© HANDOUT Source: Reuters
Nicolas Maduro rejette l'ultimatum européen et dénonce une volonté d'«en venir à une situation extrême de confrontation». Une réunion de crise a lieu ce 4 février au Canada entre les ministres des Affaires étrangères du groupe de Lima.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a rejeté le 3 février l'ultimatum de plusieurs pays européens pour l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle.
Lire aussi
Interdit d'interdire : La crise vénézuélienne : le débat
Dans un entretien avec la chaîne de télévision espagnole La Sexta, le président vénézuélien a déclaré qu'il ne ferait pas preuve de «lâcheté face aux pressions» de ceux qui réclament son départ. L'Espagne, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Portugal, rejoints le 3 février par l'Autriche, exigeaient de Nicolas Maduro qu'il annonce la convocation d'une présidentielle anticipée, faute de quoi ils reconnaîtraient à partir du 4 février l'opposant et président par intérim autoproclamé Juan Guaido, comme président.
«Pourquoi faut-il que l'Union européenne dise à un pays du monde qui a déjà organisé des élections qu'il doit refaire son élection présidentielle, parce que ce ne sont pas ses alliés de droite qui l'ont gagnée ?», s'est interrogé Nicolas Maduro, qui s'exprimait depuis Caracas. Et de lancer : «Ils tentent de nous coincer avec des ultimatums pour nous obliger à en venir à une situation extrême de confrontation.»
Quelques heures après l'expiration de cet ultimatum, Ottawa doit accueillir ce 4 février une réunion de crise des ministres des affaires étrangères du Groupe de Lima, qui regroupe le Canada et une dizaine de pays latino-américains. Des «participants de l'ensemble de la communauté internationale» devraient également se joindre aux discussions, selon le ministère canadien des Affaires étrangères. Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo y participera par vidéoconférence, a fait savoir le département d'Etat. L'Union européenne pourrait aussi y prendre part.
Le recours à l'armée reste «une option» pour Trump
Le 3 février, le ministre français des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, avait déclaré que dans le cas où Nicolas Maduro rejetait l'ultimatum européen, Juan Guaido était «légitime pour organiser [une présidentielle anticipée] à sa place».
Donald Trump a de son côté réaffirmé que le recours à l'armée américaine au Venezuela était «une option», dans un entretien avec la chaîne de télévision américaine CBS diffusé le 3 février.
➡️
D'autres puissances, telles la Chine et la Russie, reconnaissent toujours Nicolas Maduro comme président du Venezuela et appellent à un règlement de la crise respectueux des institutions vénézuéliennes. «La solution à ces problèmes, avant tout socio-économiques, doit être trouvée et mise en œuvre par les Vénézuéliens eux-mêmes. La tâche de la communauté internationale est de les aider dans ce domaine, sans ingérence extérieure destructrice», a ainsi déclaré le responsable du département chargé de l'Amérique latine au ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Chtchetinine, cité par l'agence de presse Interfax.
Lire aussi : Venezuela : l'option militaire US toujours sur la table, l'ultimatum européen arrive à terme