaque ukrainienne sur les sources d'énergie de la Crimée et les pannes de courant qui affectent toute celle-ci, le gouvernement russe a aussi appris que le gouvernement marionnette de Washington à Kiev a l'intention de faire monter la sauce du conflit avec la Russie.
Washington a été clair dès le départ qu'il focalisait sur le renversement d'Assad et non pas celui de l'EIIL/Daesh. Malgré l'attaque imputée à Daesh en France, le ministère des affaires étrangères US en la personne de son porte-parole l'amiral John Kirby, a dit que la Russie ne pouvait pas être membre de la coalition contre Daesh tant que la Russie continuerait à soutenir Assad.
Si on veut regarder le bon côté dans cette affaire de l'abattage d'un avion russe, l'incident a donc très sûrement évité au gouvernement russe de faire partie d'une coalition dans laquelle la Russie aurait perdu le contrôle de sa guerre contre l'EIIL et aurait dû accepter la défaite du renversement d'Assad.
A chaque étape de tous ces processus le gouvernement russe a gardé de bonnes cartes qu'il n'a pas jouées, faisant plutôt confiance à la diplomatie. Celle-ci est maintenant pour sûr une impasse. Si la Russie ne rejoint pas le véritable jeu et ne commence pas à jouer ses fortes cartes (NdT : les infos qu'elle conserve sur les attentats du 11 septembre 2001 à New York, sur l'attaque du vol d'Air Malaysia MH17 en Ukraine et sur son propre vol au-dessus du Sinaï...), la Russie sera vaincue.
Paul Craig Roberts
Article original:
Turkey Has Destroyed Russia's Hope Of Western Cooperation, publié le 24 novembre 2014
Traduit par Résistance 71
La source originale de cet article est Paul Craig Roberts Institute for Political Economy