21/02/2008 tlaxcala.es  6 min #15150

SAUVONS LE TCHAD - APPEL URGENT

SOS

AUTEUR: Les organisations de la société civile tchadienne basées à Moundou

Les organisations de la société civile tchadienne basées à Moundou lancent un

APPEL URGENT

Au Président de la République du Tchad ;
Au Premier Ministre Chef du gouvernement ;
Aux membres du gouvernement ;
Au Président de l’Assemblée Nationale ;
Aux Députés;
A toutes les personnes éprises de paix, de justice, de pardon et d’équité ;
A toute la communauté internationale ;
Aux Nations unies ;
A l’Union Européenne ;
A L’Organisation Internationale de la Francophonie
A la CEN- SAD;
A l’Union Africaine ;
Aux Etats-Unis ;
A la France.

Depuis l’accession de notre pays à l’indépendance le 11 Août 1960, la paix a été le leitmotiv de tous les gouvernants qui se sont succédés. Malheureusement les multiples politiques de réconciliation nationale n’ont jamais inversées la tendance.

Face à la dégradation de la situation et au virus de la violence qui habite les tchadiens de tout bord, des voix se sont élevées par ci par là pour réclamer l’instauration d’une paix durable au Tchad mais que nenni !

Après un état des lieux sans complaisance de la situation politique du Tchad, les organisations de la société civile averties ont lancé le 16 novembre 2002 un appel, à la paix et à la réconciliation dans le seul but d’arrêter les successives et fâcheuses guerres avec toutes les conséquences que nous connaissons, déplorons et condamnons.

Cet appel à la paix et à la réconciliation a été adressé au Président de la République en particulier, au Gouvernement et à l’Assemblée Nationale afin de prendre la courageuse initiative d’organiser dans les meilleurs délais une rencontre de réconciliation nationale regroupant sans exclusion l’ensemble des acteurs de la vie publique, politique, sociale et les rebellions armées. Le but ultime de cet appel à la paix et à la réconciliation est de créer des conditions de paix globale et durable, de renoncer à l’exercice du pouvoir par la violence conformément à la constitution de la République de mars 1996, de réinstaurer la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire nationale, de concourir à une véritable expression démocratique et de mobiliser les populations autour des sujets fédérateurs de citoyenneté, de militantisme politique et du multipartisme.

Aux mouvements des rebellions armés, les organisations de la société civile leur ont demandé de renoncer à la violence comme moyen de prise du pouvoir et ce, afin de faire respecter les droits humains conformément à l’idéal de paix, de justice et de responsabilité tel que nous recommande la Loi Fondamentale de notre pays, mais hélas !

Ce que nous avons vécu ou ce que nous avons vu à la télévision, les 1er, 2 et 3 février 2008 et ce que nous avons compris de la démocratie avec son fondement qui consiste à laisser exercer le pouvoir par le peuple et pour le peuple ; les Tchadiens sont en droit de se poser la question aujourd’hui pourquoi, ceux qu’ils ont élu pour présider à leur destinée ne les écoutent pas, n’écoutent pas leurs pleurs et leurs appels dans les moments difficiles de leur histoire ?

C’est d’autant incompréhensible et fort de ce constat que le collectif des associations de Défense des droits humains et les ONG vous invitent–ils individuellement ou collectivement à vous investir dans la recherche de la paix que nous attendons de tous nos vœux.
Pourquoi un tel appel urgent ?

Il s’agit pour les tchadiens de mener des actions citoyennes tendant à sauver notre pays, cet appel urgent à la communauté internationale, au gouvernement du Tchad et aux rebellions armées, à plus de responsabilités et à ne pas observer un silence complice face à ce drame que vit le Tchad.

Par cet appel, nous voulons œuvrer pour que notre pays vive en paix. En faisant la lecture des derniers événements de N’Djamena, ce sont des patrimoines qui ont été détruits par la guerre, des milliers des personnes blessées, des sans abris, des morts et du sang qui a coulé à cause du pouvoir. C’est grotesque, car on peut trouver mieux par le dialogue.

Ce sont des Tchadiens qui détruisent les biens communs et les biens d’autres tchadiens. Et pour cela, nous refusons cette violence inutile.

Rappelons nous chers frères tchadiens, que Dieu créa l’Homme à son image. Il l’a crée pour cultiver l’amour et non pour se détruire. Il a aussi donné le pouvoir à ceux qui le détiennent pour protéger les citoyens et non les exposer à des pires atrocités.

Aujourd’hui, les tenants du pouvoir comme les rebelles, veulent chacun de son coté tout, au détriment de la grande majorité du peuple.

Rappelons nous aussi un seul instant que ce sont les injustices et les frustrations qui ont conduit aux conflits actuels regrettables. Ces conflits nous conduisent à la haine, à la guerre, à la mort et à la destruction, d’un pays aux moyens déjà limités.

Les premiers veulent tout pour eux seuls. Les autres ne les considèrent plus, les haïssent. Voilà la société de mort dans laquelle nous nous sommes plongés individuellement ou collectivement. Ne serait-ce qu’une fois, les élus du peuple doivent nous écouter parce que nous n’aspirons qu’à la paix.

Nous avons besoin d’une société de vie. Cette société qui naît de l’altruisme où chacun doit être considéré par l’autre. Et c’est par cet altruisme que doit naître le dialogue qui conduit à la considération, au respect et à l’amour de l’autre. Le dialogue fait naître l’amour et l’amour est porteur de paix. L’amour est aussi justice. Et la justice porte à la vie.

Nous ne voulons pas être de ceux là qui poussent à la dérive. L’expérience du régime Habré doit nous édifier. Nous ne voulons pas non plus être derrière qui que ce soit pour pousser vers un gouffre fatal à tous. Nous sommes, serons et resterons du coté de ceux qui veulent parler franchement et en toute responsabilité. Aussi, demanderions-nous à tous les belligérants de revenir sur terre, de se ressaisir et rappelons par cette occasion au Chef de l’Etat, son engagement à l’investiture : « je suis le Président de tous les tchadiens ».

Aux rebellions armées d’accepter de jouer le jeu démocratique afin d’éviter des effusions inutiles de sang ; la survie du Tchad est à ce prix.

- Exigeons par cette occasion, la libération immédiate des trois leaders de l’opposition politique (Mahamat Lol Choua, Ngarlejy Yorongar, Ibni Oumar Mahamat Saleh) détenus dans les lieux secrets et de cesser la chasse aux sorcières afin de décrisper l’atmosphère déjà très tendue pour un retour d’une paix durable.

- Déplorons également l’euphorie des forces de sécurité de Moundou, parties en renfort à N’Djamena ; et qui de retour le 13 février , se sont livrées à des tirs d’armes légères et lourdes, faisant ainsi deux(2) morts dont un enfant de 22 mois et plusieurs blessés.

- Laissons nous guider par le sens de responsabilité pour que le Tchad soit en paix. Et cette paix ne peut se construire sans l’aide de la communauté internationale que nous en appelons de tous nos vœux.
Agir au nom de l’humanité, c’est aussi cela !

Fait à Moundou, le 15 février 2008.
CPPL, ASSAILD, ASDEC, APLFT, ATPDH, ATNV, BAOBAB, BELACD, CMD, CELIAF, CDJP, LTDH, INADES-FORMATION, UFEP, CF-SET.

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