© Jacques Demarthon Source: AFP
Meyer Habib, parlementaire franco-israélien, a défendu ce 1er février un amendement à la loi anticasseurs permettant de caractériser la quenelle - geste popularisé par l'humoriste controversé Dieudonné - comme un délit. Il a été rejeté.
Le député franco-israélien de la VIIIe circonscription des Français établis hors de France, Meyer Habib, a déposé le 24 janvier - avec huit autres députés - un amendement à la loi anticasseurs défendue par le gouvernement. Il l'a défendu ce 1er février devant l'Assemblée nationale, qui l'a rejeté.
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Il propose ainsi d'insérer dans l'article 23 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse relatif à la provocation aux crimes et délits une précision permettant de «punir comme complices d'une action qualifiée de crime ou délit» ceux «qui auront directement provoqué l'auteur ou les auteurs» à commettre ladite action «soit par des gestes dans des lieux ou réunions publics».
Le lien entre antisémitisme et quenelle n'est plus à démontrer
Derrière cette modification de la loi, le député vise un geste en particulier, comme il l'explique dans son exposé : la quenelle, popularisé par l'humoriste controversé Dieudonné.
S'inquiétant que les dispositifs législatifs existants soient impuissants «à enrayer l'accroissement exponentiel d'actes d'incitation à la haine raciale», Meyer Habib défend l'idée selon laquelle la quenelle, dont il date l'origine à 2005 dans un sketch intitulé «1905» - c'est en réalité le nom du spectacle - est dirigée «contre la conception française de la laïcité» et «est aujourd'hui reconnu comme un geste antisémite et antirépublicain».
Meyer Habib évoque la multiplication des quenelles «dans le sillage du mouvement des Gilets jaunes»
A l'appui de son propos il écrit : «On a vu ainsi se multiplier ces dernières années des photos d'individus arborant des "quenelles" devant des lieux à forte charge symbolique ou mémorielle, notamment le Mémorial de la Shoah, à Paris ou Berlin et plus généralement dans des lieux associés à la communauté juive.» Il cite également des «études conduites sur le sujet» qui démontreraient «le lien étroit du geste avec les thèses négationnistes, les discours antisémites, de haine d'Israël mais aussi de la République».
Rappelant avoir alerté dès avril 2015 l'ancien président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, «au sujet d'un cliché de deux adolescents faisant une "quenelle" dans l'hémicycle», sa plainte avait alors débouché sur une plainte contre X.
Il déplore également que «dans le sillage du mouvement des Gilets jaunes», des quenelles se soient «à nouveau multipliées, associées avec des discours, banderoles ou graffitis antisémites». Ce «phénomène» pose selon lui «le risque d'une convergence entre contestation sociale légitime, antisémitisme, complotisme et discours antirépublicain». «Le lien entre antisémitisme et quenelle n'est plus à démontrer», termine-t-il.
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