25/09/2019 reseauinternational.net  8 min #162128

Les drones houthis ont ouvert la boîte de Pandore

Les drones huthis ont ouvert la boîte de Pandore (2e partie)

 Les drones Houthis ont ouvert la boîte de Pandore (Partie 1)

*

Par Valentin Vasilescu

Dans la première partie de ce document, nous avons démontré que la frappe aérienne des rebelles huthis du Yémen sur les raffineries saoudiennes s'est déroulée selon un mode d'un niveau équivalent à celui des armées des États-Unis, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, de la Russie et de la Chine, bien au-dessus de celui de l'armée iranienne. C'est la raison pour laquelle l'Arabie Saoudite a pris conscience que la défense AA s'est réveillée dans la position d'un spectateur, et non pas parce que les radars saoudiens n'auraient pas fonctionné.

Je pense également que les appareils de combat yéménites disposaient de systèmes de navigation à longue distance d'origine occidentale et qu'ils utilisaient des satellites de positionnement ou des systèmes inertiels, ces systèmes permettant de fréquents changements de trajectoires difficiles à exécuter à une hauteur de 7 à 10 m au-dessus du sol. Les manœuvres étant nécessaires pour éviter d'entrer dans le rayon de détection de chaque station radar, soit plus d'une dizaine tout le long de l'itinéraire. Bien sûr, toutes les données initiales ont été mises à jour dans le processeur de navigation du drone, avant de le faire décoller, pour prendre en compte les derniers déplacements des radars ou des batteries saoudiens. Afin de déterminer avec précision le rayon de la détection d'un radar ou de son déplacement vers un autre lieu, il est nécessaire d'étudier fréquemment son émission depuis l'espace extra-atmosphérique, à l'aide d'un satellite.

Le ciblage individuel de chaque drone yéménite sur la cible choisie était également très précis, sans aucune déviation. Il est fort possible que sur les objectifs spécifiques de la raffinerie Abqaiq et Khurais, quelqu'un ait monté des émetteurs avec un faisceau laser étroit, invisible à l'œil nu mais reçu de nuit, entre 10 et 15 km, par les capteurs du drone. Ces équipements ont été utilisés par les forces américaines en Irak et en Afghanistan pour exécuter des opérations de soutien rapproché (CAS) au moyen d'avions d'attaque et d'hélicoptères, mais le placement de ces dispositifs est l'une des missions des forces d'opérations spéciales des grandes puissances militaires. Ni l'Iran ni le Yémen n'ont de tels dispositifs ou groupes pour des opérations spéciales de ce type.


Cet épisode des drones marque le début de la fin, sauf que tout a commencé en 2001, avec l'évènement que l'on appelle maintenant le 9/11, qui avait pour objectif l'adoption par les États-Unis de la stratégie de la « guerre contre le terrorisme mondial ». Pour atteindre leurs objectifs de politique étrangère, à savoir de remplacer les régimes non alignés aux Etats-Unis et de ruiner ces États, un modèle typique du terrorisme utile a été créé dans les laboratoires de la CIA.

La tâche de choisir, former, armer et financer est confiée aux régimes les plus barbares du monde : les sultanats du Golfe. Ces États tirent un profit énorme des exportations de pétrole et se permettent de payer au gangster américain le « droit de protection ». Pour rendre les sultanats du Golfe encore plus rentables, les États-Unis ont éliminé la concurrence en imposant unilatéralement des sanctions économiques au Venezuela et à l'Iran. La condition imposée par ces satellites américains est la garantie d'impunité, face à quiconque, assurée par l'armée américaine. Même après l'invasion du Yémen, en utilisant des mercenaires somaliens et pakistanais.

Al-Qaïda, la création américaine lors de l'invasion soviétique de l'Afghanistan, ou plus récemment de l'Etat islamique, de soi-disant rebelles « modérés », déplacés par dizaines de milliers pour se battre en Syrie et en Libye, a servi les intérêts des États-Unis. Leurs membres sont d'abord passé par la phase de mobilisation, de formation et d'équipement, dans les centres mis en place par la CIA et le Pentagone, dans les sultanats du Golfe. Surtout en Arabie Saoudite. La même chose s'est produite avec les noyaux de terroristes ou de spécialistes de la guérilla urbaine durant le « Printemps arabe ».

D'importants pays de l'UE, tels que l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, la France, la Grèce, la Hongrie, la Suède, etc., sont asphyxiés par des vagues d'immigrants, un phénomène qu'ils sont déterminés à enrayer. La Turquie, bien que non membre de l'UE, est obligée de soutenir des millions de réfugiés d'États musulmans voisins. Des actes terroristes, orchestrés par les mêmes organisations fantômes : Al-Qaïda et l'Etat Islamique, dirigés par les États-Unis, ont été exécutés sur le territoire d'importants pays de l'UE.

Laura Kovesi

La nomination de Laura Kovesi par le Conseil de l'UE, à la tête du Parquet européen, témoigne de l'intérêt maximum des États-Unis pour le contrôle de l'UE. Sous l'impulsion des services de renseignement roumains et américains, une enquête criminelle a été ouverte contre Kovesi en Roumanie pour avoir publié, au service de la justice, des protocoles secrets.

La Russie a ses propres intérêts au Moyen-Orient qui convergent avec ceux de l'UE et de la Turquie. La Chine, en plein essor économique, a l'intention d'investir dans un secteur sûr et exempt des restrictions dues à des conflits, en Europe et au Moyen-Orient, celui de la « Route de la Soie ». C'est à la suite de la collision de cet intérêt commun avec celui des États-Unis, complètement divergeant, que la solution des « drones huthis », frappant sous couvert, est apparue pour la première fois en Arabie Saoudite.

A la lecture des diverses positions récentes des dirigeants des États susmentionnés, j'ai déduit leur décision commune selon laquelle les sultanats de la péninsule arabique, en particulier l'Arabie Saoudite, ne peuvent plus jouer double jeu plus longtemps. Ils ne peuvent pas être le principal fournisseur d'énergie de la planète, et, dans le même temps, être le générateur de terrorisme mondial. Si même après cette attaque par un drone, l'Arabie Saoudite ne comprenait pas que les États-Unis ne pouvaient plus la défendre et décidait de continuer à jouer le même jeu de duplicité, elle risquait de n'être plus que le générateur de terrorisme. En effet, avec l'infrastructure pétrolière détruite, elle ne pourra plus exporter de pétrole et par conséquent, la source qui alimente le budget national disparaîtra.

L'événement 9/11 2001 a été créé spécifiquement pour l'empire, motivant l'invasion de l'Afghanistan. Les Saoudiens, qui ne sont que des esclaves de l'Empire, espèrent que le même scénario envahira l'Iran. Si l'Arabie Saoudite avait des dirigeants intelligents, ils feraient profil bas pendant un moment et chercheraient à arrêter les dégâts. C'est-à-dire se retirer du Yémen. Ainsi, au moins, le prétexte de nouvelles attaques de drones et de missiles de croisière disparaîtrait et retarderait le dénouement, qui est inévitable de toute façon. Parce que, comme je l'ai déjà montré, les méthodes de guerre asymétriques permettent l'utilisation de modules, basés sur des missiles de croisière et des drones, lancés depuis des endroits inattendus (navires commerciaux, camions débarqués clandestinement, etc.). Ils suivent les directions les moins défendues.

 reseauinternational.net

 Valentin Vasilescu

Traduction  Avic -  Réseau International

 reseauinternational.net

 Commenter

Se réfère à :

1 article