12/11/2019 histoireetsociete.wordpress.com  8 min #164252

France : la haine des musulmans bientôt transformée en politique officielle ?

Insultées, harcelées, menacées : le calvaire des musulmanes qui ont signé la tribune contre le voile

Liberté

j'ai toujours dit à quel point le voile me paraissait un faux problème, une obsession française, il y a des choses infiniment plus importantes à savoir les préoccupations que nous avons en commun tous, l'avenir des enfants, leur éducation, le droit à la santé. Les fascistes qui se masquent derrière l'islam, comme ils se masquent en France derrière le nationalisme, en Amérique latine derrière les evangelistes, bref une racaille immonde ont tout intérêt à ce que l'on agite ce symbole qui masque leurs pratiques réelles vécues en Algérie durant les années noires, les viols collectifs, l'humiliation organisée contre celles qui ne se conforment pas à leurs exigences. A Marseille, même du côté de Noailles, il existe des bandes de délinquants que la police proche connait et tolère qui multiplient les trafics et les vols à la tire, j'ai des proches musulmanes et non voilées qui se sont interposées et elles ont été traitées de tout, menacées parce que « impies dévoilées » par ces tarés et c'est pareil dans les cités où les délinquants avec les imams font régner la terreur pour que règne en paix le trafic de drogue. Ce sont ces gens-là, ces bourgeois et bourgeoises qui feignent d'être « comme les juifs sous l'occupation » que vous cautionnez et encouragez. Je n'ai qu'un message à envoyer, celui d'arrêter de s'occuper du voile en bien comme en mal et s'occuper des problèmes réels de gens qui connaissent des difficultés qui sont celles des prolétaires en France aujourd'hui, à partir de là, implantez-vous dans ce monde pas pour ou contre le voile ce qui fait l'affaire de tous les salopards du monde, mais à partir du droit de vivre en paix, en particulier les enfants pour qui les inquiétudes des mères, voilées ou non sont grandes. Le parti communiste doit devenir leur parti à partir de là et pas à partir de la religion qui est affaire privée, vous n'aiderez qu'à rendre la vie impossible de celle qui ne veulent pas obéir à l'imam et aux trafiquants. (note de danielle Bleitrach)

Par  Samuel Piquet Publié le 07/11/2019 à 16:00
 marianne.net

Depuis la parution de la tribune des musulman(e)s contre le voile, les menaces et les pressions se multiplient sur les signataires, surtout les femmes, et souvent de la part de personnes qui s'apprêtent à manifester contre l' »islamophobie ».

Depuis qu'elles ont signé  la tribune dénonçant le voile islamique, des citoyennes de confession musulmane subissent insultes et pressions sur les réseaux sociaux et parfois aussi dans leur ville. En plus des assignations à résidence communautaire de l'humoriste devenu rappeur Mustapha El Atrassi, qui leur rappelle dans sa chanson « colis suspect » qu'elles ne s'appartiennent pas (« nos femmes »), elles doivent subir au quotidien insultes, harcèlement et menaces. Trois d'entre elles ont accepté de témoigner.

Amina : « Ils veulent nous réduire à notre statut de femmes musulmanes et nous faire taire«

« J'ai répondu plusieurs fois aux sollicitations de la presse. La première fois, j'ai eu droit à un déferlement de messages haineux sur les réseaux. A la suite de la tribune publiée dans Marianne, il y a eu une nouvelle vague d'insultes et de pressions, des commentaires dégueulasses sur Facebook, des messages anonymes sur Messenger, c'est pourquoi je ne témoigne plus à visage découvert. Je me suis mise en retrait en attendant que ça passe. Ils veulent nous réduire à notre statut de femmes musulmanes et nous faire taire. Ils essayent aussi de porter préjudice à mon activité et mon engagement politique.

J'ai décidé de porter plainte pour harcèlement et intimidation. J'ai constitué un dossier de 28 pages de copies d'écran. Tout part d'une personne que j'ai identifiée, une personne proche de l'association locale des Frères musulmans. Concrètement, on n'est pas du tout aidées. Ni au niveau local, ni au niveau de l'Etat. Quand on discute avec les autorités compétentes, elles nous disent « mais non, ne vous inquiétez pas, ces sont des menaces en l'air ». Ils ne se rendent pas compte que les islamistes nous mettent une cible dans le dos. Quelqu'un m'a envoyé récemment cette menace : « On a des jeunes qui n'ont rien à perdre »... J'ai de plus en plus peur de sortir, c'est une peur physique, qui influe sur ma santé. J'étais très mal la semaine dernière, je fais un ulcère. Je n'ose même plus dire dans quel milieu je travaille car je sais qu'on va me reconnaître. J'envisage sérieusement de déménager. »

Marie : « Les islamistes avaient balancé mon nom marital sur Twitter »

« J'étais invitée sur CNews il y a quelques jours pour évoquer la tribune mais je leur ai laissé un message à 3 heures du matin pour leur dire « Je ne viens pas ». Les islamistes avaient balancé mon nom marital sur Twitter. C'est comme ça que mes élèves ou mes collègues me connaissent (sur les réseaux sociaux, j'utilise mon nom de jeune fille). J'ai une famille, il n'est pas question de les exposer. J'ai reçu beaucoup d'insultes, ça a été une vague assez violente et massive, surtout à partir du moment où on a parlé de la tribune sur CNews et BFMTV et que certains ont découvert que c'est moi qui l'avais rédigée.

Je n'ai eu droit qu'à des insultes en-dessous de la ceinture, pas de « Tu iras en enfer » ou des choses comme ça, que des insultes venant de gens assez obsédés. J'ai bloqué une centaine de personnes sur Facebook. Beaucoup de cosignataires ont subi la même chose, surtout les femmes. Pour certaines, ils sont allés chercher leur biographie, ils ont déterré des choses. Il y en a qui ne veulent plus témoigner, certaines regrettent d'avoir signé cette tribune. »

Rabia : « J'ai reçu des centaines de messages, 'On va te niquer', 'sale pute'... »

« Quand j'ai signé, je savais qu'il y aurait des insultes odieuses mais pas à ce point. J'ai « partagé » l'article de Marianne sur les réseaux sociaux pour dire que j'étais signataire. Certains ont commenté « Super merci » puis beaucoup de gens se sont mis à m'insulter. Comment ces gens-là sont arrivés sur mon compte ? C'est Madjid Messaoudène qui a « partagé » mon nom, j'ai ensuite reçu des centaines de messages, « On va te niquer », « sale pute », « on va déféquer dans ta bouche ». Il y a une véritable chasse aux sorcières, on cherche à nous intimider pour nous faire taire.

J'ai répondu, bloqué, fait des captures d'écran mais depuis avant-hier, ça recommence, cette fois-ci autour du clip d'El Atrassi. C'est désormais Barakacity qui me harcèle (dont le président,  Idriss Sihamedi, s'était fait connaître en déclarant refuser de serrer la main des femmes devant la ministre Najat-Vallaud Belkacem sur Canalplus, ndlr). J'ai bloqué les personnes insultantes envers les femmes, les autres je les laisse, il faut que les gens voient avec qui ils vivent. Ils font du mal à ceux qui combattent les extrémistes. Le mot « islamophobe » n'existe pas, à Bayonne il s'agissait d'un acte anti-musulmans.

Ces quatre dernières années, j'étais retournée vivre au Maroc, je tenais un blog. Les islamistes ont été ressortir tout ce que j'ai écrit pendant cette période. Là-bas, j'étais pas insultée, on partageait mes écrits, je l'ai été uniquement par ceux qui habitaient en France. Ici, les gens ne font que répéter ce qu'ils voient sur Internet, ils ne parlent pas arabe, ils nous traitent toutes de « collabotes », de « vendues », ils me disent : « Les Juifs et les Français ne t'accepteront pas ». »

Rappelons que c'est au côté de certains de ces harceleurs qu'une grande partie de la classe politique française va défiler ce dimanche 10 novembre « contre l'islamophobie ».

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