Le Premier ministre israélien et son rival politique Benny Gantz se sont tous deux réjouis du projet de paix au Moyen-Orient annoncé par Washington et d'ores et déjà rejeté par les responsables palestiniens avant même d'en connaître les détails.
Les deux plus hauts responsables politiques israéliens, Benjamin Netanyahou et Benny Gantz, se sont félicités de l'«excellent plan» de paix au Moyen-Orient promu par Donald Trump, qu'ils doivent rencontrer à Washington dans cette optique.
Une oreille attentive aux «besoins existentiels d'Israël»
Le Premier ministre israélien, qui a déjà consulté le projet selon des médias américains, ne tarit pas d'éloges à son sujet depuis.
«Je vais rencontrer demain [à Washington] mon ami le président américain Donald Trump qui va présenter son "plan de paix". Je pense qu'une seule fois dans l'histoire se présente une telle opportunité, et il nous est interdit de la manquer», a-t-il déclaré le 26 janvier lors d'une réunion de son cabinet ministériel, quelques heures avant de s'envoler pour les Etats-Unis. «Depuis trois ans, je parle avec le président Trump et son équipe de nos besoins en matière de sécurité []... J'ai obtenu dans toutes ces discussions une oreille attentive à la Maison-Blanche aux besoins existentiels d'Israël», a-t-il ajouté.
La veille, il avait déjà qualifié d'«historique» l'initiative de Donald Trump et avait présenté le président américain comme étant le «plus grand ami qu'Israël ait jamais eu».
Même emphase chez Benny Gantz, le chef de l'opposition et ancien chef de l'armée israélienne : «Le contenu de nos échanges comme les détails du plan resteront secrets pour le moment []... Mais je peux déjà vous dire que le "plan de paix" conçu par le président Trump marquera l'histoire comme un jalon important permettant à différents acteurs au Moyen-Orient d'aller enfin de l'avant avec un accord régional historique», a-t-il déclaré le 25 janvier.
Nous rejetons absolument ce que l'administration Trump a réalisé jusqu'à présent
Le plan, dont les grandes lignes économiques, dévoilées en juin, prévoiraient environ 50 milliards de dollars d'investissements internationaux dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans, est cependant d'ores et déjà rejeté par les responsables palestiniens.
Le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, Nabil Abou Roudeina, a ainsi estimé que «"l'accord du siècle" que le président Trump pourrait annoncer est déjà mort».
«Nous rejetons absolument ce que l'administration Trump a réalisé jusqu'à présent []... Israël doit mettre fin à l'occupation des terres palestiniennes en vigueur depuis 1967», a-t-il précisé. L'autorité palestinienne ne pardonne - entre autres - pas au président américain d'avoir reconnu Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu, en rupture avec le droit international, mais en accord avec la politique israélienne qui considère la ville comme sa capitale «unifiée et indivisible». Le projet américain a également été rejeté par le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.
J'aimerais vraiment parvenir à un accord
«J'aimerais vraiment parvenir à un accord», avait déclaré Donald Trump le 23 janvier, se disant au passage «certain» que les Palestiniens «réagiront peut-être de manière négative au début, mais c'est en réalité très positif pour eux». «Nous leur avons parlé brièvement», avait-il par ailleurs précisé lorsqu'il avait été interrogé sur d'éventuelles discussions entre l'administration américaine et l'autorité palestinienne.
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