Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête après la diffusion d'une vidéo dans laquelle un policier semble tirer quasi à bout portant sur des manifestants avec un LBD lors d'échauffourées pendant le défilé contre la réforme des retraites.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête le 10 janvier pour «violences volontaires» après la vidéo d'un tir présumé de LBD le 9 janvier en marge de la manifestation contre la réforme des retraites. L'enquête a été ouverte pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique» et confiée à l'IGPN, la «police des polices».
Cette vidéo de 37 secondes montre l'avancée des forces de l'ordre rue Saint-Lazare, à Paris, qui repoussent les manifestants, principalement à coups de tonfa (une matraque avec une poignée), avant qu'un policier équipé d'une arme semblant être un LBD ne tire sur la foule à environ un mètre de distance. Les images montrent ensuite un homme à terre.
Dans une déclaration à l'AFP, la préfecture de police a qualifié cette vidéo de «parcellaire et sortie de son contexte», celui de «violents heurts». «Les policiers et les gendarmes ont été pris à partie par des personnes violentes et ont riposté avec des moyens intermédiaires, lacrymogènes et lanceurs de balles de défense», a précisé la préfecture.
«Au cours de cette manœuvre, 16 membres des forces de l'ordre ont été blessés [et] aucune plainte pour une personne blessée par un tir de LBD n'a été à ce jour portée à la connaissance de la préfecture de police», conclut le communiqué.
«Ce que j'ai vu hier ce n'est pas du maintien de l'ordre mais la volonté de faire mal», a écrit sur Twitter Laurent Bigot, l'auteur et diffuseur de la vidéo.
Bien à vous
Selon un responsable de l'IGPN interrogé en 2019 par l'AFP, il n'y a pas de distance minimale pour tirer et tout dépend de «l'estimation de la menace». Pour chaque tir, un rapport est rédigé pour en détailler les circonstances.
Arme non létale, le LBD est accusé d'avoir provoqué de graves blessures pendant les manifestations de Gilets jaunes. Le Défenseur des droits Jacques Toubon en a demandé à plusieurs reprises la suspension, en raison de sa «dangerosité».
«Les manifestations sont encadrées de manière très professionnelles par les forces de police qui parfois sont victimes de violences auxquelles ils répondent de manière proportionnée», a déclaré dans la matinée le secrétaire d'Etat Laurent Nuñez, en déplacement à Lille. «Quand il y a des fautes, des investigations sont menées, il y a des sanctions et encore une fois je veux saluer le courage la détermination des policiers», a-t-il conclu.
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