A l'appel d'une intersyndicale, des manifestants se sont réunis devant un lycée clermontois ce 18 janvier, avant de s'y introduire. Ils protestent contre la réforme des retraites et celle du baccalauréat. Des épreuves du bac ont été annulées.
Matinée mouvementée ce 18 janvier au lycée Blaise-Pascal, à Clermont-Ferrand, où se déroulaient les épreuves de contrôle continu «E3C» du nouveau baccalauréat. Vers 7h30 du matin, des professeurs, rejoints par quelques lycéens et des étudiants, se sont réunis à l'appel d'une intersyndicale devant le bâtiment. Objectif : «perturber les épreuves», selon Frédéric Campguilhem, co-secrétaire académique de la CGT-Education.
Ces quelque 300 manifestants, qui protestent contre la réforme du baccalauréat, mais aussi la réforme des retraites, se sont ensuite introduits dans le lycée.
«La proviseure a donc décidé de les [épreuves du baccalauréat] annuler, les lycéens sont tous sortis, nous sommes contents d'avoir réussi cette action symbolique car tout s'est déroulé dans le calme», a ajouté le responsable syndical.
«Les profs mobilisés contre la réforme du bac et ses épreuves continues qui rendent celui-ci inégalitaire sont à l'intérieur du lycée Blaise-Pascal. Le refus de la réforme des retraites a également été rappelé», a twitté Marianne Maximi, candidate la France insoumise (LFI) à la mairie de Clermont-Ferrand, présente sur place.
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Les élèves de première de ce lycée, l'un des plus importants de Clermont-Ferrand, devaient passer à partir de 9h des épreuves de langues vivantes -anglais, italien et chinois - comptant pour le contrôle continu instauré en vertu de la réforme du baccalauréat. Celles-ci ont été reportées «à une date ultérieure», a confirmé un porte-parole du rectorat de Clermont-Ferrand.
Le rectorat condamne
Le recteur de l'académie, Karim Benmiloud, a «condamné fermement cette intrusion dans le lycée par des personnels extérieurs pour empêcher le déroulement des épreuves E3C ce matin», a-t-il indiqué. Il «apporte tout son soutien au lycée Blaise-Pascal pour que des suites soient données à ce grave incident». Le rectorat a par ailleurs précisé que les épreuves à venir dans d'autres établissements de la région «sont organisées et se dérouleront».
Selon Claude Deletang, secrétaire départemental de la FSU du Puy-de-Dôme, l'intersyndicale (SNES-FSU, CGT, FO, Unef, SNALC, Sud) appelle à poursuivre ces actions dans les jours à venir.
«Nous voulons le retrait de la réforme Blanquer, parce que c'est la fin du bac national, on se dirige vers un bac à la carte. Les enseignants ne savent pas à quoi préparer les élèves, ils deviennent plus évaluateurs qu'enseignants», a-t-il souligné.
Pour Frédéric Campguilhem, la réforme «s'inscrit dans une logique anglo-saxonne, et donne une fausse liberté de choix, c'est un échec du ministre et on va vers un conflit qui ne va pas s'arrêter». Plusieurs syndicats d'enseignants ont appelé au boycott de ce nouveau baccalauréat, demandant le report des épreuves et dénonçant une réforme mal préparée.
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