© Jonathan Ernst Source: Reuters
A l'occasion du 1er déplacement de Donald Trump à l'étranger depuis qu'il est président, Ryad s'est lâché. Le Royaume a acheté immédiatement pour 110 milliards de dollars d'armements américains, partie d'un contrat de 350 milliards sur 10 ans.
Un responsable de la Maison Blanche a annoncé le 20 mai qu'un accord pour des ventes d'armes d'une valeur de 350 milliards de dollars (plus de 310 milliards d'euros) sur dix ans avait été signé avec l'Arabie saoudite.
Une partie de l'accord, portant sur 110 milliards, doit prendre effet immédiatement, a-t-il précisé, décrivant la nouvelle comme une expansion significative des relations stratégiques entre les deux pays.
«Ce lot d'équipements de défense et de services soutient la sécurité à long-terme de l'Arabie saoudite et de la région du Golfe face aux menaces iraniennes, tout en renforçant la capacité du Royaume à contribuer à des opérations de contre-terrorisme dans la région», a ajouté la Maison Blanche dans un communiqué cité par la chaîne américaine CNBC.
Cette annonce a été faite au premier jour de la visite du président américain dans la capitale saoudienne, première étape d'une série de déplacements à l'étranger que Donald Trump doit effectuer dans les jours qui viennent depuis qu'il s'est installé à la Maison Blanche. Il passera deux jours dans le royaume wahhabite, avant de se rendre en Israël, dans les Territoires palestiniens, au Vatican et enfin à Bruxelles et en Sicile, pour les sommets de l'OTAN et du G7.
L'intervention saoudienne au Yémen pointée du doigt par les ONG humanitaires
Un rapport publié en 2017 par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, un organisme indépendant spécialisé dans les questions de sécurité, révèle que l'Arabie saoudite a été le premier acheteur d'armes américaines entre 2012 et 2016, celles-ci représentant 13% de l'ensemble des exportations d'armes américaines.
Lire aussi
Amnesty accuse Washington et Londres d'alimenter la crise humanitaire au Yémen
Le Congrès des Etats-Unis avait pourtant réclamé à plusieurs reprises, en 2016, une restriction des ventes d'armes à l'Arabie saoudite en réaction aux opérations militaires de Ryad au Yémen, ayant causé la mort de nombreux civils, rappelle le document.
En outre, plusieurs associations de défense des droits de l'Homme critiquent vivement l'intervention de la coalition menée par l'Arabie saoudite en soutien des forces pro-gouvernementales du Yémen contre les rebelles chiites Houthis.
Human Rights Watch note par exemple, dans un communiqué de 2017, que la coalition fait usage de bombes à fragmentation, interdites par le droit international, et que ses bombardements font régulièrement des victimes civiles.
Quant à Amnesty International, elle a appelé, dans un communiqué publié en mars, à un embargo sur les armes au Yémen, soulignant : «Les armes fournies par des Etats comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont été utilisées pour commettre de graves abus, provoquant une catastrophe humanitaire.»
Une considération qui n'a vraisemblablement pas été déterminante dans la conclusion de l'accord entre Ryad et Washington.
Lire aussi : Assiégée par l'armée saoudienne depuis neuf jours, une ville chiite vit dans la terreur (IMAGES)