01/11/2019 reseauinternational.net  5min #163778

 Rideaux pour les États-Unis en Syrie. La Russie et l'Iran doivent un grand merci à Erdogan

1er coup d'Assad contre l'Otan ?

C'est la pire des choses qui puissent arriver aux parties qui ont tout misé sur le Rojava pour provoquer l'effondrement de l'État syrien : une conversion des forces kurdes, en une partie de l'armée syrienne.

Il s'agirait en effet d'une mutation aux dimensions géostratégique, les FDS ayant été formées, armées et entraînées pendant des années par les instructeurs américains, français, britanniques, allemands et israéliens.

Pour les parties otaniennes qui faute de mieux en sont désormais à caresser l'idée de la création de leur zone tampon dans le nord syrien, cette offre est vécue comme un coup de théâtre dans la mesure où une intégration des unités kurdes au sein de l'armée nationale ne pourrait passer sans que des « données confidentielles » ne soient remis au préalable aux forces syriennes et évidemment à leurs alliés russe et iranien.

Dans un communiqué, le commandement en chef de l'armée syrienne souligne donc que celle-ci a libéré une grande partie de l'est et du nord-est de la Syrie (Djézireh, correspondant approximativement à la province de Hassaké) et que par conséquent les FDS devraient rejoindre leurs rangs pour se battre contre les agresseurs turcs qui menacent les territoires syriens.

« Nous avons un ennemi commun et nous sommes prêts à nous unir avec tous les enfants de la patrie, qu'ils soient arabes ou kurdes, pour nous sacrifier à la libération de tous les territoires de notre patrie », peut-on lire dans le communiqué du ministère syrien de la Défense.

Plus loin, le ministère syrien de l'Intérieur affirme qu'il est prêt à faciliter le processus du ralliement des membres des forces de sécurité kurdes (Asayesh) aux forces de sécurité syriennes, ce qui veut dire que l'État syrien compte sur le savoir kurde en termes de renseignement pour mieux s'équiper face à l'ennemi. En effet, les FDS ont longtemps agi en coexistance avec les terroristes de Daech ou encore ceux d'autres groupes terroristes et cette coexistence pourrait être une carte gagnante pour l'armée syrienne en termes de renseignements. Le texte affirme que l'État syrien a le devoir d'offrir tous les services aux habitants du nord-est du pays mais que les Kurdes devront également participer à la défense de leur région, ajoute le texte.

Et la réaction kurde ?

Pour l'heure, les FDS visiblement craintives à l'idée d'une réaction hostile des États-Unis et de l'OTAN ont répondu par négative. En tout cas, un tweet de leur commandant Mazloum Abdi le laisse croire. Mais selon les observateurs, ils vont finir par acquiescer, face à une invasion turque qui s'amplifie.

Selon l'agence officielle syrienne SANA, de violents affrontements ont eu lieu entre les armées turque et syrienne à Tall al-Ward, dans la banlieue de Ras al-Aïn, alors que la région assistait à un important mouvement de population. L'agence SANA a souligné que l'armée turque et les groupes terroristes soutenus par Ankara occupaient les villages de Mahmoudiyah et de Darbou dans la campagne de Ras al-Aïn. Selon des témoins oculaires, l'armée turque et ses supplétifs terroristes stationnés à Aniq al-Hawa, ont pilonné les habitations du village de Tall al-Ward au sud-est de Ras al-Aïn.

En outre, la chaîne de télévision syrienne Al-Ikhbariya a fait état de la progression d'une colonne militaire turque depuis le village de Tall Half, dans la banlieue de Raï al-Aïn.

Des terroristes soutenus par Ankara ont publié mercredi une nouvelle vidéo montrant les civils capturés par les terroristes dans le district de Tall Tamer (province de Hassaké). Dans cette courte vidéo, les membres de l'organisation terroriste de l'Armée syrienne libre (ASL) forcent les civils capturés et les yeux bandés à aboyer, alors qu'ils les conduisent vers un lieu inconnu dans le nord-est de la Syrie. Mardi encore, les terroristes de l'ASL avaient publié des vidéos montrant des prisonniers qu'ils maltraitaient à Tall Tamer.

Les Kurdes n'auraient d'autre choix que de rallier l'armée nationale, a laissé entendre le président de l'Assemblée du peuple syrien (Parlement), Ammar al-Assad, qui a poursuivi :

« Nous ne permettrons pas aux Turcs d'avancer d'un pouce à l'intérieur de la Syrie pour modifier le tissu démographique de notre territoire. »

Lors d'un entretien téléphonique avec le journaliste de l'agence russe Sputnik, Ammar al-Assad a ajouté:

« Il est du devoir de l'armée syrienne de combattre par tous les moyens toute attaque dirigée contre ses soldats et les populations syriennes. Aujourd'hui, l'armée est déployée sur le territoire syrien conformément à la Constitution, alors que la présence des agresseurs turcs sur notre territoire est illégale. Ils tuent et déplacent les populations. La Turquie ne veut pas d'une fin de la guerre. Les forces turques n'ont aucun prétexte pour maintenir leur présence sur le sol syrien après le retrait des FDS de toutes les zones frontalières. Il appartient aux Kurdes de Syrie de combattre cette présence illégale qui vise à changer l'identité kurde de ces régions. »

source :  parstoday.com

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