01/07/2018 histoireetsociete.wordpress.com  3 min #143141

38 eme congrès du Pcf, proposition de base commune

opinion d'une camarade hongroise sur le manifeste communiste du Xxi e siècle (partie internationale)

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Judit Morva, une camarade hongroise après lecture de notre base commune sur le manifeste communiste du XXI siècle, nous adresse ces quelques remarques sur les problèmes internationaux, en espérant un véritable dialogue sur une vision de l'Europe qui prendra mieux en compte les expériences, les problèmes et les analyses des ex-pays socialistes et des communistes de ces pays (note de Danielle Bleitrach)

Actuellement pour le monde du travail, c'est après la précarité le fait « migration" qui pose le plus de questions et qui a des répercussions politique les plus menaçantes. Alors, que c'est un problème ancien puisque déjà dans les années 1960, on faisait venir des travailleurs en masse. Pourtant cette exigence du capital crée des problèmes aussi bien dans les pays d'accueil que dans ceux de départ.

Pour les pays de départ, c'est le signe d'un manque d'industrialisation et un manque d'emplois sur place. Pour les travailleurs les plus qualifiés (médecins, ingénieurs, soignants) leur exode contribue au sous-développement chronique de leur pays d'origine. Tandis que pour les pays d'accueil l'arrivée des travailleurs en masse fait pression sur les salaires et elle empêche de sortir de la phase extensive du développement. Pourtant, il est temps que l'on réfléchisse à la rémunération, aux horaires et autres conditions du travail des tâches indispensables mais non-voulues sur une base volontaire et libre.

La valorisation/dévalorisation, le partage de ces tâches pénibles, difficiles, monotones ou insalubres devient une question pour notre futur, car elle se repose á chaque nouvelle génération qui veut à son tour accéder aux emplois valorisants. Il est évident que les migrants sont malheureux, surexploités, subissant un choc culturel, alors même que dans les pays d'accueil on ne résout pas le problème mais on le reporte sur les plus faibles. Il ne faut pas se placer au seul niveau immédiat, mais aller au fond du problème du travail contraint. On ne doit pas imposer aux gens de travailler à 1000 km de là où il sont nés.

C'est un problème que les pays de l'Est ont vécu douloureusement ces dernières années, alors qu'ils ont perdu au moins 10% de leur population, allant jusqu'á 35% pour l'Albanie, par rapport à 1989. C'est surtout des jeunes qui partent, c'est un véritable dépeuplement auquel nous assistons dans la partie orientale de l'Union Européenne. Le départ concerne des médecins, des ingénieurs, des informaticiens, et aussi des villages entiers dans certaines régions. Donc votre analyse internationale ne prend pas assez en compte ce problème à l'intérieur de l'Europe.

En outre, je trouve que cette base internationale, très intéressante parce qu'elle permet enfin le dialogue, souffre d'un autre manque concernant la question de la propriété des moyens de production. Nos pays sont industriellement affaiblis depuis le changement de régime. Nos États ont été rendus impuissants et maintenant ils sont à la merci des grands monopoles étrangers. La réponse à cette dépendance ne peut être autre que la propriété collective des moyens de production, ce qui permettra de prendre en compte l'intérêt de la majorité de ces populations désormais exsangues. Il faut se rendre compte qu'actuellement la corruption de ces États est une nécessité pour des monopoles, y compris quand les dirigeants affirment un nationalisme caricatural comme Orbán. Ces dirigeants soit disant critiques de la politique de l'Union sont en fait des créatures du capitalisme occidental qui les maintient au pouvoir.

Des phénomènes que l'on croyait réservés à l'Afrique et aux tiers monde colonisé, sont désormais, avec la fin de l'époque socialiste, à l'oeuvre en Europe même et sont à la base de la violence de l'extrême-droite comme des dangers de guerre.

Judit Morva

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