Une amie, une économiste non-alignée française, une donneuse d'alerte, si vous voulez, m'a confié : « Les Français se laissent mener docilement à l'abattoir sans rechigner ! Tout le monde s'en trouve bien aise ! » Et c'est tout dit : au royaume des aveugles les borgnes sont rois !
Essayez un peu de réunir tous les commentaires sur ce candidat : arnaqueur, candidat du gros pognon, médiatisé à outrance, venu de nulle part, aux mœurs bizarres et exotiques, vivant au-dessus de ses moyens, etc. Et maintenant cernez un peu son programme : vous n'en trouverez aucune d'ailleurs. Quant à son ouvrage qui en tient lieu, il est rempli à craquer du pronom personnel « je » et, comme l'avait très bien et judicieusement remarqué mon ami et ancien député le préfet Ivan Blot, ce n'est qu'une seule fois sur plus de cent pages que Macron utilise le mot « France ». Il est à rappeler que nous parlons du premier candidat à la Présidence de la République, à la veille de son éventuelle élection.
Notre correspondant Louis-Benoît Greffe nous fait part des tours de passe-passe devant les urnes où les gens reçoivent jusqu'à 2 cartes électorales et où les responsables d'un arrondissement peinent à obtenir accès aux résultats du vote d'un autre secteur géographique que le leur. Le même Ivan Blot cité plus haut s'insurge de l'attitude d'un François Fillon qui baise la poussière devant Macron. De quoi ça témoigne-t-il ? Mais tout simplement, comme dit à ce propos le candidat François Asselineau : « Quand c'est flou, il y a un loup ! » Et que retrouve-t-on en guise des protestations ? Trois fois rien, quelques jeunes en train de vociférer des slogans qu'ils ne semblent pas comprendre eux-mêmes, une armée et une gendarmerie muettes (comme toujours) et les électeurs qui disent massivement (et passivement d'ailleurs) de ne pas avoir voté pour Macron...
Qui plus est, quand ma nièce Françoise Compoint s'est rendue aux urnes à l'Ambassade de France en Russie, on l'a tout simplement disqualifiée pour voter en faisant valoir qu'elle n'était pas enregistrée par le service consulaire. L'enregistrement est, bien sûr, tellement long qu'il faudra revenir à la prochaine présidentielle. En même temps on lui a expliqué l'absence de l'affiche électorale du Front National, premier/deuxième parti de France (premier par les intentions de vote des Français avant la présidentielle, deuxième par son classement) par le manque d'intérêt dudit parti pour les votants localement !!! Mais de qui se moque-t-on ?!! Une telle attitude serait insupportable partout ailleurs mais pas en France.
Si les gens ne se respectent pas, pourquoi faudrait-il que les autres - y compris Macron - vous respectent ? Si vous vous comportez en moutons de Panurge, attendez-vous qu'on vous mène par le bout de votre nez. Il ne faut pas accuser Macron qui n'est qu'un virus médiatico-politique. Il faut s'accuser soi-même pour comprendre tous les tenants et les aboutissants et l'ampleur pharaonique de la tragédie nationale se déroulant sous vos yeux. Si vous bombardez les villes au Proche-Orient, vous serez bien obligés d'accepter l'addition qui peut s'avérer salée ! Si vous laissez tomber les chrétiens en Asie ou Afrique, il est bien naturel que les islamistes vous enlèvent vos églises dont, somme toute, vous n'avez tout simplement pas besoin sinon pour attirer les touristes.
Personnellement je ne crois pas que la civilisation française soit morte, mais la culture de production et consommation du camembert ou la viticulture ne sauraient remplacer l'Histoire et l'honneur nationaux. Le réveil doit s'opérer un jour et il peut être violent.
Les pères grecs orthodoxes de Chypre nous ont promis des temps très durs pour l'Europe. Selon eux, la Troisième Guerre Mondiale a commencé le jour du premier pilonnage de la Syrie. Par contre, mon ami Franck Pucciarelli croit, lui, qu'en fait, le conflit planétaire est en cours à partir du moment de la conquête de la Syrie par les néo-impérialistes occidentaux avec les Américains à leur tête. Et le prochain verrou qui va sauter sera l'Europe qui s'y est déjà préparée de son propre gré.
Posez-vous alors en toute conscience la question un peu embarrassante : Macron ou pas Macron... Cela va-t-il changer quelque chose ? Quand bien même Le Pen se fasse élire, cela veut-il changer quelque chose ? Franchement, la main sur le coeur, croyez-vous vraiment que Marine sortirait du dispositif militaire de l'OTAN et renoncerait à l'euro (déjà elle a fait marche arrière en bonne enfant de la très bourgeoise bourgade Sain-Cloud dont elle est originaire) ? Des millions d'immigrés intoxiqués par les islamistes vont-ils regagner gentiment leurs lieux de résidence africains en prenant bien le soin de nettoyer après eux ? L'économie connaîtrait-elle un nouvel essor sans qu'on en comprenne réellement les causes ?
Nombreux sont les Français à considérer le cas de Vladimir Poutine... Mais ils oublient trop souvent que le président de Russie a gagné la deuxième guerre de Tchétchénie et a su faire renaître l'armée et l'industrie de la Défense sans parler du secteur agroalimentaire ou de l'industrie. Et nous savons, vous et moi, que si Macron en faisait autant, vous lui pardonnerez tout ! Si Macron aimait la France comme Trump l'Amérique ou Poutine la Russie, vous le comprendrez immédiatement. Mais, bien malheureusement, ce n'est pas le cas. Ce triste sire m'est profondément antipathique, mais j'avais été prêt à reconnaître son génie à mon corps défendant.
Emmanuel Macron n'est absolument pas obligé d'aimer la Russie, mais il est obligé d'aimer la France ce qui ne semble pas être le cas, bien malheureusement. Ce social-démocrate des temps modernes a l'intention de transformer le pays en immense laboratoire à ciel ouvert pour y tester la formule de la création du nouvel homme, très à la bolchévique d'ailleurs ou à la sauce de 1789. La France est peut-être perdue, mais pis encore : il semblerait qu'avec la France, toute l'Europe perd son bastingage pour partir à la dérive. Et la mer est vraiment démontée...