La capitale du Liban a été le théâtre de violences qui ont fait des dizaines de blessés chez les manifestants et les forces de l'ordre, alors que le pays connaît un important mouvement de contestation populaire.
Des dizaines de personnes ont été blessées dans des heurts survenus le 14 décembre à Beyrouth, selon un nouveau bilan, les forces de sécurité ayant utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants.
À deux jours de consultations parlementaires organisées pour tenter de nommer un nouveau Premier ministre, des dizaines de manifestants s'étaient rassemblés dans le centre de la capitale pour exprimer leur rejet de l'ensemble de la classe politique et réclamer un gouvernement composé exclusivement de technocrates et d'indépendants.
Les heurts ont éclaté quand des manifestants ont tenté de franchir un barrage de police bloquant l'entrée d'une avenue menant au Parlement, avant de se poursuivre ailleurs en centre-ville. Les images des violences ont depuis fait le tour des réseaux sociaux.
La Croix-Rouge libanaise a transporté 15 blessés vers des hôpitaux et soigné 37 personnes sur place, selon un nouveau bilan communiqué à l'AFP par un responsable de l'organisation Rodney Eid.
L'organisation avait rapporté samedi soir des cas d'évanouissement, des blessés souffrant de difficultés respiratoires et d'autres touchés par des jets de pierres. Des blessés ont été dénombrés tant parmi les civils que du côté des forces de sécurité.
Des blessés chez les manifestants et les forces de l'ordre
La défense civile libanaise a annoncé le soir même, sur Twitter, avoir «transporté 36 blessés vers des hôpitaux», tandis que 54 personnes ont été soignées sur place.
Un photographe de l'AFP a vu samedi soir des contestataires blessés par des coups de matraque et d'autres victimes de malaises en raison du gaz. Des membres des forces de sécurité ont également été blessés, selon la même source.
Alors que le centre-ville était envahi par une épaisse fumée, le photographe de l'AFP a vu la police anti-émeutes tirer des balles en caoutchouc tandis que les manifestants jetaient des pierres.
Les manifestants ont notamment scandé des slogans hostiles au président du Parlement Nabih Berri ou au chef du gouvernement démissionnaire, Saad Hariri.
De leur côté, les Forces de sécurité intérieure ont annoncé tôt le 15 décembre sur leur compte Twitter une vingtaine de blessés dans leurs rangs, certains ayant dû être transportés vers des hôpitaux, d'autres ayant été soignés sur place.
Ces violences sont parmi les plus significatives depuis le début, le 17 octobre, d'un mouvement de contestation inédit au Liban. Les protestataires dénoncent une classe dirigeante jugée corrompue et incompétente. Les manifestations se sont globalement tenues dans le calme mais, ces dernières semaines, les accrochages se sont multipliés.
Sous la pression de la rue, le Premier ministre Saad Hariri a démissionné le 29 octobre, mais son gouvernement continue de gérer les affaires courantes. Jusqu'à présent, les principaux partis du pays n'ont pas réussi à s'entendre sur un successeur.
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