18/03/2019 reporterre.net  5 min #153566

Grève mondiale pour le climat, printemps social, marche des solidarités : vers un front commun les 15 et 16 mars

En Images - Une journée historique pour la justice sociale et climatique

EN IMAGES

Samedi 16 mars, Paris a été le théâtre de trois manifestations, qui se sont parfois croisées : la « marche du siècle » pour le climat, la « marche des solidarités » et l'acte XVIII des Gilets jaunes. Reporterre revient sur cette journée historique de mobilisation en images.

  • Paris, reportage

Le samedi 16 mars a été une journée chargée sur le front des mobilisations. Le matin, les Gilets jaunes se sont retrouvés sur les Champs-Élysées. À 13 h, familles de victimes des violences policières, habitants des quartiers populaires, exilés et des Gilets jaunes se sont élancés de la place de la Madeleine pour une grande « marche des solidarités ». À 14 h, ils ont croisé les 100.000 personnes de la « marche du siècle » pour le climat, qui se dirigeaient vers la place de la République. Reporterre était présent à chaque instant de cette journée de manifestations de grande ampleur. Reportage en images.

Regarder le port-folio de la « marche du siècle »

L'acte XVIII des Gilets jaunes


Pour le 18e week-end consécutif et au lendemain de la fin du « grand débat national », des rassemblements de Gilets jaunes se sont déroulés un peu partout en France. À Paris, les abords des lieux de pouvoir ont été scrupuleusement filtrés par des CRS et des gendarmes mobiles.


Camélia, 34 ans, a commencé la journée sur les Champs-Élysées avant de se rendre à la « marche du siècle » l'après-midi. « Gilets jaunes et écologie ont le même ennemi : le capitalisme et cette poignée de personnes qui profitent de façon court-termiste, dit-elle. Le colibri a beau faire des efforts pour éteindre les flammes, il faut s'occuper de l'origine de l'incendie. »


Aux alentours de 11 heures, la situation s'est considérablement tendue sur les Champs-Élysées. Des groupes de personnes cagoulées ont remonté l'avenue pour venir au contact des CRS. Le bruit assourdissant des grenades n'a alors plus cessé de retentir.


Les forces de l'ordre ont été contraintes de se replier place de l'Étoile, derrière leurs camions, essuyant des jets de pavés et de cocktails Molotov. Ils ont répliqué en noyant la foule sous un épais nuage de gaz lacrymogène.


La fumée toxique a forcé, à plusieurs reprises, des centaines de Gilets jaunes à redescendre l'avenue et à rallier les rues perpendiculaires aux Champs. Beaucoup pleuraient, toussaient, se mouchaient, certains faisant même des crises d'angoisse. Les équipes de « street medics » s'affairaient pour les secourir et les rassurer. « Remontez, revenez », exhortait l'un d'entre eux.


À l'image d'Orange, l'écrasante majorité des grandes enseignes présentes sur l'avenue ont tenté de protéger leurs vitrines en les couvrant de planches de bois. Plusieurs ont été taguées et arrachées pour nourrir feux et tentatives de barricades.


La « marche des solidarités » a débuté à 13 h 12, place de la Madeleine. Son mot d'ordre : en finir avec le racisme d'État et les violences policières. « Aujourd'hui, les différents mouvements à Paris nous permettent d'instaurer un vrai rapport de force, estime Samir Baaloudj, militant issu des quartiers populaires. Depuis 40 ans, on subit des violences policières, on parle de précarité, de pouvoir d'achat, de chômage. C'est ce qu'on vit, et c'est aussi ce que l'on partage avec les Gilets jaunes. »


La « marche des solidarités » s'est élancée avant 14 heures, après une minute de silence dédiée aux victimes des crimes racistes, notamment le récent attentat en Nouvelle-Zélande. Le cortège était composé d'habitants des quartiers populaires, de familles de victimes des violences policières, d'exilés et de Gilets jaunes. « Gilets noirs, Gilets noirs », se sont rebaptisés les sans-papiers en lutte.


« La marche des solidarités », devançant de quelques encablures la « marche du siècle », est passée par la place de la République. Les manifestants ont levé des poings serrés. Au micro, Assa Traoré, du comité Justice pour Adama, a scandé : « Pas de justice, pas de paix », reprise par la foule. Le cortège a poursuivi son chemin boulevard de Magenta, en direction de Stalingrad.

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