15/08/2018 elcorreo.eu.org  2 min #144637

Argentina Alberto Eduardo Girondo est décédé à Paris.

par  Claude Mary *

A tous ceux qui l'ont connu, côtoyé ces dernières années alors qu'il était revenu dans « son » pays, celui où il était né, avait grandi mais avait aussi connu le pire, les geôles de l'enfer et le terrorisme d'Etat dans sa chair et son âme, il va manquer. Alberto Eduardo Girondo est décédé lundi à Paris, des suites d'une longue maladie.

Alberto, de surnom « Mateo », avait été dirigeant du groupe Montoneros. Lors de sa séquestration par un Commando de la Junte le 15 mai 1977, dans les environs du Parc Chacabuco, par un commando dont faisait partie le sous-officier Alfredo Astiz, et alors qu'il tente de s'échapper, Alberto Girondo est grièvement blessé à la jambe gauche. Il est alors conduit à la Esma, le plus important centre de « détention-disparition » de la capitale argentine.

Du fait de ses connaissances en français notamment, et de son niveau de culture, il y sera utilisé comme main-d'œuvre esclave par les militaires. Des mois d'interrogatoires et de torture, au cours desquels il apprendra l'assassinat de sa femme et mère de ses deux enfants, Maria Mercedes Bogliolo.

Après des mois de « détention-disparition-, il sera libéré le 19 janvier 1979 et sera exilé en France, où il s'établira. De ces années d'enfer, il se portera témoin tout au long de sa vie, à Paris, puis durant cette dernière décennie, à Buenos Aires. Il fut un témoin fondamental des militants séquestrés dans la Esma, des tortures quotidiennes, des « transferts » lors desquels les détenus-disparus étaient précipités dans le Rio de la Plata, ainsi que des accouchements clandestins.

Claude Mary
Journaliste - Auteur

 El Correo de la Diaspora. Paris, 15 de août 2018

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