« Lorsqu'un gouvernement est dépendant des banquiers pour l'argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au dessus de la main qui reçoit. [..]. L'argent n'a pas de patrie; les financiers n'ont pas de patriotisme et n'ont pas de décence; leur unique objectif est le gain ».
Citation attribuée à Napoléon
Ça y est! les lampions de la «zerda» (grande bouffe) pour riches de Davos se sont éteints. On peut se demander à juste titre comment un évènement aussi insignifiant en termes de retombées planétaires ai fait l'attention des médias mondiaux, notamment occidentaux. Tout ceci pour venir, comme des martiens, dans une ostentation malsaine, discuter de l'avenir du monde entre soi loin des gueux et des sans-dents et de tous les damnés de la Terre.
«Notre monde est aujourd'hui fracturé en raison de la concurrence croissante entre les nations et des profondes divisions au sein des sociétés», a déclaré le professeur Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial. Une certitude: 3000 hommes et femmes convergent. Le ticket d'entrée est cher pour l'inscription, autour de 100.000 dollars par personne sans compter l'abonnement annuel, la vie chère jusqu'à 1000 euros la chambre... » (1)« Beaucoup de dirigeant(e)s politiques, cette année Donald Trump, la chancelière Angela Merkel et les Premiers ministres Theresa May et Narendra Modi, le président Emmanuel Macron (France), des chefs d'entreprise Siemens, Volkswagen Renault, Total, Google, IBM, les leaders des grandes institutions internationales (ONU, FMI, BM, OMC, Ocde, etc.), des journalistes pour couvrir le tout. 400 sessions pour «créer un futur partagé dans un monde fracturé», titre officiel du 48e Forum. C'est comme un G8. Davos fait double emploi, la seule innovation c'est que les patrons d'industrie sont aussi conviés «A quoi sert Davos? Si les puissants de ce monde y viennent pour se faire voir et voir leurs pairs, ils profitent de leur séjour pour sentir l'air du temps et attraper des idées nouvelles. Rien ne se décide à Davos? En revanche, on y plante beaucoup de graines.» (1).
Qu'en est-il de la répartition de la richesse et de la pauvreté?
Depuis que le monde est monde il y a des richesses, et il y a des pauvres. Ce à quoi on assiste est à un dépouillement de la force de travail d'hommes, de femmes et d'enfants réduits en esclavage et payés d'une façon misérable pendant que les patrons s'enrichissent d'une façon indécente avec des différences énormes. Selon le dernier rapport de l'ONG Oxfam, 82% de la richesse créée en 2017 ont été absorbés par 1% de la population mondiale. «2017 a été marquée par une accentuation des inégalités, avec une hausse record du nombre de milliardaires. La moitié de la population mondiale n'aurait reçu aucun bénéfice de la croissance mondiale annuelle. L'ONG Oxfam a publié son rapport annuel sur les inégalités économiques et sociales à travers le monde. Selon les chiffres de l'ONG, 3,7 milliards de personnes, soit l'équivalent de 50% de la population mondiale, n'ont pas reçu le moindre bénéfice de la croissance économique mondiale au cours de l'année 2017. Pendant ce temps, les 1% les plus fortunés ont récolté 82% de la richesse produite.» (2)
Les 1810 milliardaires en dollars sur la liste Forbes de 2016 possèdent 6,5 mille milliards de dollars, autant «que les 70 pour cent les plus pauvres de l'humanité». Bill Gate, Carlos Slim voient leurs revenus augmenter chaque année par des simples «manipulations» boursières sans risque, de plusieurs milliards de dollars. Ils ont alors le beau rôle pour faire les mécènes et distribuer des aumônes qui ne règlent pas le problème, celui de la redistribution.
La moitié de la nourriture produite dans le monde serait gaspillée chaque année, «Entre 30 et 50%» des 4 milliards de tonnes de nourriture produites annuellement dans le monde «n'atteindront jamais un estomac humain», «550 milliards de mètres cubes d'eau» sont ainsi utilisés en vain pour faire pousser ces aliments perdus.» «Entre 2010 et 2012, lit-on dans cette étude,860 millions de personnes à travers le monde souffraient de malnutrition, selon l'organisation de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).»
«A toute les avanies que connaissent les déshérités du monde, la faim, la soif, le manque d'hygiène, le manque d'instruction, il faut y ajouter l'injustice climatique et l'autisme des grands incapables de tourner le dos aux énergies fossiles. Curieusement, le mythe de la mondialisation heureuse devenue mondialisation- laminoir pour les faibles, est défendu par la Chine. Dans le discours de Xi on sent les prémices des futurs batailles entre les Etats-Unis et la Chine La mondialisation est irréversible, a prévenu le président chinois Xi Jinping: «Personne n'émergera en vainqueur d'une guerre commerciale.» (3)
Le premier ministre indien Modi fait l'éloge de la mondialisation
Ouvrant solennellement le 48ème Forum économique mondial, le chef de la plus grande démocratie du monde, défend l'ouverture des frontières commerciales et financières. Narendra Modi a fait l'éloge du libre-échange commercial et des règles de droit internationales, pourfendant «les forces du protectionnisme qui relèvent la tête». Le Premier ministre indien, s'exprimait dans sa langue nationale, ce qui semble le critère appliqué de facto par tous les dirigeants des «grands pays» à Davos (les autres ont moins de scrupule à passer à l'anglais). Modi a ainsi peu ou prou repris la ligne défendue en janvier par Xi Jinping en inaugurant le Forum 2017. Le président chinois avait alors impressionné l'auditoire, quand il s'était fait le défenseur du libéralisme économique et des échanges internationaux. Ses propos avaient d'autant plus impressionné qu'ils contrastaient avec le programme protectionniste sur lequel Donald Trump s'était fait élire.» (4)
«Depuis 1997, Narendra Modi a rappelé qu'à l'époque, le PIB de l'Inde ne dépassait guère 400 milliards de dollars, et qu'il en représente aujourd'hui six fois plus. Entre parenthèses, en dépassant désormais la barre des 2400 milliards de dollars, et compte tenu de sa croissance annuelle de l'ordre de 7%, (...) Voilà un pays de poids et un marché prometteur, de quoi donner des arguments à son chef pour se faire écouter. Modi a pu ainsi décliner les trois «menaces» qui pèsent sur la planète et ce faisant il a totalement développé le thème directeur du Forum 2018, «créer un avenir commun dans un monde fracturé».«Le premier défi est le changement climatique. Après avoir rappelé les faits connus de tous, Modi a souligné les efforts de son pays, notant son plan à l'horizon 2022 de créer une production d'énergie renouvelable de 170 gigawatts: «Et d'ores et déjà nous avons réalisé 60 gigawatts, plus du tiers de notre objectif», a-t-il insisté. Le deuxième défi est celui du terrorisme: «Il y a des jeunes aisés et bien éduqués qui se radicalisent et s'engagent dans le terrorisme.» Mais c'est sur le troisième défi que Narendra Modi s'est montré le plus incisif, dénonçant «le protectionnisme et le repli sur soi, comme si l'opposé de la mondialisation était en train de se réaliser». Il a regretté «que les organisations multilatérales (ONU, OMC) ne fassent pas une place suffisante aux nouvelles puissances émergentes» (4).
Le message soft mais qui ne « trompe » pas de Trump
Fidèle à lui-même, Donald Trump a fait des premières déclarations tonitruantes. D'abord en vantant son «excellente relation» avec la Première ministre britannique Theresa May, Il a par ailleurs estimé que les Palestiniens avaient «manqué de respect» en refusant de recevoir «notre excellent vice-président». Dans son discours au Forum économique mondial, le président américain a souligné que son programme «l'Amérique d'abord» ne signifiait pas un isolement des Etats-Unis. «L'Amérique espère en un monde où chacun sera prospère», a-t-il commencé. En espérant que «chaque Américain puisse trouver son chemin vers le rêve américain». Mais ensuite, il a fait ce que font tous les gouvernants à Davos: vanter les réformes qui vont attirer les investisseurs. «Il n'y a jamais eu de meilleur moment pour investir aux Etats-Unis et créer des emplois», car «l'Amérique est à nouveau compétitive», «Nous voulons un commerce ouvert bien sûr, mais aussi équitable, et réciproque». Il veut bien sûr «America first», mais il incite les dirigeants des autres pays à en faire de même avec leur nation. Dans son discours, Donald Trump a même joué la carte sociale: il ne faut pas ignorer selon lui «la voix des oubliés», «Le meilleur programme anti-pauvreté, c'est d'investir dans notre peuple», estime le président américain (5).
Angela Merkel et le rejet du protectionnisme
Alors que l'Allemagne n'a toujours pas de gouvernement, la chancelière allemande a notamment déclaré que «le protectionnisme n'est pas la bonne solution» face aux problèmes du monde. Pour elle, la poursuite de solutions nationalistes risque de créer un cercle vicieux rendant difficile la communication entre pays. «Nous savons qu'il y a des égoïsmes nationaux, nous voyons qu'il y a du populisme, nous voyons qu'il règne une atmosphère polarisante dans de nombreux pays. Beaucoup sans doute se demandent si la coopération multilatérale est véritablement en mesure de résoudre les problèmes des gens et d'inclure tout le monde, compte tenu du défi technologique de la numérisation, et des changements disruptifs qu'elle entraîne», a déclaré la chancelière qui a aussi listé les défis du futur comme le Web 5.0. (6)
Le double standard de Macron
French is back, la France première destination mondiale du tourisme, il y a en moyenne un touriste par habitant, soit près de 65 millions de touristes. Lors de son discours il a interpellé les grands patrons des multinationales pour l'attractivité de la place de Paris dans la finance faisant croire indirectement maintenant que le Royaume-Uni n'est plus dans le coup du fait du Brexit. Selon qu'il parle en français ou en anglais, les convictions de Monsieur Macron ne sont pas les mêmes:
«Des éléments de langages tels que «le devoir de partager», la «crise du capitalisme», se sont ainsi glissés dans cette partie du discours, lui donnant l'occasion d'insister sur la nécessité d'apporter une protection accrue en matière sociale et climatique. Le président a dénoncé une croissance «structurellement de moins en moins juste» et a appelé à «arrêter de détricoter le droit social». Changement de langue, changement de ton: en anglais, Emmanuel Macron a opté pour un discours aux accents bien plus libéraux, soucieux de montrer aux représentants des grandes entreprises mondiales que la France mettait tout en oeuvre pour les accueillir. Les éléments de langage ont alors pris une tournure différente, puisqu'il était désormais question de «garantir la stabilité pour les entrepreneurs et les investisseurs», de «flexibilité», ou encore de «changer de business model pour se réadapter à l'environnement». (7)
Le futur de l'emploi dans le futur : La casse
L'information la plus importante concerne l'architecture future du travail. C'est la conclusion d'un nouveau rapport, The Future of Jobs, publié aujourd'hui par le World Economic Forum:
«La quatrième révolution industrielle, qui comprend des développements dans des domaines précédemment décousus tels que l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique, la robotique, la nanotechnologie, l'impression 3D, la génétique et la biotechnologie, va bouleverser non seulement les modèles économiques, mais aussi les marchés du travail. Les cinq prochaines années, avec d'énormes changements prévus dans les compétences nécessaires pour prospérer dans le nouveau paysage.» (8)
Comment se présentera le travail?:
«Les changements dans les modes de production vont avoir un profond impact sur l'emploi dans les prochaines années. Le Forum Economique Mondial explique que dans 10 ans, peut-être même 5, la majorité des créations d'emplois se feront dans des activités ou des métiers qui n'existent pas en 2016. Et le rapport reprend l'idée que «65% des enfants qui entrent aujourd'hui à l'école primaire exerceront un travail qui n'existe pas en 2016». Dans les 15 pays les plus industrialisés (hors Chine) analysés par le rapport, l'estimation est que le solde net de pertes d'emplois sera de 5,1 millions d'emplois entre 2015 et 2020 à cause des seuls changements technologiques et d'organisation.4,7 millions d'emplois seront perdus dans les fonctions de bureaux et d'administration, 1,6 million dans la production industrielle et manufacturière, et 497.000 dans la construction pour ne parler que des secteurs les plus importants. En revanche, il anticipe 492.000 créations d'emplois dans la finance, 416.000 dans le management, 405.000 dans l'informatique ou 339.000 dans l'architecture et l'engineering. «7,1 millions d'emplois détruits et 2 millions créés, le solde net est donc de 5,1 millions d'emplois disparus.» Cela uniquement sur les questions technologiques, en dehors de toute crise économique éventuelle. Le Forum économique note en revanche que les entreprises qui affirment que cette question d'adaptation aux nouveaux processus est hautement prioritaire pour elles, sont celles qui investissent le plus dans les changements de compétence de leurs salariés, qui embauchent le plus de femmes, de «talents des minorités» ou d'expatriés». (9)
Les «Davos des pauvres» ont disparu
Les inégalités extrêmes dégradent le vivre ensemble, Elles renforcent le pouvoir des oligarchies, limitent l'accès à l'éducation et à la santé, l'égalité homme-femme. Les riches sont des Martiens qui regardent les Terriens besogneux de loin, ils sont indifférents à la douleur et à la dignité humaine qui se déclinent notamment par un droit à l'éducation, un droit à un travail, un droit à un toit, en un mot comme en mille, un droit à vivre décemment. Même l'altermondialisme que nous avions cru, un temps porteur de valeurs à même de contrer cette machine du diable de la mondialisation laminoir et du néo-libéralisme prédateur, s'est essoufflée. Plus de Porto Alegre sonore, que j'avais en son temps, désigné comme étant le «Davos des pauvres». Est-ce pour autant qu'il faille baisser la garde? Non! Le combat continue.
Peut-être que le salut viendrait des jeunes. On apprend que du 17 au 20 octobre se tient aux Pays-Bas le 7ème One Young World. Un sommet annuel qui réunit chaque année des grands noms de la justice sociale, et des jeunes de 194 pays envoyés par leur entreprise. Objectif: revenir avec des idées pour changer le monde. Les échanges sont orchestrés autour de cinq grands thèmes (paix et réconciliation, lutte contre la pauvreté, éducation, environnement...) et sous le signe de l'optimisme. Le maître-mot: vous pouvez changer le monde. D'ailleurs, lors de la cérémonie d'ouverture digne d'un show à l'américaine, Mohammed Yunus le Bengalais a eu le très rare privilège d'être nommé à la fois pour le «Nobel» d'Économie et le Nobel de la paix...en 2006 fondateur de la première institution de microcrédit, la Grameen Bank, l'a assuré: «votre génération a quelque chose que les précédentes n'avaient pas et qui vous donne beaucoup de pouvoir: la technologie.»(10)
Davos le radicalisme et l'Algérie
Pour rappel le forum de Davos a choisi comme thème cette année : « Comment créer un avenir commun dans un monde fracturé » Il est vrai qu'en matière de terrorisme cela fait plus d'un quart de siècle que l'Algérie y est confrontée. Pendant pratiquement dix ans les appels de l'Algérie à l'échelle internationale sur la nature du terrorisme, qui n'a rien à voir avec l'islam bien comprise, étaient inaudibles. C'était l'époque du « qui tue qui ? » de l'invitation des chefs dans les officines occidentales qui ont toujours deux fers au feu.. Il a fallu le tournant de septembre 2001, pour que le monde occidental comprenne la réalité du terrorisme ; d'autant que graduellement à force d'exciter les extrêmes les occidentaux se virent destinataires d'un terrorisme qu'ils refusaient de comprendre, préférant utiliser la matière forte, au lieu de s'intéresser aux « territoires perdues de la république » en France, en Belgique, en Italie..
De ce fait, d'après les conclusions d'une analyse publiée récemment par le centre Carnegie pour le Moyen Orient dans une analyse et intitulée « une vie après le djihadisme«... l'expérience algérienne en matière de dé-radicalisation servira de modèle de référence pour d'autres initiatives de désengagement dans le monde. Cela a été le message du ministre algérien des Affaires étrangères à Davos : « Cette expérience qui s'ajoute à celle de la lutte anti-terroriste l' #Algérie, est prête à la partager... »
Il est vrai que nous nous faisons connaître par notre gestion du terrorisme appréciée,. Malgré les satisfécits en trompe l'œil l'Algérie se doit d'être en garde contre ces mots doucereux visant à présenter l'Algérie comme étant une spécialiste de la gestion du terrorisme avec la position de s'en inspirer, ce dont je ne suis pas convaincu du fait des spécificités à chaque pays et des causes différentes de l'émergence du terrorisme qui sont différentes dans les pays développés et les pays en développement comme en Algérie. De plus être tout le temps en train de se battre contre le terrorisme, jusqu'à pourrait-on dire ? Cela fait vingt ans que l'on parle de terrorisme résiduel mais il est toujours là. Des jeunes algériens « égarés » selon la terminologie officielle meurent. Ils ont des parents qui doivent les pleurer et qui n'acceptent pas cet état de fait. Peut être qu'il faille s'attaquer d'une façon plus déterminée aux causes de la malvie et là l'école débarrassé des interférences de tout ordre est à reconstruire. Peut être qu'il faille lutter contre la hogra (l'humiliation) sous toutes ses formes, le népotisme, la corruption autant de facteurs déclenchants
Par ailleurs, il aurait été souhaitable que l'Algérie se fasse connaitre aussi pour ses efforts pour sortir du sortilège de la rente, en allant vers un Développement Humain Durable qui le laisse personne sur le bord de la route. Notre participation à Davos avec une stratégie pourrait nous permettre de connaitre de rencontrer des pays capables de nous aider à faire le saut qualitatif dans ces domaines, je parle de la Chine, de l'Allemagne des Etats unis De ce fait il aurait été indiqué de faire participer des capitaines d'industrie nationaux (sonatrach, sonelgaz,...) C'est le sens d'ailleurs de mon intervention sur Canal Algérie dans l'émission question d'Actu du 29 01 2018, dont le thème était la déradicalisation des terroristes mais aussi Davos et le monde fracturé. (11)
Professeur Chitour Chems Eddine
Ecole Polytechnique Alger
Notes
3. http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_ professeur_chitour/258845-l-arrogance-des-grands-devant-la-misere.html
4. lefigaro.fr
5. https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/0301211977645-donald-trump-sapprete-a-prononcer-un-discours-offensif-a-davos-2148488.php#opO7KUcHtqfGfGPH.99
6.Merkel plaide à Davos pour le multilatéralisme Le Figaro.fr avec AFP 25 01 2018
8. weforum.org
9.JPG emploiparlonsnet.pole-emploi.org
11.Question d'actu intervention du 29 01 2018
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