26/12/2019 histoireetsociete.wordpress.com  4 min #166618

Colombie : le chant de la grève

Cecilia Zamudio : les artistes colombiens célèbrent la grève et l'atrocité de la répression

Si en France, les petits rats de l'opéra dansent le lac des cygnes sur le parvis, la culture est également mobilisée en Colombie pour dire son refus de l'ordre néo libéral, mais la violence est à la mesure de ce qui a été infligé à ce continent. Si en France l'instauration de l'ordre néo-libéral s'est faite sous l'égide de Mitterrand qui pendant un temps a rallié à lui paillettes et strass, sous le grand ordonnateur du n'importe quoi courtisan que fut Jack Lang, en Amérique après le Chili, ce fut tout un continent torturé, massacré. La Colombie avait connu une certaine antériorité dans le phénomène; elle est devenue non seulement l'Etat des narcotrafiquants mais ce qui va avec partout celui de la base militaire des USA, avec des troupes paramilitaires tortionnaires et ces artistes ont choisi de nous le raconter. Cet enfer est simplement le bout du chemin sur lequel la privatisation de toutes nos conquêtes sociales nous conduit (note et traduction de Danielle Bleitrach).

« Colombie : un pays qui sème des corps », c'est l'une des actions en protestation pour le génocide qui a été perpétré et continue d'être perpétré par l'état colombien contre la population, dans le cadre d'une stratégie d'état conçue pour taire la revendication et l'organisation sociale, pour faire taire la protestation contre le brutal pillage capitaliste dont souffre la Colombie. L'extermination de milliers de leaders sociaux, qui continue actuellement, s'inscrit dans cette stratégie d'état de terreur pour maintenir l'injustice sociale. L'extermination est perpétrée à travers les outils répressifs de l'état lui-même, qui ont des « conseils » (militaires, paramilitaires et police).

L'action politique et artistique « un pays qui sème corps » a été réalisée depuis un pont de Medellin, le 22 décembre, dans le cadre des gigantesques mobilisations de la grève nationale en Colombie, qui dure déjà depuis un mois.

La Classe Ouvrière, la classe exploitée se lève contre le pillage capitaliste et l'appauvrissement qu'elle implique pour les majorités. Dans tout le pays, malgré la répression brutale et le couvre-feu imposé par le régime, la grève a été massive : blocages des routes et grèves dans la production. Plusieurs semaines de manifestations. Plus d'un million de personnes manifestant dans les rues de Bogota, des centaines de milliers dans d'autres villes, des semaines successives de mobilisation. Le régime a tué, handicapé et mutilé les yeux de plusieurs personnes pendant les manifestations : des vies tronquées par un état qui perpétue l'extermination contre les personnes qui s'opposent à la prédation capitaliste et à l'appauvrissement qu'il provoque pour les majorités, alors qu'une poignée de milliardaires accumule des fortunes. En plus de meurtre, la police a également perpétré des coups aberrants et des arrestations en vrac, plusieurs journalistes ont également été brutalement battus. Il y a des milliers de blessés par la brutalité policière.

La Colombie est un autre pays qui s'ajoute aux gigantesques manifestations continentales contre le pillage capitaliste et les mesures économiques qu'impose le FMI. En Colombie, l'injustice sociale est dantesque : la privatisation de la santé (qui enrichit une poignée de milliardaires) pousse des millions de colombiens à mourir pour inassistance médicale ; la privatisation de l'éducation exclut des millions de personnes de l'accès à l'éducation. Les familles vivent endettées pour pouvoir s'en sortir, l'esclavage au paiement d'intérêts. Le pillage de la nature par le capitalisme transnational dévaste des montagnes et des rivières, laissant des gouffres où un jour il y a eu des forêts vertes et déplaçant de manière forcée des millions de paysans, dépossédés de leurs terres. À tout ce qui précède s'ajoute l'exploitation du travail aberrant, et l'impossibilité de revendiquer pour la justice sociale sans courir un risque élevé d'être tué par les armes des militaires ou paramilitaires de l'état colombien. Ceux-ci et bien d'autres, sont les raisons du chômage national et de la lutte qui continue. Parce que ça ne s'arrête pas.

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