30/08/2019 francais.rt.com  4 min #160994

Des manifestations de masse éclatent à Hong Kong

Hong Kong : arrestation des principaux leaders du mouvement de contestation

Figures emblématiques du mouvement de contestation, Joshua Wong et Agnes Chow ont été arrêtés avant d'être libérés sous caution. Pékin a en outre interdit la manifestation qui devait se tenir le 31 août et que les organisateurs ont préféré annuler.

Plusieurs figures du mouvement de contestation hongkongais, dont Joshua Wong et Agnes Chow, ont été arrêtées ce 30 août par les autorités, à la veille d'une grande manifestation interdite par Pékin et finalement annulée par les organisateurs.

Quelques heures plus tôt, un autre militant, Andy Chan, fondateur du Parti national (HKNP), minuscule formation indépendantiste qui avait été interdite par les autorités en 2018, avait été arrêté à l'aéroport. Un quatrième manifestant pro-démocratie, Rick Hui, un membre du conseil du quartier populaire de Sha Tin, a également été arrêté, de même que l'ancienne leader étudiante Althea Suen. Enfin le 29 août, et pour la première fois depuis début juin, le député Cheng Chung-tai de la formation Passion Civique avait aussi été interpellé.

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Inculpés pour plusieurs infractions, notamment «incitation à participer à un rassemblement non autorisé» ou encore participation à un rassemblement non autorisé devant les locaux de la police le 21 juin, les deux leaders étudiants ont été libérés quelques heures plus tard sous caution, et se sont adressés aux médias.

«Tout ce que nous demandons, c'est de pousser Pékin et le gouvernement de Hong Kong à retirer le projet de loi sur l'extradition, à mettre fin aux brutalités policières et à répondre à nos appels en faveur d'élections libres», a déclaré Joshua Wong à sa sortie du tribunal. «J'exhorte la communauté internationale à envoyer un message clair au président Xi [Jinping] : envoyer des troupes ou utiliser une ordonnance d'urgence n'est pas la solution. Nous poursuivrons le combat, nous ne nous rendrons pas», a-t-il promis, tout en fustigeant «l'effet glaçant» des arrestations d'opposants à Pékin.

Situation «extrêmement préoccupante» selon l'UE

Plutôt discrète jusqu'à présent dans la crise, l'Union européenne a quelque peu haussé le ton face aux autorités hongkongaises, appelant au respect de la liberté de manifester. «L'évolution de la situation à Hong Kong au cours de ces dernières heures est extrêmement préoccupante. Nous attendons des autorités de Hong Kong qu'elles respectent la liberté de réunion, d'expression et d'association ainsi que le droit à manifester pacifiquement», a ainsi déclaré Federica Mogherini après des entretiens avec les ministres des Affaires étrangères de l'UE.

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L'ONG Amnesty International a de son côté fustigé un «coup de filet ridicule», jugeant que les arrestations de Joshua Wong et Agnes Chow, étaient «de scandaleuses attaques contre la liberté d'expression et de réunion» et des «tactiques visant à semer la peur tout droit sorties des manuels chinois». La police a cependant nié vouloir saper les manifestations du week-end, estimant par la voix de son porte-parole que c'était «totalement faux».

Un nouveau rassemblement massif était prévu samedi 31 août pour le cinquième anniversaire du refus par Pékin d'organiser des élections au suffrage universel dans la ville, décision qui fut le déclencheur du «Mouvement des parapluies» de 2014, marqué par 79 jours d'occupation du cœur financier et politique de Hong Kong.

Pourtant, après la confirmation de l'interdiction de ce rassemblement, les organisateurs ont retiré leur appel à manifester, évitant ainsi de jeter de l'huile sur le feu. D'autres initiatives seraient toutefois en préparation. La région semi-autonome traverse depuis près de trois mois sa pire crise depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations et des actions quasi quotidiennes, qui ont parfois donné lieu à des affrontements.

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