Dans un climat de contestation inédite en Irak, le Parlement a accepté la démission du gouvernement d'Adel Abdel Mahdi et va demander au président de nommer un nouveau Premier ministre.
Le Parlement irakien a accepté ce 1er décembre la démission du gouvernement d'Adel Abdel Mahdi, dans un pays traversé depuis le début du mois d'octobre par un mouvement contestataire d'ampleur face auquel la réponse sécuritaire du pouvoir a donné lieu à des scènes de grande violence, durant lesquelles 420 personnes auraient trouvé la mort et des milliers d'autres ont été blessées, selon l'AFP.
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L'Assemblée irakienne a donc annoncé qu'elle allait demander au président de la République, Barham Saleh, de nommer un nouveau Premier ministre. En attendant, Abdel Mahdi (77 ans), un indépendant sans base partisane ni populaire arrivé au pouvoir il y a 13 mois, reste à son poste pour gérer les affaires courantes.
Parallèlement, comme le rapporte l'AFP, pour la première fois en deux mois, un officier de police a été condamné à mort pour avoir tué deux manifestants à Kout, au sud de Bagdad. Les autorités reconnaissent ainsi par endroits un «usage excessif de la force», alors que depuis le début du mouvement contestataire, le ministère irakien de la Défense a par ailleurs fait état de «tireurs infiltrés dans la foule» dont l'objectif serait d'encourager la sédition.
Depuis le 1er octobre, des manifestations spontanées ont éclaté à Bagdad et dans le sud du pays. Si elle n'a pas vu le jour à l'appel d'un parti ou d'un mouvement politique ou religieux institutionnalisé, la mobilisation s'inscrit dans un contexte de corruption et de chômage endémique.
Les manifestants irakiens ont par exemple rapidement exigé la démission du gouvernement et dénoncé la corruption dans le pays, appelant plus généralement au renouvellement du système politique installé après la chute de Saddam Hussein, provoquée en 2003 par l'intervention militaire américaine. Selon l'AFP, le mouvement contestataire, qui s'est étendu dans le nord du pays avec le temps, vise plus généralement «le pouvoir irakien et son parrain iranien».
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