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Le fait que l'avion a été abattu près de la frontière syro-turque en novembre dernier n'était guère anodin. C'était un piège sur le chemin vers le coup d'Etat qui a eu lieu finalement la semaine dernière.
"L'avion russe abattu et la tentative de coup d'Etat déjouée, le 15 juillet, ce sont deux parties d'un processus intégral", affirme le député turc Metin Kulunk.
Suite au putsch, la polémique ne cesse de s'embraser autour de ses raisons et conséquences. Entre autres, il existe une version selon laquelle le coup d'Etat aurait été provoqué par un certain réchauffement dans les relations Russie-Turquie après la lettre d'excuses de Recep Tayyip Erdogan adressée à Vladimir Poutine. Ainsi, comme l'un des conseillers du chef d'Etat turc Yigit Bulut avait fait remarquer, aussitôt que les relations russo-turques se sont un peu améliorées, une tentative de coup d'Etat a été entreprise, une semaine plus tard.
L'interlocuteur de Sputnik estime que la normalisation des relations entre la Russie et la Turquie a été l'un des motifs du putsch, mais ce n'en est pas l'unique raison. Le coup d'Etat a été bien planifié d'avance.
"Voir le putsch à travers le prisme des rapports entre les deux pays n'est pas suffisant. Globalement, le but était de prendre le pouvoir. Les rebelles ont frappé les sites importants, dont le parlement, le palais présidentiel, le bâtiment de l'Organisation national du renseignement, ainsi que les citoyens turcs. Si l'on analyse ce constat, il s'avère qu'il s'agissait d'une tentative de prise de pouvoir en Turquie".
Selon le député, les relations entre la Russie et la Turquie, qui s'étaient détériorées puis se sont normalisées, ont d'importantes conséquences pour le système global.
"Ces trois dernières années, certains pouvoirs se sont bien acharnés à nuire à l'équation Obama-Poutine-Erdogan. Il s'agit de pouvoirs qui voulaient séparer la Russie et la Turquie, déstabiliser leurs relations", poursuit M. Kulunk. "On ne peut pas nier que parmi ceux qui ont incité le putsch, il y avait ceux qui craignaient la stabilisation des relations russo-turques, surtout vu la dernière démarche d'Erdogan envers la Russie".
Et la Russie, elle aussi, était dans la ligne de mire des rebelles.
"Parmi les cibles des putschistes, il y avait aussi la Russie, Poutine. Ils veulent faire s'effondrer la Russie, détruire les traditions de l'Etat russe", explique-t-il.
Heureusement, le putsch n'a pas réussi, le peuple a pris la situation sous contrôle. C'est le peuple qui s'est interposé et qui a maté la rébellion, a retiré les chars aux rebelles et les a rendus à l'armée.
Qui est derrière le coup d'Etat? Le président adjoint de l'AKP est sûr que la faute revient au "centre du pouvoir mondial".
"Les Etats-Unis sont au centre du système global, mais il y a des forces plus puissantes. Ce sont ceux qui menacent les USA via les Afro-Américains, menacent la Maison Blanche, utilisent les récents conflits avec les policiers après des heurts meurtriers. Ils menacent le monde entier. Ceux qui menacent Poutine, Erdogan et Obama, ce sont les mêmes personnes. Qui sont-ils? Ils sont miraculeusement hors de ce monde...", résume le député.