01/12/2015 mondialisation.ca  3min #105567

 Russie-turquie

L'attaque contre l'avion Su-24 russe, un acte prémédité?

Par  Valentin Vasilescu

Entre la base aérienne russe Hmeymim en Syrie et le centre de planification au Qatar de la coalition anti-Daesh dirigée par les Etats-Unis (qui inclut la Turquie) il existe une ligne directe d'information mutuelle fonctionnant 24/24 heures. Une ligne directe d'information et de coordination existe entre la base aérienne russe de Hmeymim et la base aérienne turque d'Incirlik, d'où opèrent les avions américains bombardant l'EI.

Conformément au protocole conclu il y a un mois entre la Russie et les États-Unis sur l'utilisation de l'espace aérien syrien, la Russie a annoncé quelques heures avant toute la trajectoire prévue des avions russes de bombardement pour la journée du 24 Novembre. L'information est arrivée à la fois au centre du Qatar et à la base aérienne turque d'Incirlik. Donc, la Turquie, comme les Etats-Unis, savaient, quelques heures avant, que l'avion Su-24 russe allait agir dans la zone frontalière et savaient quel objectif était attaqué. Par conséquent, la Russie a raison quand elle dit que son avion n'a pas pu entrer dans l'espace aérien de la Turquie et que l'attaque était préméditée par Ankara.

Il a été établi que les contrôleurs aériens turcs n'ont pas notifié l'équipage de l'avion russe d'une violation de l'espace aérien turc, comme l'ont affirmé les autorités turques, pour la bonne raison que l'espace aérien turc n'a pas été violé. Le capitaine Konstantin Murakhtin, le navigateur de l'avion abattu, a déclaré que son avion ne pouvait pas violer l'espace aérien turc et qu'il n'y avait eu aucune conversation radio avec les Turcs. Et le F-16 de la Turquie, au lieu de faire un tir de sommation avec le canon de bord, a lancé un missile air-air directement contre l'avion russe, ne lui donnant aucune chance d'en réchapper. Dans ce cas, la seule violation de l'espace aérien a été faite par le missile air-air lancé à partir du F-16 turc. La violation de l'espace aérien a été celle de la Syrie, l'avion russe étant tombé à 4,5 km à l'intérieur du territoire syrien.

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Bien que les États-Unis se soient disculpés en niant toute implication dans l'attaque contre le bombardier russe, la Turquie n'aurait pas violé les procédures internationales, si elle n'avait pas eu la garantie de Washington qu'il ne lui arriverait rien. La preuve en est que, aussitôt après avoir abattu l'avion russe, les Turcs se sont dépêchés d'aller se cacher derrière l'OTAN, c'est-à-dire derrière les États-Unis, qui s'est mise à parler d'agression commise par la Russie sur le territoire de la Turquie.

Avec le positionnement du croiseur Moskva, équipé de missiles de type AA S-300, près de Lattaquié, la situation sur le terrain change. Les Russes peuvent omettre (intentionnellement) d'informer les Américains et les Turcs sur certains des trajets de leurs avions, près de la frontière avec la Turquie. Il reste à voir si la Turquie va agir comme dans le cas du Su-24, ou si un F-15 américain sera envoyé pour l'interception.

Valentin Vasilescu

Traduction du roumain : Avic -  Réseau International

La source originale de cet article est  reseauinternational.net

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