Le 26 novembre, deux mois après l'incendie de Lubrizol, plusieurs centaines de personnes ont défilé entre le palais de justice et l'usine chimique pour réclamer «la transparence et la vérité». Pour les protestataires, des zones d'ombres demeurent.
A l'appel d'un collectif de syndicats et d'associations, plusieurs centaines de personnes ont défilé, le 26 novembre à Rouen, pour «faire avancer la transparence et la vérité» un mois après l'incendie qui a ravagé l'usine Lubrizol dans la cité normande.
Le cortège s'est élancé vers 18h depuis le palais de justice pour terminer sa marche au niveau du site de l'usine chimique où une délégation a été reçue par la direction de Lubrizol. En signe de protestation, un agriculteur a déposé des légumes impropres à la consommation. Par ce geste, il entend contester le refus de Lubrizol d'indemniser les acteurs de la profession qui ont de leur côté lancé une procédure judiciaire à son encontre.
Valérie Tanchon, coprésidente de L'Association des sinistrés de Lubrizol (ASL), a déploré au micro de RT France l'absence d'avancées significatives sur ce dossier : «Deux mois après, on ne connaît toujours pas la vérité sur l'origine de l'incendie», constate-t-elle, regrettant une succession de réunions organisées par les autorités au cours desquelles les sinistrés ne pourraient pas prendre la parole.
Au micro de RT France également, Guillaume Bestaux, un avocat qui a décidé de conseiller gracieusement des plaignants, dénonce également le manque de transparence du gouvernement sur ce dossier : «Le secret de l'enquête semble bien gardé», a-t-il estimé.
5 253 tonnes de produits chimiques dont plus de 60% d'«additifs multi-usages» ont été détruits dans l'incendie de l'usine Lubrizol, selon une liste publiée, le 1er octobre, sur le site internet de la préfecture de Seine-Maritime.
«Tous les produits ne sont pas dangereux. La dangerosité dépend de la quantité présente, du devenir des molécules après avoir brûlé, et de la manière dont on est exposé [contact cutané, inhalation, ingestion]», est-il précisé dans l'un des documents joints à la liste des produits incendiés. La préfecture avait également mis en ligne sur son site les 479 «fiches de sécurité» qui «précisent les caractéristiques des produits et les risques associés, notamment en cas de combustion».
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