04/08/2019 reseauinternational.net  4 min #159985

Les Etats-Unis se retirent officiellement du traité de désarmement Inf

Retrait Us de l'Inf

Le Pentagone confirme le développement de nouveaux missiles balistiques Sol-Sol à rampe mobile et de nouveaux missiles de croisière devant remplacer le BGM-109 Tomahawk devenu obsolète durant la guerre en Syrie

Le retrait de Washington du Traité de l'INF (Intermediary-Range Nuclear Forces Treaty) ne fait que confirmer l'immense effort de ré-armement mené par le complexe militaro-industriel US depuis 2001 et ses violations répétitives de ce Traité devenu obsolète dès le mois d'octobre 2003.

L'inefficacité des missiles de croisière Tomahawk en Syrie durant les attaques de 2018 a profondément choqué le Pentagone et on savait que de nouveaux missiles de croisière lancés à partir du sol étaient en développement. Le retour des missiles balistiques de portée intermédiaires en Europe et plus précisément en Allemagne orientale, en Pologne, au Kosovo, en Roumanie et en Bulgarie est une menace que Moscou ne pouvait ignorer et cela explique les efforts croissants de la Russie en matière de systèmes anti-missiles.

Le Traité de l'INF est mort au lendemain du 11 septembre 2001. Cette mort a été entérinée 18 ans plus tard. Entretemps, la Stratégie de l'empire basée sur la menace fictive du terrorisme international, une menace entretenue par ses propres services, a laissé place à une nouvelle posture plus classique comprenant un conflit global contre la Chine et la Russie, deux puissances ayant profité de l'auto-intoxication idéologique des élites dirigeantes de l'Empire et la réification du concept de la guerre sans fin contre des objectifs faciles et sans aucun défense.

La contre-prolifération nucléaire et balistiques n'était donc qu'un leurre visant à brider des pays comme l'Iran, la Syrie ou la Corée du Nord. C'était une manifestation d'un désir d'hégémonie basé sur l'arbitraire et la volonté de puissance et n'avait aucun lien avec le Droit international ou le moindre principe de justice.

Il ne fait aucun doute que le retrait de Washington et de Moscou de l'INF recentre le théâtre d'un éventuel conflit en Europe. Toute l'Europe de l'Oural à l'Atlantique. En cas d'un conflit majeur entre Washington et l'axe stratégique Moscou-Beijing, l'usage de missiles balistiques tactiques et de missiles de croisière sera concentré en priorité entre l'enclave russe de Kaliningrad et les Ardennes dans un premier temps puis entre l'Ukraine méridionale et la Manche. Des pays comme l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne seront les premiers à faire les frais d'une nouvelle dévastation continentale.

La fin de l'INF marque donc la fin d'une certaine époque et annonce les prémisses d'une menace que l'on croyait à jamais révolue. Dans une Europe submergée et bientôt dépassée par ses régions périphériques et dont les pays les plus forts économiquement comptent plus sur l'immigration pour faire perdurer leurs systèmes que sur leurs potentialités intrinsèques, le retour de l'épée de Damoclès nucléaire annonce les quatre cavaliers de l'apocalypse.

L'histoire est un éternel recommencement parce que l'homme n'apprend jamais de ses erreurs et retombe toujours dans le même piège. Il y a eu les tranchées ensanglantées puis le feu qui tombe du ciel. Ce qui va advenir sera d'autant plus pire que nos générations conditionnées à un mode de vie consumériste et hédoniste y sont les moins préparées de toute l'histoire contemporaine.

Les civilisations sont mortelles. Ce monde agonisant dans lequel nous vivons va très mal finir.

source: strategika51.org

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