22/09/2018 reseauinternational.net  5 min #145995

Un avion russe avec 14 militaires à bord disparait des radars en Syrie

Il-20 abattu: la Syrie est le grand gagnant !

Soutenus par l’Iran et la Russie, les Syriens ont inauguré une usine de fabrication d’armes dans le nord du pays. Un projet intelligent qui a déjà porté ses fruits.

Abdel Bari Atwan, renommé analyste arabe et rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, s’est attardé dans un article sur la destruction d’un avion russe Il-20 qui a suscité la colère déferlante des Russes.

Cette conclusion va probablement vous surprendre, mais le grand gagnant de la crise émanant de la destruction d’un avion russe Il-20 en Méditerranée par un missile de fabrication russe est la Syrie, note dans son article Atwan. Pour en arriver à cette conclusion, explique-t-il, deux importantes réalités, révélées trois jours après le crash, ont été prises en compte.

« Tout d’abord, il faut savoir que le lieu de toute attaque de l’aviation israélienne en Syrie ne compte guère, puisque celle-ci n’a jusqu’ici pas réussi à atteindre son objectif qui est de mettre fin à la présence de l’Iran dans ce pays, et ce, malgré la transgression de toutes les lignes rouges. Les attaques israéliennes contre la Syrie n’ont pas pu mettre en péril la partie russe, au contraire elles ont débouché sur des résultats inverses.

D’autre part, les politiques de deux poids deux mesures de la Russie minent d’une manière ou d’une autre l’image des autorités russes, du moins au Moyen-Orient. La Russie est un allié de la Syrie et un ami stratégique d’Israël dont le nombre de raids aériens contre le territoire syrien dépasse les 210 en 18 mois. Alors que la Russie soutient la Syrie en se battant à ses côtés contre le terrorisme pour empêcher la chute du gouvernement et qu’elle défend la récupération de tous les territoires syriens et la souveraineté entière de Damas, elle ferme pourtant les yeux sur l’occupation des régions syriennes à Idlib, Afrin et al-Bab par les forces turques et sur le soutien d’Ankara aux groupes armés.

Le discours qu’a prononcé le secrétaire général du Hezbollah libanais Sayyed Hassan Nasrallah à l’occasion de la journée d’Achoura a révélé plusieurs points qui confirment implicitement nos dires. Des points, toutefois, marqués par la circonspection. En effet, lorsque Sayyed Hassan Nasrallah appelle à mettre un terme aux agressions d’Israël qu’il qualifie d’« insupportables », il s’adresse implicitement à ses alliés russe, syrien et iranien et suscite leurs réactions ».

« Ce n’est pas à un « convoi de missiles iraniens en route vers le Hezbollah » qu’Israël veut s’en prendre, comme il ne cesse de le prétendre. Il cherche surtout à empêcher les responsables syriens de parvenir à la technologie de production de ces missiles pour ainsi entraver le renforcement de l’arsenal militaire de la Syrie et la présence de l’Iran en Syrie.

Les experts stratégiques israéliens se sont récemment dits préoccupés quant aux capacités militaires en croissance de la Syrie, avertissant que l’armée régulière syrienne était capable de changer à son profit la donne sur les champs de conflit. Ils réaffirment que la Syrie actuelle est beaucoup plus habile sur le plan militaire que la Syrie d’avant crise.

C’est grâce à l’appui iranien et aux bases militaires de Hmeimim à Lattaquié et de Tartous en Méditerranée que la Syrie a pu lancer des usines de fabrication d’armes dans le Nord. Ce projet intelligent a été découvert par Israël avec beaucoup de retard et lui a coûté cher.

La destruction de l’avion russe a prouvé la détermination des dirigeants syriens à contrer les avions qui violent l’espace aérien de la Syrie et met également en évidence tous les communiqués, souvent mis en cause, qu’a publiés jusqu’ici l’armée syrienne pour faire part de l’interception des missiles israéliens et américains ».

Abdel Bari Atwan a souligné que la provocation israélienne, non seulement envers la Russie, mais aussi envers la Syrie, l’Iran et le Hezbollah, ne resterait pas sans réponse.

Vladimir Poutine sait allier la ruse à la prudence et par conséquent, pour l’insulte à son pays, il ne fera pas de cadeau à Israël. Les grands exercices militaires russes qui ont eu lieu le long des côtes syriennes en Méditerranée et qui se poursuivent toujours ont restreint la circulation des navires et le vol des avions. Ce n’est qu’un début et un prélude pour la fin décisive des agressions d’Israël contre la Syrie, conclut Atwan.

Pour l’analyste, la Syrie et l’Iran pourraient très bien finir par répondre à ces actes de provocation d’Israël, car la patience a ses limites.

source: parstoday.com

 reseauinternational.net

 Commenter

Se réfère à :

1 article