Vladimir MARCIAC
Le Décodex ( lemonde.fr) est un outil inventé par des néo-inquisiteurs du Monde, fort marris que l'Eglise ait renoncé en 1966 à son Index expurgatorius hérité des siècles obscurs.
Annonce de la création du Décodex : « De quoi s'agit-il [...] ? D'un outil pour vous aider à vérifier les informations qui circulent sur Internet et dénicher les rumeurs, exagérations ou déformations.... Fruit de plus d'un an de travail, le Décodex, lancé début février 2017 par Le Monde, est un outil qui vise à lutter contre la diffusion virale de fausses informations... ».
« Sur Internet ». Mais on voit mal, dans cette vertueuse optique, pourquoi les médias mainstream devraient, eux, échapper à tout contrôle.
Pour le Décodex : « il est important de vérifier une information avant de la partager [...] On peut donc considérer que nous sommes en partie responsables des informations que nous propageons. D'où l'importance d'apprendre à ne pas se faire piéger, pour éviter de piéger nos contacts à notre tour ».
Selon lui « Une rumeur se fonde sur des « on dit que... », sans que l'on puisse savoir ce qu'il en est vraiment ou en connaître la source. Au contraire, une information se fonde sur des faits avérés et, dans la mesure du possible, vérifiables par tous [..] Un des principes du journalisme consiste à ne pas donner une information sans qu'elle ait été au préalable vérifiée auprès, selon le cas, des personnes directement concernées, de plusieurs témoins ou d'experts, etc. Ce sont des sources. »
Et encore : « Un journaliste a en principe toujours pour but de publier des informations recoupées et fiables ». Et, à nouveau (bis repetitem...) : « Il est important d'apprendre à ne pas se faire piéger par de fausses informations, afin d'éviter de piéger nos proches à notre tour ».
Cela dit, le Monde (« Fais ce que je dis, pas ce que je fais ») saute à pieds joints dans une flaque de sang fictive : « Le journaliste russe Arkadi Babtchenko, critique virulent de Poutine, assassiné en Ukraine ».
(assassiné, critique de Poutine, suivez mon regard lourdingue, inspecteur Colombo).
Et c'est ainsi que, sans avoir vu le cadavre, constaté une trace de sang, interrogé des voisins qui ne pouvaient qu'entendre les coups de feu, rencontré un seul secouriste, infirmier ou médecin, fait un tour à la morgue, bref sans avoir suivi la moindre recommandation de son outil à condamner les médias non subventionnés et libres (comme LGS), le Monde (et ses pareils) se fiant à ce menteur patenté qu'est le président ukrainien Petro Porochenko (source peu fiable s'il en est) nous informe d'un assassinat qui met en cause la Russie. La belle aubaine !
On nous dira : sitôt le honteux canular dévoilé par ses auteurs (Porochenko et la « victime »), les médias ont corrigé leur « erreur ». Certes, mais quid des commentaires anti-russes, des analyses expliquant pourquoi ça n'est pas étonnant de la part d'un Poutine ? Là, amis lecteurs du Grand Soir, vous pouvez vous brosser.
Du temps où, déguisé en défenseur de la liberté de la presse, il sévissait à Reporters sans frontières, Robert Ménard était allé à Cuba pour recruter un journaliste dissident, Nestor Baguer, qui alimenta généreusement RSF (et donc les médias qui s'y abreuvent) en informations bidonnées. Bidonnées, car la recrue était en vérité un agent de la sécurité cubaine qui s'amusait à raconter n'importe quoi pour pouvoir démontrer un jour ce que valent les informateurs des médias anti-cubains et comment ces derniers prennent et publient (sans rien vérifier) tout ce qui peut desservir Cuba. Ménard a dû reconnaître qu'il avait été berné quand Nestor Baguer a enlevé son masque. Mais RSF, les médias qui ont publié les communiqués de RSF fondés sur les bobards de Baguer ont-ils rectifié les faits publiés et les commentaires qu'ils leur inspiraient ? Que nenni.
A peine né, le Décodex du Monde a épinglé Le Grand Soir dans la catégorie des sites à éviter. Avait-il lu (en quelques heures) les quelque 20 000 articles que LGS avait déjà publiés ? En avait-il lu un seul ? Bien sûr que non. Peut-il étayer sa mise au pilori par une seule fausse information publiée par LGS ? Pas davantage. LGS est-il plus rigoureux, scrupuleux et moins atlantiste que le Monde ? Assurément et ceci explique cela.
Le Grand Soir vu par le Décodex :
Le Grand Soir
Un site qui nous apparaît peu fiable et qui relaie des théories conspirationnistes.
Pour finir, voyez ce que le « Décodex alternatif » créé par LGS dit de la presse mainstream et du Monde.
Vladimir MARCIAC
RSF a protesté contre le canular ukrainien. Mais si vous voulez savoir ce que cette organisation a dit avant, allez voir ici : rsf.org. En une seconde, stupéfaction et rires garantis.