13/07/2019 legrandsoir.info  4 min #159118

La presse est sauvée, si l'écraseur de Montpellier n'est pas Algérien, c'est quand même un bougnoule.


Jacques-Marie BOURGET

Nouveau slogan de presse ne rien faire et "Laissez fake". Le crime était pourtant parfait : un soir de match de foot gagné par les "Fennecs", un "Algérien" en joie s'en venait écraser une famille sur un trottoir de Montpellier avec une mère morte et deux enfant blessés. Détail le chauffard n'est ni algérien ni amateur de foot.

La merveilleuse presse française qui colloque, ergote et s'indigne au prétexte qu'elle ne serait pas appréciée à sa valeur, elle est si grande, qui mobilise des experts, des médialogues, des sociologues, des couillonologues pour démontrer que, pas du tout, si elle souffre c'est de sa trop grande production de vrai. Injustement humiliée, la presse est malheureuse. Un exemple tombe à pic pour le démontrer.

Vous savez tous qu'à la suite de la victoire de l'équipe de foot d'Algérie sur la Côte d'Ivoire, un automobiliste, chauffard, supporter et algérien, a tué une mère de famille sur un trottoir de Montpellier. Et blessé aussi son bébé et sa fille de 17 ans. Cette vérité a été trompetée ou bande passantisée sur toutes les télés -Nescafé, c'est-à-dire instantanée, exposée aussi sur tous les sites Internet de nos remarquables journaux.

Faut dire que cette information était parfaite avec tous ses éléments de langage. Nous avions les mots et les choses. Imaginez que le jour où un type est condamné à deux mois de prison avec sursis pour avoir qualifié Finkielkraut de « sale sioniste », l'écraseur de Montpellier venait mettre de la confiture sur la tartine du racisme. L'assassin de Septimanie est donc un « Algérien de 21 ans » qui, ivre (seulement de joie car tout autre chose est haram), saoul donc de son seul bonheur, celui de la victoire des siens, en a profité pour bousiller une famille. Y'a pas mieux pour, pour, sous le regard et le contrôle de l'objectivité si chère à mes confrères, libérer la plume et la parole sans être soupçonné de déviance raciste. Les faits sont têtus et l'Algérien un écraseur. Forcément. Imaginez-vous que l'animal puisse devenir autre le soir du triomphe des « « Fennecs », où le berbère est un barbare ?

Alors tous nos amis de presse, si attachés à l'amour du public qui lui vient par le truchement de la vérité, n'ont pas tremblé pour décrire l'Algérien flinguant une famille, sur tous les écrans nous y fument. Dommage, en dépit que la glace du chauffard ait été ouverte, que personne ne l'a entendu crier « Allah Wakbar ». J'ai dressé une liste non exhaustive des médias propagateurs de cette foi. On trouve là tous les bien pensants, attachés aux Droits de l'Homme, même Algérien. « TF1 », « France 2 et 3 », « France 24 », « France Info » et son contrat de confiance, celui du label « Vrai », « La Dépêche de Toulouse » dont l'ancienne patronne, un critère, fût une amie de René Bousquet, « BFM TV », incontournable mais, vue l'heure tardive, sans un vrai flic sur le plateau, « CNews », « Orange », « L'OBS » qui a perdu sa tête, « France », et sa queue « ervateur », appendices du temps où l'honorable magazine soutenait la Révolution Algérienne. Passons en revue « Le Dauphiné » qui n'est plus ce qu'il était sous André Veyret, « Le Progrès », les « DNA », RTL, « So Foot » le magazine faux chic qui se veut à contrepied, « La Provence » feuilles des exemplaires, Giesbert et Tapie, « Valeurs Actuelles » puisque l'info était taillée pour ce haut-parleur de l'extrême droite banalisée. Avec, avant l'heure, un bouquet final tiré par Robert Ménard et son « Boulevard Voltaire » ainsi que les ignobles de « Riposte Laïque ». Seul, sans doute en raison de sa qualité de régional de l'étape, « Le Midi Libre » n'a pas jeté un Algérien au bûcher. Bravo. Virons ce Midi trop libre du syndicat de la presse en platine iridié.

Mais en réalité, quoi ? Il s'avère que « l'Algérien » est marocain et que le fou du volant n'aime pas le foot. Ce garçon, outre tuer une mère de famille, fait vraiment tout pour contredire la presse. Coupons-le en morceaux afin de déceler en lui un gène venu d'Oran, Alger ou Constantine. Y'en a sûrement un.

Sans cet assassinat involontaire la soirée de liesse algérienne perd de la force. Un magasin de moto pété avenue de la Grande Armée à Paris... c'est petit bras. Surtout quand on compare ce « pillage » à l'incendie naguère mis au Parlement de Bretagne, à Rennes, par de si doux et gentils pécheurs. La restauration du palais ayant coûté 35 millions d'euros. Le prix de plusieurs Ducati. J'aimerai savoir si, après cette exaction rennaise, les patrons de presse, ceux qui viennent de souligner le crime de l'Algérien de Montpellier, ont cessé de manger du poisson en dehors du premier avril ?

Jacques-Marie BOURGET

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