Source: Reuters
Contre leur gré, ils se sont retrouvés au cœur de la guerre. Emmenés en Irak et en Syrie par leurs parents endoctrinés, des enfants russes ont fini par être recueillis par les autorités irakiennes. Moscou souhaite les rapatrier.
L'information a été dévoilée par des médias arabes dans la foulée de la libération de Mossoul des combattants de Daesh, en juillet : après avoir fui la ville, les derniers djihadistes ont laissé derrière eux des dizaines d'enfants, dont certains de nationalité russe. Ils ont survécu aux combats pour le contrôle de la ville mais se sont retrouvés seuls, leurs parents ayant pour la plupart été tués.
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L'agence de presse Al-Arabiya rapportait, le 23 juillet, que les autorités irakiennes avaient pris en charge un groupe de mineurs russes, «dans un état extrêmement préoccupant». Ceux-ci ont été placés sous surveillance médicale, d'après un représentant des autorités irakiennes cité par l'agence.
Parallèlement, selon des informations obtenues par RT, le parquet de la République russe de Tchétchénie s'est penché sur la demande d'une jeune Tchétchène du nom de Zalikha Akhachanova, qui cherchait à faire rapatrier son fils, parti il y a deux ans en Syrie avec son ex-mari. La femme a reconnu son enfant sur une vidéo diffusée sur YouTube par l'armée irakienne. «J'étais choquée. Je ne l'ai pas vu depuis deux ans, mais je l'ai tout de suite reconnu», a confié Zalikha à RT, ajoutant que, d'après les informations qu'elle avait reçues, son fils avait été retrouvé sain et sauf dans un orphelinat irakien.
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Mais il ne s'agit que d'un cas parmi de nombreux autres. Selon les informations de RT, la Russie est actuellement en train de négocier le retour sur son sol de 48 mineurs qui se trouvent actuellement dans des orphelinats irakiens. «La plupart des enfants ont perdu leurs parents à l'issue d'une guerre affreuse. [..]. Mais ils n'ont rien à voir avec la guerre en Irak, en Syrie ou ailleurs», a déclaré à RT Samikh Bino, un homme politique jordanien d'origine tchétchène, à l'origine de l'initiative visant à évacuer ces mineurs russes. Dirigeant de l'association «Amis de la république tchétchène en Jordanie», il agit en médiateur dans les négociations difficiles dans lesquelles interviennent des diplomates et des sénateurs russes, les pouvoirs tchétchènes, les autorités et les services de sécurité irakiens et jordaniens, ainsi que des représentants du Croissant-Rouge et de l'Unicef.
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Samikh Bino s'est intéressé au destin des jeunes Russes après la diffusion par une députée irakienne, Nadia Jubouri, d'une photographie poignante d'une jeune fille à la peau brûlée, retrouvée dans les ruines d'un bâtiment. La légende accompagnant la photographie mentionnait que ses parents étaient morts dans les combats, et qu'elle ne parlait que tchétchène. L'homme politique jordanien a alors décidé de retrouver, via ses contacts en Tchétchénie, la famille de l'enfant.
© Capture d'écran du site iuvmonline.com
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Un retour au pays truffé d'obstacles
Comme l'a expliqué Samikh Bino à RT, l'évacuation des enfants russes se fera en deux étapes : ils seront d'abord emmenés d'Irak en Jordanie, d'où ils seront rapatriés en Russie pour rejoindre leurs parents. La situation est rendue plus complexe par le fait que la majorité de ces «enfants de Daesh» rencontrent des problèmes de papiers : visas expirés, passeports annulés... ou absence complète de documents pour ceux qui sont nés sous l'Etat islamique. Pour confirmer les liens de parenté avec ceux qui les attendent en Russie, ils devront passer des tests ADN.
«Je ne peux pas vous dire pour l'instant quels seront les délais, mais je peux confirmer que nous ferons tout notre possible pour qu'ils puissent rentrer chez eux», a déclaré à RT l'activiste jordanien.
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Sur les terres de Daesh contre leur gré
Les enfants ne seront pas les seuls à être évacués d'Irak. Certains parents les accompagneront dans leur voyage vers la Russie : il s'agit dans la plupart de cas de mères, forcées de partir avec leur mari vers les territoires tenus par les djihadistes en Irak ou en Syrie.
D'après les informations de RT, au moins cinq familles dont les parents souhaitent rentrer en Russie sont concernées. Nombreux sont ceux qui espèrent le retour de leurs proches, comme le couple Khamirine, de la République russe d'Ingouchie, dont la fille Makka s'est retrouvée seule en Irak avec ses quatre enfants. Son mari, qui l'a emmenée de force pour rejoindre Daesh, a été tué quatre jours après avoir rejoint les rangs de l'organisation djihadiste. Malgré ses efforts, Makka n'a pas été en mesure de regagner la Russie par elle-même.
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Le père de Makka, Vakha Khamirine, s'est adressé directement à Vladimir Poutine, ainsi qu'au président de la Tchétchénie Ramzan Kadirov et à d'autres responsables russes. «Aidez-nous à sauver notre fille et nos petits-enfants, à sauver les nôtres et les enfants qui se sont retrouvés là-bas contre leur gré», a imploré Vakha.
Hormis les enfants russes, plusieurs mineurs d'autres pays se trouvent actuellement dans des orphelinats irakiens. Parmi eux, des Américains et des Européens. L'Unicef a expliqué à RT que le nombre exact de ces enfants présents à Mossoul et dans d'autres villes irakiennes et syriennes restait cependant très difficile à établir.