15/08/2017 tlaxcala-int.org  5min #132142

 Adán Chávez: está triunfando la paz

L'Assemblée Constituante vénézuélienne renforcera la reconnaissance des droits des peuples indigènes sur leurs territoires

 Nerliny Carucí

L'élection de l'Assemblée Constituante organisée au Venezuela le 30 juillet dernier, a permis aux peuples originaires d'élire directement, en assemblées, huit députés indigènes. Une de leurs tâches au sein de cette assemblée sera de renforcer les politiques menée par la révolution bolivarienne visant à « payer la dette historique » qui est due aux communautés indigènes (environ 7% de la population vénézuélienne totale).

«À cette heure, 3 280 298 hectares de terres ont été restitués aux peuples autochtones vénézuéliens afin d'améliorer leur niveau de vie, en procédant à la reconnaissance de leurs territoires, a rappelé ce jeudi la ministre des Peuples Indigènes, Yamilet Mirabal, au micro de l'émission Derechos Humanos en Revolución animée par Larry Devoe surRadio Miraflores.

Yamilet Mirabal et Larry Devoe

La Ministre a indiqué qu'il s'agit de 102 titres de propriété collective de la terre, qui concèdent aux peuples indigènes des droits à perpétuité sur les territoires qu'ils ont occupé selon un droit ancestral et traditionnel. « La reconnaissance des territoires est un engagement pris par l'État vénézuélien vis-à-vis des peuples indigènes et assuré par voie constitutionnelle en 1999, afin de légitimer les territoires indigènes et de restituer les titres de propriété collectifs de ces terres à leurs protecteurs ancestraux, préservant ainsi leur s modes de vie et leurs pratiques économiques ».

La fonctionnaire explique qu'à la différence d'autres pays où les peuples autochtones sont encore plongés dans le désespoir et le dénuement après avoir été spoliés de leurs terres, le gouvernement du Venezuela soutient les peuples indigènes dans leur lutte pour la reconnaissance de leurs territoires, leur identité et leurs savoir-faire. Cet engagement figure dans la Constitution de 1999, dans le Programme des Droits de l'Homme 2016-2019 et dans les dispositions de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) « qui servira à être davantage à l'écoute du peuple indigène s'agissant de son droit à renforcer les garanties constitutionnelles sur ses acquis ».

Nicolás Maduro remet leurs titres de propriété aux communautés Chayma de Caripe, dans l'État de Monagas, Pumé, dans l'État d'Apure et Kariña, dans l'État d'Anzoátegui, lors d'une cérémonie au Palais de Miraflores, en juin 2016

La Constituante renforcera ces droits

« L'une des propositions faites par les constituants indigènes élus selon les modalités de la consultation préalable porte sur le thème de l'identité. La carte d'identité dit que je suis Yamilet Mirabal, mais ne précise pas que je viens de la communauté de Rio Negro, dans l'État d'Amazonas. Obtenir une carte d'identité indigène est le principe de base pour une meilleure reconnaissance de notre identité ».

Une autre idée consiste à modifier l'article 119 de la Constitution de 1999 qui stipule que « l'État reconnaîtra l'existence des peuples et des communautés indigènes, le texte constitutionnel devant selon elle préciser que « L'État reconnaît... ». « Car nous, les peuples indigènes sommes bien présents, bien vivants et bien là et devons être reconnus maintenant, dès à présent ».

La ministre pour les Peuples indigènes a annoncé que les autres thèmes qui seront soumis à débat à la Constituante sont les suivants :

le renforcement de l'éducation interculturelle bilingue,

la juridiction indigène dans l'exercice de la justice,

le développement de la médecine naturelle à base de plantes et les thérapies complémentaires en tant que champ d'application inclus dans le système de santé,

la prise en compte sur le plan culturel des lieux chamaniques,

l'accès intégral à l'Arc Minier et la décolonisation comme processus transversal de reconnaissance de la culture indigène dans le cadre des politiques publiques.

Parmi les propositions visant à renforcer les droits des autochtones, elle a également souligné la nécessité d'élargir l'enseignement des langues indigènes aux institutions éducatives du pays, au-delà des seules écoles associées à l'éducation interculturelle bilingue.

Le programme national des droits humains ouvre de nouvelles perspectives

Lors de l'entretien radiophonique, Larry Devoe, secrétaire exécutif du Conseil National des Droits de l'Homme, a précisé que la Constitution de 1999 impulsée par Hugo Chavez a pour la première fois au Venezuela ouvert le chapitre spécifique des droits des peuples indigènes afin « d'honorer la dette historique de leur exclusion et de la violation de leurs droits ».

Devoe a aussi mis l'accent sur le Programme National des DD.HH 2016-2019, à l'élaboration duquel ont participé les 43 peuples autochtones du Venezuela : « Ce programme comprend une série d'actions importantes destinées à améliorer la politique de l'État vénézuélien en faveur des peuples et des communautés originaires, comme, par exemple, de poursuivre le processus de délimitation de l'habitat et des terres collectives indigènes afin d'appliquer la disposition constitutionnelle tout en tenant compte des spécificités culturelles de chacun des peuples autochtones ».

« Le Programme National des DD.HH 2016-2019 prévoit la nécessité de créer un mécanisme permettant d'assurer la présence d'interprètes de langues indigènes dans les institutions de l'État, afin d'assister tout compatriote appartenant à un peuple autochtone dans sa propre langue au sein des instances publiques chargées de faire respecter et garantir les droits humains ».

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