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Us : l'inévitable attend le consommateur ...

... alors que Wall Street ignore les données montrant la « décélération »

Par Tyler Durden − Le 22 novembre 2019 − Source  ZeroHedge

 Lakshman Achuthan, de l'Economy Cycle Research Institute ( ECRI), s'est entretenu lundi avec CNBC sur le ralentissement cyclique continu de la croissance économique américaine que Wall Street continue à ignorer.

Les actions ont atteint de nouveaux sommets ces derniers mois grâce à « l'optimisme commercial » et à un tsunami de liquidités via la planche à billets de la banque centrale.

Les investisseurs ont décidé de regarder ailleurs alors que les chiffres sévères montrent clairement que le secteur manufacturier est en récession et que le consommateur pourrait être le prochain domino à tomber avant la saison des vacances.

« Les données elles-mêmes ralentissent vraiment assez fortement », a déclaré Achuthan. « Je ne pense pas que nous puissions éliminer le risque de récession. Il est toujours là tant que nous ralentissons. »

Le graphique ci-dessous montre que la croissance de la production industrielle dans l'industrie manufacturière en glissement annuel est en récession, déjà au plus bas depuis trois ans et demi. Et la croissance réelle des ventes au détail est en train de chuter simultanément, ce qui indique que le ralentissement de la production a déjà transmis ses faiblesses au domaine des services.

L'industrie et le consommateur En bleu les ventes au détail. En rouge la production industrielle

M. Achuthan a déclaré que l'économie américaine continuerait probablement de ralentir au cours des prochains mois. Rien n'indique qu'un tournant de la croissance économique se produira en 2019, car il est probable que la consommation continuera à se détériorer :

"Tous les espoirs sont basés sur le consommateur qui va en quelque sorte se réveiller, et cela coïncide avec la saison des vacances ici", a déclaré Achuthan. "Mais lorsque nous examinons tous nos principaux indices anticipant des points de retournement de l'économie américaine, ils ne sont pas encore là. Nous devons donc encore nous attendre à un ralentissement."

Cette tendance économique pourrait mettre fin aux délires optimistes de Wall Street.

Les indicateurs avancés de l'ECRI ont pour la première fois mis en évidence le ralentissement cyclique de la croissance à la mi-2018. En octobre de l'année dernière, Achuthan a averti d'un retournement de l'inflation, signalant que l'économie ralentissait, bien avant Wall Street, qui a compris qu'il y avait quelque chose qui clochait dans l'économie lorsque les actions se sont effondrées en décembre.

Les signaux d'un retournement de l'inflation et de la baisse des taux. Les zones grisées représentent les cycles de récession aux US. En rouge le taux inflation, en bleu le taux d'intérêt. Fed Lag : délai entre le signal déflationniste et l'ajustement du taux d'intérêt à la baisse par la Fed 

Et aujourd'hui, avec une rafale de mauvaises données économiques américaines, y compris les ventes au détail décevantes de la semaine dernière et une production industrielle médiocre, l'indice de surprise économique américain est retombé dans le négatif, indiquant que l'économie américaine est sur une pente glissante en fin d'année.

Un indicateur intéressant : il s'appelle US economic surprise index. Calculé par les économistes de MFC Global Investment Management, il quantifie la mesure dans laquelle les indicateurs économiques américains dépassent ou sont inférieurs aux estimations consensuelles.  Source

Le PIB américain au quatrième trimestre devrait afficher son plus bas niveau en quatre ans, à environ 0,35%. Ce ne serait que la cinquième fois en 42 trimestres depuis la sortie de la récession du troisième trimestre de 2009, alors que la croissance américaine avait augmenté de moins de 0,5%.

La réponse au ralentissement est «Pas de QE4 (planche à billets)», qui a augmenté le bilan de la Fed de 288 milliards de dollars au cours des deux derniers mois, un taux de croissance plus rapide que celui observé lors du QE3.

Bilan de la Fed

Pour rappel, le S & P500 a clôturé à de nouveaux sommets deux mois avant le début de la Grande Récession. En outre, les actions ont atteint leur sommet le mois même du début de la récession de 1990-1991. Et juste après le début de la récession de 2001, les actions ont progressé de 20% en un mois et demi.

Le dernier rebond des actions pourrait-il être le point de départ de la prochaine récession ?

Tyler Durden

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone

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