on sait le rôle joué par la Pologne dans l'adoption de la résolution mettant sur le même plan nazisme et communisme (pour mieux restaurer un passé nazi d'ailleurs) et mettant sur l'URSS et le pacte germano-soviétique le poids du déclenchement de la guerre. Les Russes en particulier non seulement dénoncent ce négationnisme historique mais ont décidé de sortir les archives dans lesquelles ils montrent le rôle du pacte de Munich et les complaisances à l'égard du régime nazi des puissances comme la Grande bretagne, la France, mais surtout la Pologne. Voici une contribution à leur analyse.
lecture des articles qu'Aragon écrit pour le quotidien communiste « Ce soir »en septembre 1938 (1)nous permettent de mieux percevoir ce qu'a été la réalité des accords de Munich. Mais j'y ai découvert quelque chose que j'ignorais à propos de la Pologne et de la Hongrie. Ces deux pays qui avaient des gouvernements très proches des fascistes et des nazis qui non contents d'approuver le démembrement de la Tchécoslovaquie en réclamèrent leur part aux côtés des nazis :
« Et dans la soirée, la Pologne avait fait savoir officiellement qu'elle réclamait le territoire de Teschen et la minorité polonaise en Tchécoslovaquie (2), on annonçait simultanément le maintien sous les drapeaux de la classe démobilisable et des réservistes ayant pris part aux manoeuvres. Les journaux allemands du soir ne laissent aucun doute sur les nouvelles exigences que le Fürher exposera à moniseur Chamberlain à Godesberg: démembrement de la Tchécoslovaquie, avec la part du lion pour l'Allemagne ».(P.35)
(1) Aragon Un jour du monde (chronique de ce soir) 1ère partie: 1938 La crise de Munich. Editions Delga. 2017
(2) La ville de Teschen (située à l'est de la Tchécoslovaquie, proche de la frontière polonaise) est finalement occupée et annexée par la Pologne en octobre 1938.