Par: Fidel Castro Ruz
traduit par Isabel Sofia des Valle Lopez pour histoire et societe
Fidel Castro Ruz. Photo: Silvio Rodriguez / Archives CubaDebate
Demain, je fêterai mes 90 ans sur un territoire dénommé Birán, dans la région orientale de Cuba. On le connaît sous ce nom, même s'il n'a jamais figuré sur une carte. Étant donné sa bonne réputation, il était connu par des amis proches ainsi que par des représentants politiques et des inspecteurs qui s'y rencontraient autour d'une quelconque activité commerciale ou productive, propre aux pays néo colonisés du monde.
Lors d'une occasion, j'ai accompagné mon père à Pinares de Mayarí. J'avais alors huit ou neuf ans. Qu'est-ce qu'il aimait converser lorsqu'il quittait la maison de Birán! Là-bas, il était le maître des terres où poussait la canne, le fourrage et d'autres variétés de l'agriculture. Mais aux Pinares de Mayarí, il n'était pas le maître, il était locataire, comme beaucoup d'espagnols qui se retrouvèrent les maîtres d'un continent, en vertu des droits concédés par une bulle papale dont n'avait connaissance aucun des peuples et êtres humains de ce continent. Les connaissances transmises étaient déjà, en grande partie, des trésors de l'humanité.
Des collines inclinées, pierreuses, où la végétation est rare et parfois hostile s'étendaient sur une hauteur d'environ 500 mètres. Des arbres et des rochers obstruent le trafic ; subitement, à une hauteur déterminée, un plateau s'étend, d'après mes calculs, sur environ 200 km carrés, on y trouve de riches gisements de nickel, de chrome, de manganèse et autres minéraux précieux. Plusieurs dizaines de camions de grands pins de qualité sont extraits chaque jour.
Vous aurez observé que je n'ai pas mentionné l'or, le platine, le palladium, les diamants, le cuivre, l'étain et d'autres qui, parallèlement, se sont convertis en symboles de valeur économique que la société humaine requiert au stade actuel de son développement.
Peu d'années avant le triomphe de la révolution, mon père mourut. Avant cela, il souffrit beaucoup.
De ses trois enfants mâles, le second et le troisième étaient absents et distants. Ils accomplissaient leur devoir dans les activités révolutionnaires. J'avais déjà dit que je savais qui pouvait me remplacer si l'adversaire aboutissait dans ses plans d'élimination. Je riais presque des plans machiavéliques des présidents des États Unis.
Le 27 janvier 1953, après le coup d'État de Batista en 1952, s'est écrite une page de l'histoire de notre révolution : Les étudiants universitaires et les organisation de jeunesse, avec le peuple, réalisèrent la première marche aux flambeaux pour commémorer le centenaire de la naissance de José Martí.
J'étais déjà convaincu qu'aucune organisation était préparée pour la lutte que nous étions en train d'organiser. Il n'y avait aucune concertation au départ des partis politiques qui mobilisaient les masses de citoyens, depuis la gauche à la droite et au centre, dégoûtes par la politique politicienne qui régnait dans le pays.
Lorsque j'avais 6 ans, une institutrice pleine d'ambitions, qui enseignait dans la petite école publique de Birán, a convaincu ma famille de me laisser voyager à Santiago de Cuba avec ma grande sœur qui devait entrer dans une école de sœurs de bon prestige. L'institutrice de la petite école de Birán réussit à m'y inclure. Merveilleusement traitée dans la maison de Birán, où elle prenait ses repas à la même table que la famille, elle avait réussi à la convaincre de la nécessité de ma présence. En définitive, j'avais une meilleure santé que mon frère Ramón - qui est décédé il y a quelques mois -, qui fut mon compagnon d'école pendant longtemps. Je ne veux pas m'étendre davantage, seulement rappeler que ces années de famine pour la majorité de la population furent très dures.
Après trois ans, ils m'envoyèrent au Collège La Salle de Santiago de Cuba, où je fut inscrit en premier degré. Il a fallut près de trois ans avant qu'ils ne m'emmènent dans un cinéma.
C'est ainsi que commença ma vie. J'écrirai peut-être là-dessus si j'en ai le temps. Excusez moi de ne pas l'avoir fait jusqu'à présent, mais j'ai idée de ce qui peut et doit être enseigné à un enfant. Je considère que l'absence d'éducation est la plus grande maltraitance que l'on puisse faire à un enfant.
L'espèce humaine est confrontée aujourd'hui au plus grand risque de son histoire. Les spécialistes de ces thèmes sont ceux qui peuvent faire le plus pour les habitants de la planète, dont le nombre s'est élevé,d'un milliard à la fin des années 1800, jusqu'à 7 milliards début 2016. Combien en comptera notre planète dans quelques années ?
Les scientifiques les plus brillants, qui sont déjà plusieurs milliers, sont ceux qui peuvent répondre à cette question et à beaucoup d'autres questions transcendantales.
Je souhaite vous exprimer ma plus grande gratitude pour les démonstration de respect, les saluts et les cadeaux que j'ai reçu ces derniers jours, ils me donnent la force de rendre la réciproque à travers les idées que je transmettrai aux militants de notre parti et aux organisations pertinentes.
Les moyens techniques modernes ont permis de scruter l'univers. Des grandes puissances comme la Chine ou la Russie ne peuvent pas être soumises aux menaces de leur imposer l'emploi des armes nucléaires. Ce sont des peuples de grandes valeur et intelligence. Je considère que le discours du président des États Unis lorsqu'il a visité le Japon et qu'il n'a pas eu les mots pour s'excuser du massacre de centaines de milliers de personnes à Hiroshima a manqué de hauteur, alors même qu'il connaissait les effets de la bombe. L'attaque de Nagasaki, ville choisie par les maîtres de la vie au hasard, fut tout aussi criminelle. C'est pour cela qu'il faut marteler la nécessité de préserver la paix, pour qu'aucune puissance ne se donne plus le droit de tuer des millions d'êtres humains.