28/08/2019 reseauinternational.net  5 min #160888

[Russeurope-en-Exil] Le 80ème anniversaire du Pacte Germano-Soviétique, par Jacques Sapir

La Seconde Guerre Mondiale : une intéressante encyclopédie en ligne et les Pactes conclus avec l'Allemagne nazie

La revue scientifique «  Nauka. Obtchesvo. Oborona » a mis en ligne une « mini-encyclopédie » sur la Seconde Guerre Mondiale, dont je ne peux que recommander la lecture. Sans revenir sur tous les épisodes, parfaitement documentés dont je vous laisse la consultation, j'aimerais rapidement revenir sur les Pactes conclus avec l'Allemagne nazie par les pays européens, bien avant l'URSS et le refus en 1939 de la France et de la Grande-Bretagne de s'unir à l'URSS contre l'Axe Rome-Berlin-Tokyo. Juste pour rétablir l'équilibre.

Il est également possible de relire  notre texte présentant en détail l'enchaînement de ces Pactes ici.

L'Encyclopédie en ligne «  Seconde Guerre Mondiale 1939-1945″ est disponible ici (en russe). Elle a été réalisée par le comité scientifique de la revue elle-même, à partir des documents historiques disponibles à l'occasion du triste anniversaire du 1er septembre 1939, annonçant le début de cette tragédie mondiale, impliquant 61 pays et 80% de la population mondiale.

Rappelons que suite à la militarisation dans les années 30 du Japon et de l'Allemagne hitlérienne, la conversion au fascisme de l'Italie, l'Allemagne sort de la Société des Nations, remet en cause l'équilibre international fragilement atteint, afin de préparer sa montée en puissance internationale. Elle a alors activement développé des relations bilatérales, ce qui s'est montré particulièrement fructueux dans l'avant-guerre, puisque les puissances européennes concluent des accords divers et variés avec elle et leurs grandes entreprises et industries ont fructueusement collaboré. Ce que, par ailleurs, la France et la Grande-Bretagne entérinent en 1933, lorsqu'elles acceptent le Pacte à Quatre proposé par Mussolini, dans l'intérêt commun de son alliance avec Hitler.

Dans la foulée, la Pologne a ouvert le bal, avec la signature en 1934 d'un Pacte de non-agression, permettant ainsi à Hitler de sortir de son isolement et facilitant aussi le réarmement allemand, sans qu'il ait à s'inquiéter de ses frontières de l'Est.

Jusqu'en 1938, tout en relançant leur potentiel industriel, le Japon, l'Italie et l'Allemagne ont commencé à réaliser leur politique d'expansion et donc d'occupation des territoires : la Chine et la Mongolie par le Japon au début des années 30, en 1935 l'Italie occupe l'Ethiopie, en 1938 l'Allemagne annexe l'Autriche et se prépare pour la Tchécoslovaquie. Les alliés européens de la Tchécoslovaquie détournent les yeux et laissent la voie ouverte vers l'Est à Hitler.

Le 6 décembre 1938, Joachim Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères du Reich, et son homologue français Georges Bonnet signent l'Engagement franco-allemand de collaboration pacifique.

Et pour se conforter, les bonnes consciences européennes entérinent différents Pactes en 1938 : tout d'abord la Grande-Bretagne puis la France. Ce qui a permis à l'Allemagne d'accélérer son expansion en Europe de l'Est, de dénoncer les Pactes conclus précédemment, à savoir le Pacte maritime avec la Grande-Bretagne en 1935, le Pacte polonais de 1934 et de conclure le Pacte d'acier avec l'Italie en 1939.

A ce moment-là, la France et la Grande-Bretagne refusent la proposition formulée par l'URSS d'un système de défense collectif contre l'Axe. En plus, la Grande-Bretagne est entrée en négociations secrètes avec l'Allemagne pour trouver un compromis permettant une « répartition des zones ».

Les « alliés » de l'URSS étant plus préoccupés de trouver à tout prix un accord avec l'Allemagne nazie qu'à la combattre, l'URSS a été obligée d'accepter la proposition nazie d'un accord de non-agression, le fameux Pacte Molotov-Ribbentrop, derrière lequel la France et la Grande-Bretagne veulent à tout prix cacher leur faiblesse.

L'original de ce Pacte du 23 août 1939 et les négociations qui l'ont accompagné ont été publiés par la Fondation historique et  sont disponibles en russe ici.

Bonne lecture!

Karine Bechet-Golovko

Photo: Le 30 septembre 1938, Neville Chamberlain (Grande-Bretagne), Édouard Daladier (France), Adolf Hitler (Allemagne) et Benito Mussolini (Italie) signent les accords de Munich, soit l'arrêt de mort de la Tchécoslovaquie en l'absence de ses représentants.

source: russiepolitics.blogspot.com

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