13/03/2019 reseauinternational.net  6 min #153360

Cent jours de gouvernement de López Obrador qui ressemblent à un millénaire

par Luis Manuel Arce

Les cent premiers jours du gouvernement du Président mexicain Andrés Manuel López Obrador (AMLO), apparaissent en réalité comme un millénaire en raison de l’intense activité développée et des programmes en cours d’exécution.

Pour le Mexicain moyen, c’est comme si les derniers gouvernements précédents appartenaient à une époque lointaine qui se perd dans la mémoire, étant donné l’action actuelle très dynamique qui enterre le passé de jour en jour sans s’y enliser car elle a lieu dans le courant du changement social irréversible.

López Obrador appelle ce changement de régime, et non de gouvernement, la 4ème Transformation, sa principale contribution historique parce qu’il s’agit, en synthèse, d’un processus politique, économique et social qui implique un nouveau modèle de production pour bannir le modèle néolibéral qui a dirigé le destin du Mexique pendant les 36 dernières années.

Parmi les actions importantes de ces cent jours, exécutées ou en cours, figurent l’annulation du Nouvel Aéroport International du Mexique, le Train Maya, la viabilité de Pemex et la lutte contre le vol d’essence, la création de la Garde Nationale, les nombreux programmes de protection sociale dans le cadre d’un Plan National de Sécurité pour éliminer la violence, éradiquer la corruption et rétablir la morale et l’éthique aux plus hauts niveaux du gouvernement.

En outre, une politique d’austérité pour éviter le gaspillage qui configure un grand arc de mesures pour économiser et contrôler les dépenses publiques : réajustement des ressources aux organisations étatiques et civiles, élimination de tout ce qui est superflu, y compris la garde de sécurité présidentielle, les véhicules et avions officiels, les yachts, les frais de voyage excessifs, les salaires élevés et la conversion de la résidence officielle de Los Pinos en zone publique de visite et de détente.

Cependant, certaines agences de notation ont évalué négativement les sociétés de production parapublique Pemex et la Commission Fédérale de l’Énergie (CFE), au moment même où le gouvernement les assainit et les renfloue avec d’importants investissements et des dotations financières accrues.

Dans sa réponse, le Président suggère que ces bureaux internationaux intègrent la variable corruption dans les facteurs de notation en raison de son énorme influence sur les résultats de gestion. Dans le cas du Mexique, selon leurs calculs, plus des deux tiers des bénéfices de Pemex et de la CFE sont allés dans la poche de particuliers et c’est ce qui a déterminé leur mauvaise performance.

L’une des actions stratégiques immédiates et les plus importantes de López Obrador au cours de ces 100 jours a été d’annuler la réforme énergétique appliquée par le gouvernement précédent, qui a coulé Pemex en lui retirant sa capacité d’investissement, en la décapitalisant et en annulant sa capacité réelle à augmenter la production et le raffinage de pétrole brut, comme ce fut le cas pour la CFE, afin de faciliter sa privatisation.

Tout ce capital perdu auparavant retourne maintenant aux budgets de Pemex et de la CFE, plus l’argent qui était auparavant récupéré par le fisc par des impôts exagérés, ce qui leur permettra de réaliser leurs plans d’expansion et de relancer les activités de production, de distribution et de commercialisation sans corruption.

Pemex est pour la première fois en mesure de récupérer des niveaux d’extraction de pétrole brut de l’ordre de 3,4 millions de barils par jour au lieu des 1,7 actuels, et d’étendre son profil de raffinage avec une nouvelle usine dans l’État de Tabasco et la modernisation des six installations actuelles dont la technologie est obsolète et nécessite du pétrole importé.

De nouveaux accords avec des entreprises nationales et étrangères ont déjà été annoncés et tout le monde est confiant dans une réhabilitation majeure du secteur énergétique dans son ensemble. Tout cela en cent jours et au milieu d’une lutte acharnée contre les voleurs d’essence et les problèmes dans le système de distribution.

Quant à sa politique étrangère, le Président a tout fait pour que le monde comprenne son message selon lequel il y a des changements profonds dans la vision de son gouvernement et l’exemple le plus clair est celui du Venezuela, qui lui a permis d’exprimer son retour à la position de principe inspirée par la pensée de Benito Juárez que le respect des droits des autres est la paix.

Cette maxime, il l’a proclamée avec insistance dans les cas où il a reçu des pressions, comme lors de sa reconnaissance du Président Nicolás Maduro, la flexibilité dans le traitement de l’exode migratoire en Amérique Centrale et les relations avec les États-Unis fondées sur le respect mutuel.

Quant à sa communication avec la population, il est le premier Président mexicain à offrir une conférence de presse presque tous les jours, 67 jusqu’au vendredi 8 mars, et à travailler davantage en dehors de son bureau. En cent jours, il ne s’est reposé que les 25 et 31 décembre et le 1er janvier, consacrant 56 jours à parcourir le pays en vols commerciaux et par la route, et incluant dans ses circuits les villes et les chaînes de montagnes les plus reculées du pays.

Du 1er décembre 2018 à aujourd’hui, il a pris 42 vols commerciaux, parcouru 40 000 kilomètres, assez pour faire le tour du monde, et passé 4 150 minutes ou 172 heures dans les airs. Au sol, il maintient un rythme similaire à celui qu’il a connu pendant 12 ans : en cent jours, il a parcouru 11 728,3 kilomètres, et a été à bord de son véhicule familial pendant 10 969 minutes.

Le Président poursuivra ces voyages immédiatement après avoir terminé son rapport à la nation pour ses cent premiers jours de gouvernement.

Source :  Cien días de gobierno de López Obrador que parecen un milenio

traduit par Pascal, revu par Martha pour  Réseau International

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