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« Frexit or not Frexit? » Ce que proposent vraiment les eurocritiques

Rédacteurs : Olivier Rousseau, Flavien Rehaut, LeBriard77, XPJ Publié le 21/03/2018 sur  SOVERAIN

Lors des présidentielles de 2017, 48% (20 millions d'électeurs) des Français ont voté pour des partis qui souhaitaient modifier les traités de l'Union européenne, allant même jusqu'à la quitter. Ajoutez à cela 24% (12 millions) d'abstention et de votes blancs et nuls, c'est-à-dire ceux dont aucun candidat ne défendait les idées, ou ceux qui pensait ne pas avoir à participer à ce jeu de dupes, dont le vainqueur continuerait dans la lignée de ses prédécesseurs. Et ils avaient raison! Non seulement le président fraîchement élu continue sur la lancée de ces 30 dernières années, mais cerise sur le gâteau, il ne se cache plus, il fait du zèle ! Broyage des acquis sociaux, destruction des services publics, dislocation du patrimoine national, soumission de lois liberticides, dilution de la souveraineté française (ou du moins ce qu'il en reste) dans le tonneau des Danaïdes qu'est l'Union européenne. Tout y passe.

Les prochaines échéances électorales approchent à grand pas (élections européennes de 2019), et à cette occasion nous vous proposons un tour d'horizon des partis politiques souhaitant changer la donne en modifiant l'UE (avec ou sans l'article 48 du TUE), ou tout simplement en la quittant (avec ou sans l'article 50 du TUE) ! Cet article se veut être un état des lieux des forces politiques existantes, plus ou moins importantes. Nous ne rentrerons pas, dans cet article, dans les détails sur la pertinence et la faisabilité des moyens proposés pour atteindre leurs objectifs.

Catégorie 1 : Les irréductibles du Frexit

Le noyau dur des souverainistes regroupe les mouvements, qui, conscients de l'impasse que représente l'Union européenne et l'impossibilité des gouvernements successifs de la réformer, souhaitent en sortir sans passer par la case renégociation. Parmi eux, certains envisagent d'utiliser l'Article 50, d'autres proposent simplement d'arrêter de respecter les traités. Nous traiterons de la pertinence et des inconvénients de chacune de ces options dans un article ultérieur. Par ailleurs, la plupart d'entre eux prônent un discours critique sur l'OTAN, et proposent soit de sortir du commandement militaire intégré, soit d'en sortir complètement.

Certains vont même plus loin et souhaitent sortir de toutes les organisations supranationales (Schengen, le FMI, l'OMC, l'OCDE) afin de retrouver le contrôle total de l'immigration et de la finance. Contrairement aux idées reçues, les partis qui souhaitent le Frexit (dans sa forme la plus simple, à savoir la sortie de l'UE, l'Euro et l'OTAN) ne veulent pas faire cavalier seul, ni s'isoler des autres pays européens. Au contraire ils proposent des alternatives plus respectueuses des peuples européens, sous la forme par exemple d'une Europe des Nations ou d'une Europe des Patries et des Projets. La sortie de l'OTAN permettrait également au continent européen de faire entendre sa voix à l'international sans devoir s'aligner et dépendre de la politique américaine, dangereuse pour la paix sur notre continent. Passons en revue sans plus tarder les différentes initiatives qui ne transigent pas sur la question de l'appartenance à l'Union européenne.

L'Action française

Débutons cette liste par un parti qui n'en est pas un : l'Action française. Cette école de pensée et mouvement politique nationaliste et royaliste s'est principalement développée au début du XXème siècle. Dans sa forme politique actuelle, elle reste un mouvement royaliste, nationaliste et contre-révolutionnaire. Son objectif est de restaurer « un État souverain exerçant pleinement ses fonctions régaliennes » en France par l'instauration d'une monarchie décentralisée et représentative garante à ses yeux du « juste exercice d'une puissance durable ».

Les actions de l'AF s'articulent principalement autour de deux thématiques : 1) S'opposer à l'Union européenne qui est un système fédéraliste centralisateur et qui transfert la souveraineté des nations aux instances européennes, et 2) refuser le système des partis politiques, arguant que la Nation est au dessus des intérêts individuels et partisans. Néanmoins, l'Action française reconnait que même si elle ne participe pas aux élections, elle encourage les citoyens à aller voter pour les candidats les plus souverainistes afin de préserver ce qu'il reste de l'héritage national.

Site internet de l'Action française :  actionfrancaise.net

Le Pardem

Le Parti de la Démondialisation voit ses premiers jours lorsque Jacques Nikonoff, énarque et ancien ouvrier, quitte le Parti Communiste Français (PCF) pour fonder le Mouvement Politique d'Émancipation Populaire (M'PEP) en 2008. Après avoir collaboré avec le Front de Gauche pour les régionales de 2010, le mouvement présente ses propres candidats aux législatives (trois en 2012, une vingtaine en 2017) et Nikonoff candidate à la présidentielle de 2017, mais n'obtient pas les 500 parrainages.

Si le Pardem était au pouvoir, la France sortirait de l'Union européenne (sans l'Article 50), de l'Euro, de l'OTAN, de l'OMC, de la Banque mondiale, du FMI et de l'OCDE. L'accent est mis sur le recouvrement de la souveraineté nationale, la lutte contre les marchés de l'armement, l'action pour la création d'une monnaie commune, la nationalisation des banques et compagnies d'assurance, la relance de l'économie sur la base des besoins de la population et la renationalisation des entreprises qui fraudent. Les scores du mouvement aux législatives n'excèdent pas 1% en 2017, mais son président entend bien le faire grandir.

Site internet du PARDEM :  pardem.org

Les Patriotes

La dévalorisation de la sortie de l'euro par le Front National est la raison même du départ de Florian Philippot, qui crée alors sa formation politique, Les Patriotes. Le mouvement fait en effet du Frexit (sur base de l'Article 50) son premier engagement dans sa charte fondatrice. Leur principal argument est l'accaparation de la souveraineté de la France par l'Union européenne, et Philippot énumère souvent les exemples du glyphosate et des privatisations, et, ex-FN oblige, la question migratoire. L'ancien vice-président du parti bleu marine n'a pas abandonné cette dernière idée, mais n'y attache pas autant d'importance qu'au Frexit, puisque l'immigration est le vingt-deuxième point, sur vingt-six, de la charte des Patriotes.

On y retrouve aussi, entre autres, la sortie du commandement militaire intégré de l'OTAN, la lutte en faveur des droits des animaux, le maintien de la loi Taubira, l'abrogation des lois Travail, la proportionnelle intégrale avec prime majoritaire pour l'Assemblée Nationale et la suppression du Sénat. L'association, devenue mouvement le 29 septembre dernier, a pour seules expériences électorales les législatives partielles de Belfort ou du Val d'Oise ; les scores obtenus dépassent à peine le double du score de l'UPR à Belfort. Cependant, cela ne désillusionne guère son jeune leader, qui les explique par la jeunesse (4 mois à l'époque) de son mouvement.

Site internet des Patriotes :  mouvement-lespatriotes.fr

Le PRCF

Créé en 2004, le PRCF prône la sortie de tous les traités européens, de l'euro, de l'OTAN, et du capitalisme, la quadruple sortie. Il prône aussi l'annulation de la dette, la taxation des transactions financières, et la renationalisation des entreprises du secteur de l'énergie, des transports, de l'adduction d'eau, des banques, de la grande distribution, et du secteur de l'éducation. Il prône aussi la mise en place d'une politique agricole nationale. Tout ceci ne pourra se faire que par la dénonciation de tous les accords conclus entre l'Europe et l'OMC visant à libéraliser et déréglementer l'économie, notamment l'Accord Général sur le Commerce des Services.

Nationalisation, sans indemnisation des gros actionnaires, des grandes entreprises qui licencient alors qu'elles font des bénéfices. Le PRCF milite aussi pour la suppression de la tutelle de l'Etat et du patronat sur la Sécurité Sociale - abrogation du plan Juppé - et la restitution de sa gestion aux assurés sociaux. Il prône aussi l'abrogation de la Ve république et la mise en place d'une nouvelle Constitution fondée sur les principes démocratiques de 1793 et 1946, ainsi qu'un élargissement des compétences des communes et des départements.

Site internet du PRCF :  initiative-communiste.fr

Solidarité & Progrès

Bien que la création de Solidarité et Progrès date de 1996, le mouvement de Jacques Cheminade est né en 1981, sous le nom de Parti Ouvrier Européen. Cheminade développe des analyses depuis cette année là et se reconnaît dans le modèle économique porté par Lyndon LaRouche. Ainsi, depuis le traité de Maastricht, l'homme qui venait d'être candidat pour la troisième fois défend la sortie de l'Union européenne (sans l'Article 50), de l'Euro et de l'OTAN pour créer un nouveau traité, dit « Europe des Patries et des Projets ». À ce nouveau traité serait lié une nouvelle monnaie plurinationale, strictement réservée aux projets entre Etats, et qui coexisterait avec un nouveau franc fraîchement créé.

Jacques Cheminade est aussi à l'origine, depuis bien avant la campagne de 1995, de la lutte pour la séparation des banques en banques de crédit et dépôts d'un côté, et banques d'affaires de l'autre. On retrouve également dans son programme la négociation en vue de créer un nouveau Bretton Woods, un coopération avec d'autres Etats pour développer l'Afrique et une politique spatiale et marine à des fins scientifiques et écologiques, le scrutin à mention majoritaire à toutes les élections, le bulletin de vote unique et le durcissement des peines encourues pour fraude fiscale.

Site internet de Solidarité&Progrès :  solidariteetprogres.org

L'UPR

L'Union Populaire Républicaine a été fondée le 25 mars 2007 par François Asselineau, à l'occasion du 50ème anniversaire du traité de Rome. L'UPR prône la sortie de la France de l'UE par l'intermédiaire de l'Article 50 du TUE, la sortie de la zone euro, ainsi que le retrait de la France de l'OTAN. Ce parti se donne pour objectif de rétablir l'indépendance de la France et la souveraineté du peuple français en remettant directement en cause les transferts de compétences nationales vers la Commission européenne, pointant du doigt que celle-ci n'est pas élue démocratiquement. La charte et le programme se focalisent sur l'UE, l'€ et l'OTAN, car aucune politique nationale ne serait envisageable tout en restant dans ces structures supranationales. Le parti entend rassembler provisoirement les Français au-dessus du clivage historique gauche-droite, à l'instar du Conseil National de la Résistance de 1943, en mettant de côté les prises de position sur les sujets sociétaux. Renationalisation des services publics, lutte contre les séparatismes régionaux, instauration du Référendum d'Initiative Populaire, rétablissement de la liberté de la presse sont l'un des principaux points du programme du parti. Tout comme Solidarité & Progrès, l'Union Populaire Républicaine propose de nombreux articles de fond et conférences afin d'informer les Français sur la situation actuelle et leur donner les clés de la compréhension de l'actualité.

Site internet de l'UPR :  upr.fr

Catégorie 2 : Ceux qui veulent changer l'Europe par la force

Lors de l'élection présidentielle de 2017, une stratégie particulière sur l'Europe s'est retrouvée à hauteur de 24% dans les urnes : le fait de dire « soit on change l'Europe ensemble, soit on s'en va ». Vous aurez vite reconnu la fameuse tirade « l'Europe, on la change ou on la quitte » de Jean-Luc Mélenchon et le comportement parfois identique de Nicolas Dupont-Aignan. Taper du poing sur la table pour changer l'Europe, possible ou illusoire? Qui cédera le premier, la table ou le poignet? Même nos deux intéressés ne répondent pas rigoureusement à cette question. On notera cependant que des formations plus petites (comme Fr_action, dont on ne parlera pas puisque son lancement n'est encore qu'annoncé) ont une vision plus argumentée de cette « renégociation par la force ».

Debout la France

Debout la France est le nom changé en 2014 de Debout la République, d'abord courant interne du RPR (créé en 1999) puis devenu parti politique en 2008. L'origine eurocritique de sa scission de l'UMP est incontestable, puisque c'est lorsque Nicolas Sarkozy a accepté le traité de Lisbonne que Nicolas Dupont-Aignan a quitté l'UMP. Il proposait même de sortir de l'euro en 2012, point de programme qu'il a abandonné en 2017 puisque les inconvénients qu'il voyait à cette monnaie (il trouvait l'euro trop cher) ont été réglés, selon lui, par le président de la BCE Mario Draghi. Cinq ans plus tard, le député de l'Essonne se fait remarquer pour son rapprochement avec Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, contre Emmanuel Macron. Ce rapprochement a vu le jour grâce à un accord programmatique qui a notamment amoindri l'importance de la sortie de l'Euro vaguement proposée par le FN.

En octobre de la même année, insatisfait du duel médiatique En Marche/France Insoumise, il lance les Amoureux de la France, point de départ d'un programme censé d'abord unir la droite, puis unir «  tous ceux qui ont la France à coeur ». Dans son programme, il propose depuis 2017 un traité alternatif à l'Union européenne que vous pouvez retrouver ici, et a parfois défendu lors de certains passages médias la possibilité de sortir de l'Union en cas d'échec.

Site internet de Debout la France :  debout-la-france.fr
Site internet des Amoureux de la France :  lesamoureuxdelafrance.fr

La France Insoumise

Le parti de gauche radicale a un positionnement plutôt ambigu sur l'Union européenne. En guise de plan A, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon dénoncerait les traités de libre échange (sans que l'on sache si l'UE est considérée comme telle) et de proposer aux autres Etats de l'Union la création d'un nouveau traité. Ce nouveau traité serait alors soumis par référendum, avec lequel le peuple choisirait entre l'adoption du nouveau traité, et « la sortie », une nouvelle fois sans plus de précisions.

Ce qui est sûr, c'est que Mélenchon veut mettre en place une harmonisation sociale et fiscale entre les Etats de la nouvelle Europe qu'il promet, la sortie du commandement intégré de l'OTAN, la sortie progressive du nucléaire, l'abrogation de la loi Travail, la dénucléarisation de la France et si possible du monde, ou mettre en oeuvre une sixième république dont on sait quasi-uniquement qu'elle instaurerait l'élection de l'Assemblée à la proportionnelle intégrale et la suppression du Sénat. Malgré sa position floue sur l'Union européenne, La France Insoumise est encore en progression depuis les législatives, puisqu'avec les élections partielles le mouvement se place en moyenne en troisième position, si l'on oublie les 5% de la législative partielle du Loiret.

Site internet de la France Insoumise :  lafranceinsoumise.fr
Site internet du programme de l'Avenir en commun :  avenirencommun.fr

Catégorie 3 : Les réformateurs de la dernière chance

Bien que toutes les réformes de l'Union européenne à l'initiative de la France ont échoué, certains croient encore pouvoir faire de ce traité un projet à l'image de leurs idées. Nous ne retiendrons ici que ceux qui veulent changer profondément l'Union, à opposer à ceux, comme le Parti Socialiste et Génération•s, qui veulent simplement renégocier certains points précis.

Le Front (ou Rassemblement) National

Sur la question de l'Union européenne, le Front National est sans doute le parti le plus imprécis parmi ceux listés ici : à l'heure actuelle, il entend proposer un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne tout en mettant en doute la sortie de l'Euro, indiquant le « retour à une monnaie commune ». C'est l'enseignement qui est sorti des questionnaires et du congrès de refondation du parti (sur lesquels une vidéo sera publiée prochainement), puisque les deux prises de position, pourtant contradictoires, ont été largement approuvées par les militants. Il est inutile de rappeler la probable quarantaine de versions opposées (certaines ayant été publiées en même temps et pour le même scrutin) que les frontistes ont déjà défendu, nous ne retiendrons que celles frisant l'incompétence : « un référendum sur la fin de l'Union européenne par la sortie de la France » (site du parti en 2014), ou alors « Dans le cadre de l'article 50 du Traité de l'Union européenne, une renégociation des traités sera initiée afin de rompre avec la construction européenne dogmatique en total échec » (projet présidentiel de 2012).

Enfin, notons que Marion Maréchal a laissé de côté la politique parce qu'elle ne trouvait pas le FN assez libéral, et que quelques mois plus tard, Florian Philippot lui reproche son abandon de la question de l'Euro comme le témoignait l'Émission politique de Marine Le Pen. Le parti frontiste reste, pour une majorité d'électeurs, un vote d'opposition au gouvernement en place, qui bien souvent correspond à un vote « d'habitude » indépendant des évolutions du programme du parti. Ce qui amène à la situation cocasse où un électeur qui votait pour le Front National en 2002 pour sortir de l'UE vote en 2017 pour ce même parti qui ne veux plus en sortir, peut-être purement par stratégie électorale...

Site internet du Front National :  frontnational.com

Les Républicains

La ligne politique des Républicains a grandement évolué depuis l'échec de François Fillon en juin dernier et l'arrivée de Laurent Wauquiez à la présidence du parti de droite. Ce dernier a gagné la-dite élection en défendant la création d'un nouveau « traité de refondation », à l'initiative de la France, qui créerait une hiérarchie entre les Etats membres. Un premier cercle, de 12 pays (qu'il a réduit à 6 par la suite), qu'il appelle « noyau dur » et qui assurerait les mesures sociales telles le droit du travail, harmonisation fiscale et autre règles, « pour supprimer le dumping social ». Le deuxième serait celui de la zone Euro et le troisième traiterait essentiellement du libre échange.

Le programme précis des Républicains est actuellement absent de leur site internet, ce qui ne nous permet ni de savoir si toutes ces propositions sont toujours d'actualité, ni comment il compte les mettre en oeuvre. Nous restons donc sur notre faim avec cette proposition de nouveau traité au sein duquel on ne sait, finalement, pas grand chose de bien concret. Néanmoins, avec la récente prise de position de « l'Alliance du Nord » (Pays-Bas, Lituanie, Lettonie, Estonie, Suède, Finlande, Danemark et Irlande) face au souhait de Macron de modifier la zone euro, et la montée au créneau des pays du Visegrád (Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie) pour remettre la France « à sa place » de simple membre de l'UE, la tâche de créer un noyau dur autour de 6 pays s'annonce houleuse. Affaire à suivre, mais l'on sait déjà qu'en l'état actuel elle est vouée à l'échec !

Site internet des Républicains :  republicains.fr

[|-- Récapitulatif des partis eurocritiques

]

Et maintenant, on fait quoi?

Ce n'est une surprise pour personne que, en l'état actuel, une sortie de la France de l'Union européenne est en mauvaise voie. La division des souverainistes est évidente, et une alliance de ceux-ci parait impossible. Néanmoins impossible n'est pas Français comme le disait Napoléon 1er lors de la campagne d'Allemagne de 1813, et les Français dans leur histoire ont - bizarrement - toujours ressenti le besoin de toucher le fond pour reprendre leur destin en main. Au vu de l'accélération de la perte des acquis sociaux et de la dilapidation du patrimoine national, ce fond n'est pas loin.

D'autres événements extérieurs à la politique nationale (ou plutôt devrons nous dire de la politique de la Commission européenne) viendront, avec un peu de chance, convaincre définitivement les partis politiques cités précédemment de s'unir dans un ultime élan patriotique, à l'image du Conseil national de la Résistance, qui organisa sous une même bannière la résistance française pendant la seconde guerre mondiale. Cependant ce n'est pas une raison pour rester les bras croisés (ou les baisser), il est du devoir de chacun de continuer à informer nos concitoyens, notamment les abstentionnistes et ceux pour qui l'Union européenne est quelque chose de lointain et d'inoffensif, sur le principal responsable de la situation actuelle. Il est inutile pour ces partis de se considérer comme « le seul à proposer de », ou encore d'accuser d'autres de vouloir « une autre Europe » (alors que Frexit ou pas, nous serons amenés -et devrons- collaborer avec nos voisins européens qui eux aussi sont dans la même situation que nous.

Le succès de cette entreprise viendra de la base militante, qui devra apprendre à travailler et à communiquer avec d'autres Français aux idéologies différentes, qui devra militer pour défendre des idées plutôt qu'un camp, au lieu de rester sur ses positions partisanes en pensant « être le mieux placé en vue de ». Les eurolibéraux ont réussi ce challenge lors des élections de 2017, peut-être que 2022 sera l'année historique où les Français auront redonné à la France les clés de son destin? Ou bien la solution viendra d'une pression populaire suffisante pour imposer la tenue d'un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne comme cela a été le cas au Royaume-Uni. D'ailleurs, n'y verrait-on pas une solution à la paralysie actuelle du souverainisme ? Jupiter a très probablement appris de l'erreur fatale faite par Cameron et comme le disait Confucius : l'homme sage apprend de ses erreurs, l'homme plus sage apprend des erreurs des autres ! Espérons que Jupiter n'aime pas la philosophie chinoise...

Renseignements annexes

TUE : Le traité sur l'Union européenne (TUE), aussi appelé traité de Maastricht car il y a été signé dans sa première version, est un des traités constitutifs de l'Union européenne. Avec le traité de Lisbonne (2007), le traité a été profondément remanié et certains éléments, dont la structure en piliers, ont disparu.  eur-lex.europa.eu

TFUE : Le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), aussi appelé traité de Rome, est l'un des deux traités fondamentaux des institutions politiques de l'Union européenne avec le traité sur l'Union européenne.  eur-lex.europa.eu

Article 48 : Article du TUE qui stipule que toute modification des traités européens doit être avalisée par l'unanimité des pays membres.  agoravox.fr

Article 50 : Article du TUE qui stipule que tout Etat membre peut, conformément à ses règles constitutionnelles, se retirer de l'Union européenne. S'en suit une procédure d'une durée de deux ans maximum visant à négocier les termes de la sortie de l'Etat de l'UE, comme c'est actuellement le cas avec le Royaume-Uni. Si aucun accord n'est trouvé au bout des deux ans de négociations, la sortie de l'Union européenne est effective et se fait en l'état des négociations.

Rédacteurs : Olivier Rousseau, Flavien Rehaut, LeBriard77, XPJ

Source:  soverain.fr

 arretsurinfo.ch

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