17/09/2018 reseauinternational.net  4 min #145774

Le Judaïsme considère que le peuple juif est le peuple élu. Il n'y a rien d'anormal à cela

On ressent toujours une impression de piège latent ou d’une arnaque en préparation quand on entend l’expression « peuple élu ». A la veille du Yom Kippour, le Jour du Grand Pardon (du 18 au 19 septembre), il serait peut-être bon de remettre les choses à plat.

L’élection de quelques dizaines de millions d’individus choisis parmi les milliards qui vivent sur terre a, à première vue, de quoi agacer et crier à l’injustice divine. Du point de vue d’un juif croyant, le fait d’appartenir à un peuple élu va de soi. Cela est écrit partout dans ses livres saints et transparait dans tous les rites religieux. Cela n’en fait pas pour autant un mégalomane. En fait, il a tout à fait raison de le penser. Il est même étrange que l’on s’en offusque. De quoi s’agit-il en effet ?

Le peuple élu se considère comme choisi par Yahvé, un dieu tribal appartenant uniquement et exclusivement aux Juifs, avec lequel ils ont des relations de père à enfants, tantôt sévère, tantôt coulant mais pouvant tout pardonner et repartir à zéro le jour du Yom Kippour. Comment ce dieu tribal ne pourrait-il pas se vouer à ceux qui l’ont façonné, ceux pour lesquels et par lesquels il existe ?

Contrairement aux religions chrétienne et musulmane, le Judaïsme n’a rien d’universel. N’y est pas admis qui veut, et personne, en dehors de la communauté juive, n’est concerné ni par le contenu du Talmud, ni par Yahvé lui-même. Yahvé peut donc choisir qui il veut comme favori, en quoi cela concerne-t-il les non juifs ? Si le Grand Manitou avait décidé de choisir ses chouchous parmi les Apaches, cela n’aurait dérangé personne.

Si les Chrétiens et les Musulmans, qui ont rattaché leur Dieu unique au dieu tribal judaïque, peuvent encore éprouver quelque confusion dans certains discours faisant l’amalgame à dessein, il n’en est pas de même pour les milliards de personnes qui peuplent l’Asie, et qui ignorent jusqu’à l’existence-même de Yahvé et de ses promesses. Apparemment, ni eux ni Yahvé ne s’en trouvent plus mal. C’est surtout dans le monde occidental que la notion de « peuple élu » gangrène la société dont la civilisation, exclusivement chrétienne jusqu’à tout récemment, a tout d’un coup été transformée en « civilisation judéo-chrétienne », alors que l’on n’y trouve nulle part aucune trace de judaïsme, ni dans ses rites religieux, ni dans ses coutumes, ni dans sa culture. C’est peut-être chez les Occidentaux qu’il faudrait remettre les choses à plat, et non chez les juifs, qui ont tout à fait raison de penser que leur dieu les favorise. N’est-ce pas, après tout, le rôle d’un dieu tribal ?

Bonne fête de Yom Kippour au peuple élu (de son dieu).

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