14 effectifs de police secours se font porter pâle à Versailles. En cause : les gardes statiques que les agents accomplissent quotidiennement, notamment à la résidence présidentielle de la Lanterne où ils ont déjà effectué 2 000 heures depuis 2019.
Selon les informations du journal Le Parisien, «la colère continue de gronder au commissariat de Versailles (Yvelines) contre les gardes du président de la République Emmanuel Macron». Le 30 septembre, 14 membres des effectifs de police secours de Versailles étaient en arrêt maladie - une manière dissimulée de se mettre en grève puisque ces fonctionnaires n'y sont pas autorisés.
Nous sommes devenus des gardiens
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Les membres de ce commissariat estiment que la mission à laquelle on les a affectés ne correspond plus à leur cœur de métier : «Nous sommes devenus des gardiens», déplorent un des policiers interrogés par le quotidien d'Ile-de-France. En clair, les policiers ne veulent plus faire de garde statique devant la résidence présidentielle de la Lanterne. Le fonctionnaire poursuit : «C'est systématique ! Depuis l'élection d'Emmanuel Macron, on n'arrête pas. Tous les week-ends, s'il n'est pas à l'étranger, il est là. Et le garder, c'est une mission qui ne correspond pas vraiment à notre travail. On reste huit heures dans une bagnole sans pouvoir aller aux toilettes et sans pouvoir manger.» En tout, ils auraient passé 2 000 heures dans ces conditions depuis le début de l'année 2019, toujours selon cette source.
Le Parisien assure que les deux syndicats majoritaires Unité SGP et Alliance soutiennent leurs collègues dans ce mouvement de grogne autour du thème de la garde statique, et appellent de leurs vœux que les gendarmes de la garde républicaine les remplacent sur cette affectation.
De fait, ce n'est pas la première fois que les gardes statiques sont critiquées par des policiers. Ce sujet est même devenu récurrent. Ainsi en décembre 2017, les membres de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) affectés à la garde la maison du couple Macron au Touquet, avaient déploré de devoir veiller sur cette résidence, la villa Monéjan, sept jours sur sept et 24 heures sur 24, avec un équipement de 20 kilogrammes, sans toilettes ni abri, même quand le président ne s'y trouve pas.
Les syndicats de police avaient, à l'époque, été entendus (en l'occurrence après un coup de sang d'Unsa-Police, réputé proche des CRS) et il a été décidé, au mois de février 2018, d'employer les gendarmes mobiles à la place des CRS. L'Unsa-Police avait, à cette occasion, qualifié les militaires du ministère de l'Intérieur de «plus dociles» que les CRS.
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