12/11/2018 reseauinternational.net  9 min #148164

Le Roi des Rats finance-t-il les États-Unis d'Amérique ?

Avec leurs 21 000 milliards de dollars de dette, tout le monde sait que les États-Unis sont en faillite, et avec la sorcellerie économique de Trump, s’ajoutent chaque année mille milliards de dollars à ce chiffre. Malgré cela, les États-Unis ne se sont pas contentés de renforcer leur armée. À une échelle jamais vue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils ont aussi élargi leur présence militaire dans le monde.

Les États-Unis seraient-ils entre les mains d’une cabale internationale de ‘prêteurs’ ?

Tout le monde sait que les forces armées des États-Unis sont fatiguées, usées, en ont par-dessus la tête en Afghanistan, sont battues à chaque entrée sur le champ de bataille, dans chaque conflit depuis la Corée et le Viêt-nam.

Est-ce qu’une intrigue se trame, comme dirait Sherlock Holmes, le héros de Sir Arthur Conan Doyle ? Avec quelle intrigue sont aux prises les États-Unis ? « Nous verrons bien, » disait le Dr Watson, l’acolyte de Sherlock Holmes.

Sous Trump, les États-Unis aggravent les affrontements militaires avec la Russie et la Chine. La course aux armements s’accélère dans le monde entier, pendant que d’anciennes conventions limitant l’armement sont écartées et que même la militarisation de l’espace est envisagée.

Pourquoi maintenant ? Qui peut gagner quand la guerre ne peut qu’annoncer la destruction de la planète ? Se pourrait-il que tout ceci soit simplement simulé ? Considérons ces questions et d’autres. Commençons par examiner le monde qui nous occupe depuis la fin de la guerre froide.

Vous le constatez, les vieux paradigmes de vigilance soutenue, de conflits sans fin, de grandes armées permanentes, d’économies dépendantes de posture de défense irrationnelle, ne font pas qu’exister, ils définissent notre époque.

Afin de faire montre d’un peu de réalité, nous devons rejeter d’emblée la ‘guerre mondiale au terrorisme’ de l’après 11 septembre qui n’est qu’inventée. Le comportement des États-Unis au Yémen, en Syrie, en Afghanistan, en Libye, la grossière manipulation des marionnettes de la CIA, Al Qaïda et l’État islamique, est impardonnable, même comme pièce de théâtre fort médiocre.

Aidés par l’Iran et le Hezbollah, les Syriens et les Russes, ont mis fin à cette mascarade néocons, bien que Washington et Tel-Aviv n’aient pas encore pigé le message.

Autre chose est désormais en cours, une guerre différente, certes une guerre mondiale à certains égards, mais une guerre où définir le vainqueur et le perdant ne sera pas facile. Les perdants ne seront pas pendus après leur passage devant le faux tribunal pour crimes de guerre, il n’y aura pas d’armées d’occupation, ni de traités redéfinissant la carte du monde sous l’œil attentif d’anciens banquiers maîtres de l’Europe, comme nous l’avons vu à deux reprises au cours du XXe siècle.

Il n’y aura pas de guerres mondiales, pas d’ennemis comme dans le passé, pas de familles royales rivales, aucune vraie démocratie de gauche s’opposant à la tyrannie imaginaire. Ce ne sont que des souvenirs, rien de plus.

Remplaçant cela, différemment d’autrefois, la guerre se poursuit. C’est quelque chose de très différent, jamais imaginé. Les analystes nous parlent de la guerre comme de l’économie, de ‘mondialisme’ et de nouveaux conflits de faible et moyenne intensité qui enfreignent toutes les anciennes règles.

Semblable à cela, il y a le même vieux conflit factice des gentils contre les méchants ou de l’Est contre l’Ouest, comme s’il existait encore une véritable OTAN, ombre d’elle-même depuis longtemps, et un ‘bloc communiste’. Avant cela, deux guerres mondiales ont décimé des générations à cause de coalitions similaires, de luttes ouvertement pour les ressources mondiales, de desseins cachés toujours plus sombres, d’hypocrisie, de propagande, de conflits aux causes profondes incompréhensibles.

Il y a une autre question qui, bien que jamais posée, comme nous le remarquons si souvent, doit être abordée. Comment un pays en faillite peut-il continuer à emprunter tout en continuant de s’endetter de plus en plus ? Pourquoi la monnaie étasunienne est-elle dominante dans le commerce mondial, les protocoles commerciaux des États-Unis seraient-ils la norme mondiale, alors que ce pays est incapable de gérer ses affaires ?

Si l’on examine les réserves de devises visibles que les banques prétendent détenir, dont les bonds du Trésor étasunien détenus à divers titres par trois douzaines d’États-nations, il n’existe tout simplement pas les moyens de financer l’économie étasunienne en perdition.

Cet argent n’existe pas, aucune banque ne l’a, aucun gouvernement n’a les moyens, ne pourrait ou ne devrait investir aux États-Unis. Dans ces conditions, qui finance la guerre des États-Unis contre le monde ?

D’autre part, et si – et c’est là que nous entrons dans le ‘non dit’ – ceux qui financent la dette des États-Unis, en particulier et surtout le budget militaire de mille milliards de dollars, étaient ceux qui truquent les élections, corrompent les membres du Congrès, compromettent les ‘princes parfumés corrompus du Pentagone’, pour citer le colonel David Hackworth ? Et si ?

Voilà, nous avons fait cela. Nous avons cherché les cabales secrètes sous des pierres, marché sur un terrain qui cédait sous les véritables armées d’universitaires et d’experts qui empruntaient les mêmes chemins que nous.

Cela entrebâille une autre porte. Si les États-Unis, ‘démocratie simulée’, ne peuvent exister tels qu’ils sont sans injections secrètes d’argent impossibles en vertu des principes économiques connus, où allons-nous désormais ?

La méthode consiste à observer, observer, rechercher les tendances et poser la très vieille question ‘Cui bono’, qui en profite ? Est-ce une cabale de compagnies pétrolières, de marchands d’armes ?

Ensuite, nous examinons les objectifs des actions militaires étasuniennes, qui poussent l’OTAN en Géorgie et en Serbie, peut-être en Arménie et en Afghanistan. Nous voyons de nouvelles bases étasuniennes en Pologne et en Roumanie, la Biélorussie prise pour cible, des marines en Norvège.

Le Sahel est à présent parsemé de bases de drones. La Syrie est truffée de bases étasuniennes, et des groupes d’attaque aéronavale étasuniens, tous financés par ‘l’argent impossible’ venant d’origine inconnue, sillonnent les mers pour défier le monde entier. Et nous nous posons toujours la même question : Pour le bénéfice de qui ?

Quelles ressources doivent être contrôlées ? Quels mouvements politiques doivent être étouffés ? Quelles tyrannies faut-il remplacer par une version ‘de marque étasunienne’ ?

Après les spéculations, il nous faut revenir à ce que nous savons, à ce que nous observons, à ce que nous pouvons présumer avec certitude. Nous voyons les Étasuniens affronter les Chinois et les Russes. Ce qui est évident, même pour l’observateur le plus distrait, c’est comment, de façon flagrante, les États-Unis poussent ces deux pays à réaffecter leurs ressources vers la défense.

Les États-Unis croient pour l’essentiel que l’Union Soviétique a été écrasée par l’énorme folie de dépenses militaires de Ronald Reagan. Les systèmes d’armes de Reagan ne se sont dans l’ensemble jamais matérialisés. Mille milliards de dollars ont été dépensés pour la ‘guerre des étoiles’ et n’ont rien donné. Les États-Unis ont toujours vingt ans de retard sur les Russes dans le domaine de l’interception de missiles.

La débâcle financière de l’Union Soviétique pourrait bien avoir été la faillite cachée des États-Unis. C’est presque comme si la facture était due, mais sa date de présentation repoussée tant que les Étasuniens sont prêts à mourir dans des guerres autour du monde au nom de la cabale internationale de ‘rats prêteurs’ qui semble tirer les ficelles.

Gordon Duff

Gordon Duff, ancien combattant de la guerre du Viêt-nam ayant travaillé durant des décennies sur les questions relatives aux anciens combattants et aux prisonniers de guerre. Il est consulté par les gouvernements confrontés à des problèmes de sécurité. Rédacteur en chef et président du conseil d’administration de  Veterans Today, il écrit en particulier pour le magazine en ligne  New Eastern Outlook.

Original :  journal-neo.org/2018/11/10/do-loan-sharks-run-america/
Traduction  Petrus Lombard

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