21/12/2019 boursorama.com  3 min #166414

L'offensive contre l'homéopathie veut éradiquer une pensée médicale alternative

La fin du remboursement de l'homéopathie

C'est un coup dur pour les partisans de l'homéopathie. Deux arrêtés publiés au Journal Officiel en octobre dernier ont en effet acté le déremboursement des médicaments et préparations homéopathiques à partir du 1er janvier 2021. Ceci fait suite à l'avis défavorable émis par la commission de transparence en raison notamment de « l'absence de démonstration probante d'efficacité » de ces produits. Une baisse du taux de prise en charge sera même appliquée dès janvier 2020.

Un avis accablant de la Haute autorité de santé

L'homéopathie ne sera donc plus du tout remboursée à partir de 2021. Les décrets publiés rendant la nouvelle officielle n'ont toutefois surpris personne compte tenu des annonces faites par la Haute autorité de santé avant l'été. La commission de transparence de l'Autorité publique avait en effet rendu en juin dernier un avis plus que défavorable sur la question. Dans son rapport, la commission rappelle que le gouvernement dans le premier arrêté s'était opposé au remboursement de ces médicaments homéopathiques en raison de « l'absence de démonstration probante d'efficacité (...) dans les affections/symptômes pour lesquels des données ont été retrouvées dans la littérature », « l'absence de démonstration d'une efficacité supérieure au placebo ou à un comparateur actif ». Elle avait également conclu que « ces médicaments ne permettent pas, dans le cadre d'une stratégie thérapeutique, de réduire la consommation d'autres médicaments ». Le second arrêté officialise quant à lui la fin de la prise en charge par l'assurance maladie des préparations homéopathiques faites par les pharmaciens « en l'absence d'intérêt démontré pour la santé publique ».

Un déremboursement en deux temps

Si le déremboursement total des médicaments et préparations homéopathiques intervient à partir du 1er janvier 2021, le Ministère de la Santé a demandé à l'Union nationale des caisses d'assurance maladie de baisser, dès le 1er janvier 2020, le taux de prise en charge de ces produits pour le fixer à 15 %. Les médicaments homéopathiques bénéficiaient jusque là d'un statut dérogatoire et étaient remboursés par la Sécurité sociale à hauteur de 65 % en 1984, 35 % en 2003 et 30 % depuis 2011. Un niveau de remboursement à 30 % que 45 députés de tous bords politiques ont défendu dans une tribune en juillet dernier. Les signataires arguaient du fait qu'« il est difficile d'accepter l'idée selon laquelle cette pratique puisse soudainement être reléguée au rang de "fake médecine" » et que « l'homéopathie répond à un réel besoin médical (et) contribue indéniablement à diminuer la consommation médicamenteuse et ainsi à combattre l'antibiorésistance, reconnue comme un problème majeur en termes de santé humaine et animale au niveau international ». Un appel qui n'aura donc pas été entendu. Pour rappel, l'homéopathie a coûté selon l'assurance maladie 126,8 millions d'euros en 2018 sur à peu près 20 milliards pour la totalité des médicaments remboursés.

En bref

Le premier arrêté concernant les médicaments homéopathiques et leur radiation des spécialités remboursables cite des centaines de médicaments dont les fameux arnica montana, le nux vomica ou encore le gelsenium sempervirens.

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