Maram Humaid - Netanyahu a ordonné des « attaques massives » sur la bande de Gaza, causant la mort d'au moins 24 Palestiniens, dont deux enfants.
Seba, âgée d'un an, a été tuée avec sa tante lors d'une attaque aérienne israélienne à leur domicile à Gaza samedi.
De sa main blessée, la mère de Seba, Rasha Abu Arar, âgée de 27 ans, essuie ses larmes en relatant douloureusement l'incident survenu à la suite de l'escalade de violences qui a entraîné la mort d'au moins 24 Palestiniens et quatre Israéliens.
« Mes cousins et leurs enfants étaient assis dans la maison quand une roquette est tombée sur nous », a déclaré une femme enceinte, Rasha, à Al Jazeera.
« J'ai serré mes bras autour de ma fille pour la protéger, mais un éclat d'obus m'a blessée à la main et a pénétré son corps », a-t-elle déclaré tout en continuant de sangloter.
« Ma fille de trois ans, Rafeef, a également été blessée et se trouve actuellement à l'unité de soins intensifs », a ajouté cette mère de six enfants.
« Quelle faute mes enfants ont-ils commise ? Ont-ils lancé des roquettes sur Israël ? »
La tante de Seba, Falisteen, âgée de 37 ans, était enceinte de son dixième enfant et est décédée des suites d'une blessure provoquée par un éclat dans le cou.
« Mon cœur saigne de ses enfants orphelins. Ils sont très jeunes. Comment pourraient-ils continuer leur vie sans leur mère », nous dit Fatma, la mère de Falisteen.
L'escalade a commencé vendredi après que deux Palestiniens aient été assassinés lors des manifestations hebdomadaires de la Grande Marche du Retour. Selon l'armée israélienne, un tireur d'élite du groupe palestinien du Jihad islamique a ensuite tiré à travers la clôture de séparation, blessant deux soldats. Un raid aérien israélien a ensuite tué deux combattants du Hamas.
Le bombardement de samedi a eu lieu tandis que le Hamas - qui dirige la bande de Gaza - et le Jihad islamique tiraient plus de 200 roquettes sur des villes et des villages du sud d'Israël [Palestine de 1948].
Les avions de guerre et les canonnières de l'armée d'occupation ont pris pour cible la bande de Gaza.
Des explosions dans la ville de Gaza, où les rues animées débordaient de clients qui préparaient le mois sacré du Ramadan pour les Musulmans, ont fait trembler des bâtiments et mis les passants en fuite à la recherche d'un abri.
Des avions israéliens ont bombardé 200 cibles, dont des installations de la résistance palestinienne à travers la bande de Gaza depuis samedi soir.
Deux bâtiments au cœur de la ville ont été totalement détruits. L'un des bâtiments, al-Khuzendar, a été rasé.
« Nous étions assis dans notre magasin vendant des vêtements pour enfants quand, vers 22 heures, une grande explosion a secoué le quartier. Nous nous sommes précipités dehors et avons vu tout le monde appeler à l'évacuation de l'immeuble », a déclaré Mohammed al-Hadad.
« Je ne m'attendais pas à ce que notre immeuble soit attaqué. C'est un quartier d'affaires proche de la délégation de la Croix-Rouge dans un endroit respectable. »
Al-Hadad a sorti des objets sous les décombres, affirmant qu'il « les stockaient en prévision du Ramadan et de l'Aïd ».
Daoud al-Khuzendar, âgé de 27 ans et fils du propriétaire de l'immeuble, a déclaré qu'il n'a fallu que quelques minutes pour que le bâtiment s'effondre.
« Le bâtiment a été construit il y a 20 ans. C'était notre foyer, notre entreprise et notre seule source de revenus », a déclaré al-Khuzendar.
« Donnez-moi une des raisons pour lesquelles notre immeuble a été ciblé... Il hébergeait une organisation caritative turque, des bureaux culturels et des appartements résidentiels. Où sont les prétendues « cibles terroristes » ? Qui va nous indemniser pour tout cela ? »
Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait ordonné « des frappes massives » sur la bande de Gaza dimanche, le dirigeant du Hamas a déclaré que son organisation « ne souhaitait pas une nouvelle guerre ».
Dans une déclaration faite tard ce dimanche, Ismail Haniyeh a déclaré que le groupe était prêt à « revenir au calme » si Israël mettait fin à ses attaques « et commençait immédiatement à mettre en œuvre les accords pour une vie digne pour les Palestiniens ».
* Maram Humaid est journaliste et traductrice à Gaza. Son compte Twitter :maramgaza.
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6 mai 2018 - Al Jazeera - Traduction : Chronique de Palestine