22/08/2018 2 articles histoireetsociete.wordpress.com  7 min #144830

38 eme congrès du Pcf, proposition de base commune

la préparation du Congrès, dans quelles conditions? un texte mais surtout une démarche originale

parti communiste du 21ème siècle

Notre 38ème Congrès est vital. Il n'y a jamais eu autant besoin de luttes, d'un projet et d'un parti communistes pour mettre un coup d'arrêt à la casse sociale menée par Macron, pour imposer de nouvelles conquêtes et ouvrir une issue politique. Leur absence dans le champ politique laisse la voie libre à toutes les récupérations nationalistes, populistes, xénophobes, racistes ou antisémites. Quel défi pour le Parti communiste français ! Mais après son effacement en 2017 et son résultat désastreux aux (...) Voici comment débute le manifeste du 21e siècle, mais ce texte est aussi un processus, une démarche et je tente de vous en faire partager les étapes à travers des rencontres qui disent les difficultés mais aussi ce qui fait l'extraordinaire originalité de ce parti, ce potentiel militant qui reste orginal et porte une espérance dans l'état de discrédit général du politique (note de danielle Bleitrach)

 LIRE LA SUITE

(

Précédent Suivant

Hier j'ai découvert grâce aux réseaux sociaux deux camarades marseillais; Ils lisent ce blog, nous échangeons sur face book et nous avons décidé de nous rencontrer. Rendez-vous donc à 14 heures dans un café du haut de la Canebière, les danaïdes..

Immédiatement, nous nous sommes retrouvés dans un contact direct et sans a priori. Nous avons discuté du parti, du congrès et de sa préparation ou plutôt son absence de préparation.C'était très sympa.Ils m'ont dit qu'entre la lecture sans intérêt de la base commune et la distribution de tracts, ils n'avaient pas l'impression de préparer un Congrès extraordinaire et pourtant ils partageaient mes inquiétudes: l'avenir du parti se jouait.

Comme sur le fond ces camarades sont mécontents de la base commune, plus généralement de la stratégie de la direction nationale, je leur ai demandé pourquoi ils n'avaient pas signé le manifeste. C'était une réponse à leur isolement, au fait que bien que militants actifs, ils n'arrivaient pas à avoir une véritable discussion. S'inscrire permettait en général de savoir avec qui on était d'accord pour que le débat ait lieu. Et il y avait déjà plusieurs camarades de sa section.

mais je me suis aperçue que c'était prématuré, qu'ils avaient besoin d'abord de cette discussion collective. En gros, ils ne savaient pas trés bien où ils en étaient. A fond contre l'Europe mais aussi contre le nucléaire, très bien intégré à leur section dans laquelle comme dans toute les Bouches du Rhône, il existe un militantisme très actif, mais essentiellement du fait de la JC et des retraités. Ceux qui sont en activité ne viennent que pour prendre leur carte et pour le muguet. Ils n'ont pas le temps, la vie de la section n'est pas adaptée à leur vie, travail, enfants, ils n'ont pas le temps.

Résultat, à l'inverse de ce qui se passe dans ma cellule, ils n'ont pas réellement discuté du fond et ils ne savent même pas l'opinion des autres militants sur le sujet.. Fidèle à ma tactique du refus des tendances, je n'insiste pas sur le Manifeste même si j'en rappelle ce qui me parait essentiel dans la démarche qui a présidé à son élaboration : le regroupement de gens qui sur différents point pensent différemment mais ont entamé un dialogue sur ces points, au nom de leur attachement à l'autonomie du parti par rapport à la social démocratie.

J'insiste sur le fait qu'au moins dans les Bouches du Rhône nous avons conservé un parti et qu'il faut préserver cet acquis et ne pas créer des divisions inutiles.

le fait que ceux qui ont rédigé le Manifeste soient venus d'horizons divers, mais qu'on ne peut pas les accuser de ne pas avoir le souci du parti, de son unité, nous fait franchir un seuil important à mes yeux. Ceux qui ont initié ce manifeste ont tenté d'avoir une seule base commune, de s'associer à son élaboration, mais nous n'avons pas pu signer la base commune de la direction parce que celle-ci ne faisait pas de bilan et négligeait le rôle du parti, sur le plan historique comme celui de la stratégie. Et que donc voter pour cette base de la direction nationale c'était poursuivre la stratégie qui nous envoyait dans le mur.D'où le choix de nous unir pour présenter une base commune qui parte du bilan, de la nécessité d'un changement stratégique et de la conscience de la nécessité d'un parti y compris pour le rassemblement le plus large.

C'est une bonne chose, depuis qu'ont été introduit les textes alternatifs, nous n'avons pas remis en cause le légitimisme qui faisait voter pour la direction pour refuser les divisions et préserver l'unité du parti. ceux qui écrivaient un texte alternatif étaient alors dissidents de fait, et la direction l'emportait. Bref c'étaient de fait les tendances. Ce que nous sommes en train de découvrir à cause du manifeste du XXI e siècle c'est qu'une direction nationale, sa stratégie peuvent être contestée dans un congrès sans qu'il y ait tendance ou dissidence, mais avec la conscience que nous avons des positions différentes et que nous devons les exprimer dans la fraternité et la volonté prioritaire de conserver l'unité du parti. dans ce cas là il faut présenter les textes, leur démarche, en discuter fraternellement, sans procès d'intention, en partant du fait que nous agissons tous pour un bien. Il faut faire appel à la responsabilité de chacun.

Donc j'ai très vite compris que ces camarades avaient besoin de réfléchir et surtout d'une discussion collective qui pour le moment n'avait pas lieu. Ils appartiennent à une autre section que la mienne et dans leur section il n'y a pas de cellules, les discussion sur le fond n'interviennent que tous les deux mois, aucune régularité, des rencontres pour distribuer les tracts et des échanges quand l'on se croise dans le local.Ils organisent un cycle de conférence, il y en a eu plusieurs sur divers sujets et ils me proposent d'intervenir. J'imagine les copains dont ils me citent le nom à qui l'on propose une conférence sur Staline, ce n'est vraiment pas le biais par lequel il faut prendre la préparation du Congrès. on verra après le Congrès. Intellectuellement, je suis ainsi faite que je n'accepte pas qu'il y ait des cadavres dans le placard et je reste une intellectuelle, je ne prétends pas être une organisatrice, ni même avoir un rôle de direction politique, mais j'estime de mon devoir de dire ce qui me semble nécessaire. Ainsi je suis convaincue:

  1. qu'on a un besoin urgent du parti, de ses militants, de leur capacité à avoir les pieds dans la réalité de l'exploitation, de la misère, de faire de la politique à partir de là et pas des ambitions personnelles. Seul un parti prolétarien peut être ainsi. la forme mouvement engendre in fine un petit groupe restreint autour du chef et une inertie de fait à la base avec le primat de la petite bourgeoisie.
  2. Mais ce parti souffre d'un espèce de complexe de son insuffisance, on l'a détruit dans son organisation, dans son assise prolétarienne et il faut lui redonner confiance dans ses capacités dans ce qu'il représente, le faire agir autant que discuter, l'un ne va pas sans l'autre.Et dans ce blog, je fais tout pour reconstruire ces éléments de confiance... L'internationale, la présence partout de partis qui luttent, ce qui se passe en Chine fait partie de cela. Quant au stalinisme, il s'agit non pas de réhabiliter Staline mais de dénoncer l'amalgame qui est fait sous couvert de totalitarisme entre non seulement le communisme et le nazisme, mais même à partir de sa figure la plus controversée, celle à partir de laquelle on glisse dans cette monstrueuse équivalence, dénoncer l'amalgame et pour cela s'appuyer sur l'opinion de ceux qui ont vécu l'URSS
  3. je suis enfin convaincue que le plat risque de ne pas repasser et qu'il faut réellement que ce COngrès soit « extraordinaire », ce qui se joue est la vie du parti..

J'allais oublier nous avons dépassé les 1300 signataires pour la base commune alternative pour un parti communiste, c'est le signe que quelque chose bouge et personnellement cela me rend confiante dans ce qu'il est possible de faire. Je n'irai pas à l'université d'été, ni à la fête de l'humanité mais il y aura beaucoup de camarades pour porter cette espérance. En tous les cas je suis bien contente d'avoir rencontrée ces camarades et de mesurer combien nous sommes proches quels que soient nos choix, il n'y a sans doute pas une organisation politique en France capable de cela.

 manifestecommuniste2018.fr

Danielle Bleitrach

 histoireetsociete.wordpress.com

 Commenter