Le bain de sang dans le centre de l'Irak où les émeutes prennent de plus en plus la forme d'une guerre civile « dure » risque de pousser les puissantes tribus à reprendre les armes et à combattre un gouvernement central qu'elles ne reconnaissent guère.
Les événements meurtriers survenus à Dhi Kar et Al-Naciria ont fait voler en éclats l'Alliance chiite dont une partie crie son hostilité à l'Iran et menace de recourir aux armes pour mettre fin à ce qu'elle qualifie d'ingérence iranienne.
Ce n'est plus le clivage classique Sunnite-Chiite lequel a beaucoup servi aux manipulations israéliennes et occidentales dans ce pays mais une nouvelle division plus pernicieuse menant tout droit vers de nouveaux affrontements armés.
Les troubles graves en cours en Irak coïncident trop avec une nouvelle tentative de révolution hybride en Iran pour que ces deux événements soient isolés. Ce sont en réalité des événements reliés relevant d'une nouvelle stratégie de déstabilisation visant le continuum stratégique de l'Iran jusqu'à la Syrie.
Le gouvernement irakien a failli dans toutes ses missions dans un pays en pleine gabegie ou tous les services de base sont minés par la corruption et le détournement des ressources publiques, entretenant ainsi une vive colère populaire. Des forces tentent désormais de diriger cette colère populaire contre l'Iran voisin, frappé lui aussi par un niveau de pauvreté sans précédent (60% de la population) du fait des trains de sanctions imposées à ce pays par les États-Unis. Un cocktail explosif susceptible de se substituer à une guerre régionale coûteuse et fort hasardeuse. C'est le nouveau pari des pays hostile à l'Iran. Tout dépendra d'une réelle volonté de « nettoyer » l'Irak de la corruption et d'inclure l'ensemble de ses composantes dans l'exercice du pouvoir loin des influences extérieures.
source : strategika51.org