Les députés français ont ratifié l'accord de libre-échange avec le Canada: le CETA.
Cette signature symbolique, puisque le parlement français est condamné à suivre la Commission européenne, a tout de même acté la fin de la prise en compte du principe de précaution. Cela revient à dire que les parlementaires ont admis que la santé des citoyens passaient après le business...
Le CETA va encore plus loin puisqu'il engage l'Etat à garantir les investissements privés et tout manque à gagner généré par le principe de précaution. Les investisseurs, ainsi que leurs projets sont ainsi garantis par l'Etat au mépris de l'intérêt public.
En ratifiant un traité dénoncé par les citoyens, la prise en compte des besoins et de la volonté de ceux-ci est évacuée du même coup. La population se trouve livrer à certains parlementaires qui siègent en tant que représentants des intérêts du très gros capital corporatisé.
Pour se donner bonne conscience, certains élus n'hésitent pas à dénier la réalité et les dangers de pareils accords. La vidéo très didactique de Foodwatch est disponible ci-dessous.
Quant aux agriculteurs, ils continueront de se suicider puisqu'on met volontairement un terme à leurs activités, sans pour autant leur retirer les dettes qui gangrènent leurs exploitations.
Ce déni de l'électorat au profit de partenariats contre-nature démontrent l'écroulement de l'Etat public.
Avec ce petit monde politique du 21ème siècle, les représentants politiques mettent humanité et planète dans une bien dangereuse impasse...
LHK
« Le CETA ne met personne en danger » : c'est FAUX et voici pourquoi. Vidéo Foodwatch
Extrait: « CETA à prendre ou à laisser ». Wikiagri.fr
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Le contenu, ce qui fait débat
Lorsque la loi EGAlim (loi Alimentation) est passée, récemment, plusieurs articles y figurant poussent le monde agricole français à toujours plus de vigilance vis-à-vis des attentes sociétales, de qualité, de sécurité sanitaire, de bien-être animal. L'argument donné, parfaitement valable au demeurant, était de répondre au mieux aux évolutions de notre société, inquiète pour son environnement ou une éventuelle forme de malbouffe. Mais parallèlement, le volet agricole de l'accord du CETA prévoit l'importation en Europe de viande bovine qui ne répond pas à ces critères de qualité. On lui reproche notamment une nutrition animale à base de farines animales (ce qui avait été la cause des deux crises de la vache folle en France), ou encore l'utilisation d'antibiotiques refusés sur notre territoire.
Il existe en fait plusieurs volets arguments dans cette contestation. Celui consistant à dire que ce nouveau contingent sur le marché européen arrive au plus mauvais moment pour des filières animales en crise, et pourrait donc les précipiter vers la faillite n'est pas, politiquement, celui qui est le plus repris : il faut se faire une raison, de nos jours le monde agricole intéresse de moins en moins nos politiques. En revanche, là où il y a une sorte de front commun d'opposition, j'ai envie de dire tous partis confondus (en dehors de La République En marche...), c'est sur la sécurité sanitaire : les farines animales réveillent d'affreux souvenirs, refait parler de la maladie de Creutzwald-Jacob dont on n'a pas eu le temps d'oublier l'orthographe, et c'est la peur d'un nouveau scandale qui sensibilise aussi bien communistes que souverainistes, écolos que républicains, socialistes qu'insoumis ou autres extrémistes d'un bord ou de l'autre.
Comment les agriculteurs réagissent
Les deux principaux syndicats agricoles sont sur le pont, mais avec des modes d'action différents, pour dénoncer le CETA. La Fnsea a choisi des actions ciblées en province, devant des préfectures, à des dates différentes. Et sans doute aussi un lobbying peu visible mais réel auprès des élus. Le tout à partir d'un slogan identifié depuis plusieurs semaines désormais, « n'importons pas l'agriculture dont nous ne voulons pas ».
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