01/09/2018 2 articles reseauinternational.net  6min #145158

Les grands exercices navals russes en Méditerranée pourraient-ils se transformer en affrontements réels ?

La Russie accumule des actions militaires présentées comme des  » exercices « , une tactique récemment utilisée par l’Iran.

Par Joaquin Flores

Dans les exercices annoncés de manière soudaine qui commenceront demain 1er septembre, et dureront près d’une semaine, la marine russe et les forces aériennes et spatiales de Russie sont maintenant déployées en masse dans la mer Méditerranée. Deux autres sous-marins et 34 aéronefs viennent d’être déployés.

La grande majorité des navires qui participeront à ces  » exercices  » ont déjà été envoyés en Méditerranée sous le prétexte bien connu de renforcer les forces russes, iraniennes et syriennes en Syrie dans la crise diplomatique et militaire internationale qui a surgi dans le cadre de la libération de Idlib des mains des forces soutenues par les États-Unis et Israël.

Mais étant donné que le représentant de la Syrie auprès de l’ONU, Bachar Jaafari avait présenté à l’ONU des données prouvant les plans d’attaque terroriste avec des armes chimiques à Idlib, les États-Unis ont été en mesure de manipuler entièrement le processus basé à New York. En conséquence, l’envoyé spécial de l’ONU en Syrie, Staffan de Mistura, a fait une déclaration ridiculement obscure et trompeuse selon laquelle  » les rebelles et le gouvernement syrien sont capables de lancer une attaque avec des armes chimiques à base de chlore « .

Néanmoins, de Mistura a également exhorté la Russie, la Syrie et l’Iran à ralentir la campagne de libération d’Idlib. Les États-Unis essaient de gagner du temps, afin de mieux équiper leurs actifs d’Al-Qaïda à Idlib, et de mieux préparer la scène diplomatique et géopolitique.

Staffan de Mistura a mis en garde de manière incohérente jeudi contre la création d’une  » tempête parfaite  » dans le nord-ouest de la Syrie, tout en exprimant sa préoccupation particulière pour les civils vivant dans la zone d’Idlib où les forces syriennes soutenues par la Russie devraient libérer le dernier bastion terroriste majeur sous contrôle étranger.

« Nous sommes inquiets qu’il y ait escalade précipitée », a déclaré M. de Mistura aux journalistes à Genève.

Ce faisant, Staffan de Mistura s’est rendu potentiellement complice de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, étant donné que les États-Unis tentent d’utiliser toutes les mesures possibles pour bloquer la libération éventuelle d’Idlib.

En effet, à travers ces manœuvres que l’envoyé spécial de l’ONU appelle « sauver des vies », ils ne font qu’enhardir les terroristes, donner aux États-Unis l’occasion de les ravitailler, et cela – et uniquement cela – donnera aux terroristes la détermination de « ne pas » se rendre, et d’utiliser la population entière comme boucliers humains, et cela leur donnera la puissance de feu de réaction pour causer encore plus de destruction et de mort dans toute la région.

De Mistura est en train de renverser la réalité, poussant à créer précisément les conditions qui mettront en danger la vie des innocents. Le prétexte selon lequel cela permettra à un plus grand nombre de civils d’évacuer est totalement faux, car c’est le contraire des conditions qui ont permis aux civils d’évacuer en toute sécurité dans le passé – des conditions dans lesquelles les terroristes eux-mêmes ont également été en mesure de se rendre et d’évacuer.

En raison de la soumission de de Mistura aux États-Unis, il a scellé le sort des civils retenus en otage par les terroristes d’Al-Qaïda qui détiennent actuellement la ville. 

Il semblerait donc que, conformément à la stratégie diplomatique et militaire combinée de la Russie, il faudrait étendre les ouvertures diplomatiques, tout en se préparant simultanément au scénario du pire. Ainsi, nous voyons la formation navale conçue au départ pour défendre la Syrie contre les attaques franco-américaines, comme un ensemble d' »exercices » apparemment sans rapport et inoffensifs.

Cela ressemble au langage et à la base des  » exercices  » iraniens qui se déroulaient dans le détroit d’Ormuz et qui ont conduit à la déclaration soudaine que l’Iran avait subitement pris le  » plein contrôle  » de ce détroit stratégiquement important.

« Au total, 26 navires de combat et vaisseaux de la marine, incluant deux sous-marins, ainsi que 34 avions prendront part à l’exercice », a déclaré le commandant en chef de la marine Vladimir Korolyov aux journalistes. Il a noté que le vaisseau amiral du groupement est le croiseur de missiles Marshal Ustinov.

Selon le commandant en chef de la marine, les navires et les avions utiliseront l’artillerie, effectueront des tâches de lutte anti-sous-marine et de défense anti-aérienne, de lutte contre la piraterie et de sauvetage d’un navire en détresse.

Ces exercices plutôt banals masquent entièrement le véritable processus dynamique en jeu. Plutôt que de dire ouvertement que la flotte navale russe est mobilisée pour compenser ou atténuer la montée en puissance parallèle du déploiement des États-Unis, ils font référence à des « exercices » et à des « manœuvres ».

Source :  fort-russ.com

Traduction :  Avic Réseau International

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