15/12/2019 francais.rt.com  4min #166047

 Les travailleurs dans la rue après l'annonce d'Edouard Philippe sur les retraites

Ne pas priver les Français de Noël: Philippe appelle les grévistes à prendre leurs «responsabilités»

Considérant «pénible» le blocage du pays par les grévistes, le chef du gouvernement a estimé que les Français pourraient se retourner contre ces derniers en cette période de Noël. Il s'est par ailleurs dit opposé à tout référendum sur la réforme.

«Que chacun prenne ses responsabilités» : le Premier ministre Édouard Philippe a prévenu les grévistes opposés à la réforme des retraites que les Français risquaient de ne pas «accepter» d'être «privés» de fêtes de Noël, dans un entretien au Parisien ce 14 décembre.

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«Je vois bien que tout le monde voit arriver Noël avec inquiétudes. Noël, c'est un moment important. Mais il faudra que chacun prenne ses responsabilités. Je ne crois pas que les Français accepteraient que certains puissent les priver de ce moment», a déclaré le chef du gouvernement, après dix jours d'un mouvement perturbant fortement les transports.

Celui dont les récentes annonces ont été dénoncées par toute l'intersyndicale, y compris la CFDT, pourtant moins opposée au principe d'une réforme, a poursuivi : «Je ne dirais pas que tout le pays est en grève. Ce n'est pas un blocage total, mais c'est pénible. Le droit de grève existe, mais cet impact sur des millions de Franciliens, notamment, c'est aussi ce qui est recherché par certaines organisations syndicales.»

Quant aux entreprises pénalisées, le locataire de Matignon a ajouté : «Nous réfléchissons à []... des mesures de lissage pour le paiement de leurs cotisations sociales, afin qu'[elles] arrivent à passer le cap.»

Edouard Philippe rejette l'idée d'un référendum

Face au besoin d'un simulateur pour permettre à chacun de mesurer les effets de la réforme, Edouard Philippe affirme : «On est en train de le construire, ce n'est pas facile». «Il faut que toutes les hypothèses, toutes les données soient stabilisées», argumente-t-il encore.

Le Premier ministre a demandé aux équipes du  Haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye de lui soumettre avant le 18 décembre un «maximum de cas types», comme par exemple celui d'un professeur de 50 ans avec trois enfants. Le simulateur «complet» devrait être prêt courant «2020, de préférence début 2020».

Pourquoi ne pas faire passer la réforme par points par référendum ? Le Premier ministre explique : «Juridiquement, ce n'est pas du tout impossible [mais] les députés ont été élus pour faire ce qui a été promis [et] je pense donc qu'un examen par le Parlement est indispensable.» Il a ajouté ne pas se poser la question d'une éventuelle démission en cas d'échec de cette réforme, avançant : «Sinon, on ne fait plus rien. Cette réforme, j'y crois. Je suis déterminé. C'est pour cela que je suis calme.»

De leur côté, malgré les appels du patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou à «faire une pause», certaines figures de proue de la grève restent déterminées à faire échouer le projet de loi du gouvernement.

«La grève continue et nous sommes au regret, puisqu'on n'était pas partis comme ça, de constater que le gouvernement est droit dans ses bottes et que donc elle va durer longtemps», avait expliqué le 12 décembre sur "Pas de trêve pour Noël", prévient Laurent Brun, de la CGT cheminots - Vidéo Dailymotion , numéro 1 de la CGT-Cheminots, écartant l'idée d'une trêve pour Noël tant que l'exécutif ne reculerait pas. D'autres syndicats, à l'image de la CFDT, se disent en revanche favorables à une trêve notamment dans le secteur des transports, sans pour autant l'avoir officiellement confirmé pour l'heure.

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