Source: RT
A l'occasion du 70e anniversaire de la proclamation de l'Etat d'Israël, l'ambassade des Etats-Unis est inaugurée à Jérusalem. Pour RT France, Richard Labevière et Richard Abitbol confrontent leur analyse de la situation dans la région.
Ce 14 mai 2018, l'inauguration de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem marque un tournant majeur après des décennies de prudence diplomatique. Comme prévu, l'événement n'a pas manqué d'exacerber les tensions déjà vives dans cette région du monde : pour protester contre l'événement, des milliers de Palestiniens se sont dirigés vers la frontière israélo-palestinienne, dans la région de Gaza, et des dizaines d'entre eux ont perdu la vie sous les tirs israéliens.
Sur le plateau de RT France, le rédacteur en chef du site Proche et Moyen-Orient, Richard Labevière, ainsi que le président de la confédération des juifs de France, Richard Abitbol, ont livré leur analyse de la situation. Des visions totalement opposées qui ont parfois mené à de vifs échanges...
Le déplacement controversé d'une ambassade
Premier à prendre la parole, Richard Abitbol s'est félicité de la décision de Donald Trump qui, selon lui, «crée le conflit pour régler le conflit». «[Donald Trump] donne un coup de pied dans la fourmilière», a poursuivi le président de la confédération des juifs de France, comparant le locataire de la Maison Blanche à l'ancien conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Henry Kissinger, qui selon lui, «attendait le conflit pour traiter le conflit».
De son côté, Richard Labevière a déploré une décision qu'il estime être à la source de trois «machineries infernales». Ainsi, le rédacteur en chef du site Proche et Moyen-Orient a déploré un «piétinement du droit international», «la fin des accords d'Oslo [conclus en 1994]», ainsi qu'«une action de négationnisme historique scandaleuse et inédite dans l'histoire du Proche-Orient».
Avant Trump... l'administration américaine ?
Les deux invités, chacun à leur tour, n'ont pas manqué d'évoquer le rôle global de l'administration américaine dans l'évolution de la situation au Proche-Orient.
«Ce n'est pas Monsieur Trump qui a décidé de faire que l'ambassade américaine vienne à Jérusalem, c'est une décision de l'administration Clinton, c'est une loi américaine qui doit s'appliquer et qui a été suspendue», a argué Richard Abitbol.
Quant à Richard Labevière, il a dénoncé l'influence américaine dans la région, n'hésitant pas à évoquer l'implication des «lobbies juifs [américains] pro-israéliens» et des «PAC» [en français, comités d'action politique, organisations privées dont le but est d'infléchir les choix des élus américains]. Il a ainsi déclaré : «La médiation américaine s'est tellement ridiculisée [...] Depuis le départ, la question israélo-palestinienne est une question de politique domestique intérieure aux Etats-Unis.»
Quel chemin pour la paix ?
Richard Abitbol s'est montré catégorique : «Il y a aujourd'hui une chance comme jamais pour avoir une paix au Proche-Orient avec une alliance nouvelle entre tous les pays sunnites et Israël.»
Richard Labevière, lui, a consideré qu'«il [fallait] sortir du théologico-politique [...] pour laïciser le problème et revenir à une technicité diplomatique».
Le dossier iranien
En fin de débat, les deux interlocuteurs ont été interrogés sur le récent retrait de Washington de l'accord sur le nucléaire iranien.
A ce sujet, Richard Labevière s'est inquiété d'une «convergence américaine, israélienne et saoudienne pour faire une guerre à l'Iran». Il a poursuivi en exprimant ses craintes sur un «conflit [qui] pourrait s'élargir au-delà du Moyen-Orient», évoquant le rôle de pays comme la Russie et la Chine.
De son côté, Richard Abitbol a salué la décision de Donald Trump, développant une virulente critique de la République islamique d'Iran : «C'est une décision qui devrait ravir le monde entier, l'Iran n'a pas seulement une politique anti-israélienne, l'Iran est à l'origine de beaucoup d'attentats antisémites [...] l'Iran finance des groupes terroristes qui ont généré des attentats antisémites un peu partout dans le monde, l'Iran n'est pas une démocratie !»
Lire aussi : Accord sur le nucléaire : lâché par Washington, Téhéran se tourne vers Pékin et Moscou
Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.