A l'occasion de la venue de Donald Trump à Bruxelles pour une réunion de l'OTAN, le groupe local du CADTM Bruxelles a conçu un tract pour mettre en lumière les liens entre dette et politiques migratoires.
LES PAYS DU NORD ET LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES INTERNATIONALES, COUPABLES DU CHAOS MONDIAL
Durant sa campagne et depuis son accession au pouvoir, Trump a multiplié les discours et les mesures racistes ciblant les migrants. Symétriquement, il se dit contre les délocalisations et pour le protectionnisme, mais seulement vis-à-vis de ses rivaux dans la concurrence internationale. Pour les multinationales US, il défend une politique expansionniste des plus agressives.
Et s'il veut construire des murs pour empêcher les migrants d'entrer aux USA, et en chasser les sans-papiers qui y vivent depuis des années... sa politique impérialiste est la cause directe de ces phénomènes !
En accroissant encore le « nouveau désordre mondial », il ne peut qu'accentuer l'asservissement des pays du Sud, et donc pousser des millions de personnes à fuir la guerre et la misère qu'il va semer partout sur la Planète.
LES MIGRATIONS ONT AVANT TOUT DES CAUSES ECONOMIQUES
Ainsi, les migrations internationales d'Afrique vers l'Europe et d'Amérique latine vers les États-Unis ont connu un afflux massif fin des années 1980, après plusieurs années de plans d'ajustement structurel imposés par le FMI et la Banque mondiale.
A partir de la crise de la dette de 1982, toute une série des pays d'Afrique et d'Amérique Latine se retrouvent dans la spirale infernale de l'endettement. Le FMI et la Banque mondiale proposent alors des prêts aux États endettés, mais uniquement pour qu'ils continuent à rembourser.
Et surtout, en leur imposant en contrepartie des plans d'ajustement structurel destinés à prendre le contrôle de leurs économies. Par ce biais, ils organisent un transfert énorme de la richesse produite dans ces pays vers les banques et les pays du Nord - avec la complicité des classes dirigeantes corrompues du Sud, qui prélèvent leur commission au passage.
Bien sûr les pays du Sud ont dû également rembourser le FMI et la Banque mondiale. Par le biais des intérêts, la dette des pays en développement a dans les faits déjà été remboursée de nombreuses fois !
L'abaissement des barrières douanières a ouvert la porte à l'invasion dans ces pays de produits agricoles subventionnés par la politique agricole commune européenne (PAC), ou par la politique agricole des États-Unis (poulets congelés des États-Unis, oignons des Pays-Bas...). Ce qui a empêché les petits paysans d'écouler leur production, ruinant l'agriculture des pays africains et latino-américains.
Les privatisations des services publics et la diminution de l'emploi dans ce secteur ont détruit ou empêché la création de millions d'emplois utiles pour les populations, les privant de toute perspective.
Les ravages de ces plans d'ajustement structurel ont incité une bonne part de la jeunesse de ces pays à émigrer pour venir en Europe ou aux États-Unis au péril de leur vie.
L'OTAN : GENDARME DU CAPITALISME OCCIDENTAL
Certains ont voulu voir dans Trump un « pacifiste », suite à ses critiques de l'OTAN. Mais dans les faits, il est un « va-t-en-guerre » au moins aussi dangereux que ses prédécesseurs.
En l'espace de trois mois à peine, il a multiplié les interventions et intimidations militaires : largage en Afghanistan de la plus dévastatrice bombe depuis Hiroshima et Nagasaki, manœuvres navales dirigées contre la Corée du Nord... Loin de vouloir réduire les capacités de l'Otan, son exigence est que les autres États membres de l'Alliance augmentent leur contribution financière.
En Europe aussi, nous avons subi les affres de cette politique cupide et cynique.
Les migrations en provenance des Balkans sont intervenues une décennie plus tard, suite au déclenchement de la guerre civile en ex-Yougoslavie en 1992. Elle-même consécutive aux plans d'ajustement du FMI et de la Banque mondiale, qui ont étranglé la Yougoslavie et poussé les différents États de la confédération à s'affronter, pour tirer leur épingle du jeu au détriment de leurs voisins.
Les pays d'Europe du Nord (l'Allemagne et la France en tête d'une coalition sous la bannière de l'OTAN) sont intervenus militairement pour assurer la poursuite du remboursement de la dette au service des intérêts du Nord, en semant le chaos dans la région.
Par ailleurs, la participation financière de la Belgique à la construction du nouveau bâtiment de l'OTAN à Evere (qui a coûté 1, 1 milliard d'euros en tout) et l'achat ruineux de nouveaux avions de chasse (15 milliards au total, en comptant les pièces de rechange, l'entraînement des pilotes, la mise à jour des logiciels...) contribueront largement à aggraver l'endettement public.
Belgique hors de l'OTAN - OTAN hors de Belgique
Dette au Sud comme au NORD : Un même mécanisme de domination
Au Nord comme au Sud, le paiement de la dette publique constitue un puissant mécanisme d'extorsion d'une bonne part partie des richesses produites par les peuples, au profit du 1% les plus riches.
POUR QUELLES SOLUTIONS SE BATTRE ?
1) L'annulation de la dette des pays du Sud, l'abandon total des plans d'ajustement structurel qui continuent toujours sous un autre nom.
2) La rétrocession par les pays du Nord des biens mal acquis des dictateurs dans les banques suisses, britanniques, françaises, belges, étasuniennes, etc.
3) L'octroi de réparations pour la colonisation, ainsi que l'abolition des institutions financières internationales actuelles et de l'OTAN et leur remplacement par des institutions démocratiques...
Telles sont quelques-unes des mesures que nous préconisons, pour un monde juste et égalitaire, permettant aux peuples du Sud comme du Nord de vivre décemment.
NON à Trump et sa politique impérialiste, sexiste et raciste !
Non aux murs, non aux dettes illégitimes, Oui à la solidarité internationale !
Le CADTM anime un groupe local à Bruxelles, ouvert à tou-te-s, qui se réunit régulièrement, pour toute personne intéressée :
CADTM Bxl : chiaracadtm.org,
cadtm.org