Depuis le début des campagnes pour les élections municipales 2020, des Gilets jaunes se font entendre en perturbant les meetings de plusieurs candidats LREM à travers la France. Un mode d'action qui se généralise.
Une poignée de Gilets jaunes est venue perturber le lancement de la campagne pour les élections municipales de Tours (Indre-et-Loire) du candidat investi par La République en marche (LREM), Benoist Pierre, le 6 février 2020.
Les candidats du parti au pouvoir aux élections municipales de 2020 semblent être les cibles privilégiées de certains Gilets jaunes, venus leur montrer que le mouvement ne s'essouffle pas et que leur colère et leurs revendications demeurent d'actualité.
Plusieurs dizaines de Gilets jaunes ont ainsi interrompu «le meeting du candidat macroniste à Tours», Benoist Pierre, avec le désormais fameux chant «On est là», tout en brandissant leurs gilets fluorescents. Le candidat, pantois, a ensuite regardé ses soutiens entamer une timide Marseillaise pour tenter de prendre l'ascendant sur les perturbateurs.
À qui le tour ?
Les chants, une fois terminés, ont fait place au dialogue entre les Gilets jaunes et les sympathisants du candidat Benoist Pierre. L'un des Gilets jaunes a alors glissé : «Mais les élections de quoi ? On nous donne le choix entre la peste et le choléra.»
Le 6 février, ce type d'action s'est multiplié aux quatre coins du pays. A Bègles (Gironde), une vingtaine de Gilets jaunes sont, par exemple, venus devant «la salle où se [tenait] la réunion publique du candidat LREM», avec pour objectif de faire un maximum de bruit.
Ça devrait les interpeller mais notre majorité minoritaire préfère se terrer plutôt que de se remettre en question
Ça finira mal#greve6fevrier #GreveGenerale
A Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), ce même 6 février, une trentaine de Gilets jaunes ont accueilli en chanson la secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, en déplacement pour soutenir le candidat LREM.
De la même manière, à Marseille (Bouches-du-Rhône), une réunion organisée par le parti au pouvoir a été bousculée «par des manifestants CGT et Gilets jaunes», le 7 février.
Municipales à Marseille : une réunion de LREM perturbée par des manifestants CGT et gilets jaunes
Des Gilets jaunes se sont aussi invités à la réunion publique LREM de Charles Dayot à Mont-de-Marsan (Landes), le 6 février.
Plusieurs dizaines de Gilets jaunes sont également venus manifester devant l'Espace Franquin à Angoulême (Charente), où le maire sortant et candidat soutenu par Les Républicains et LREM, Xavier Bonnefont, présentait sa liste. Les manifestants ont détourné le coronavirus en «macronavirus».
Un nouveau mode d'action des Gilets jaunes ?
En réalité, il ne s'agit pas d'un coup d'essai pour les Gilets jaunes, qui mènent ce type d'action depuis le début des campagnes pour les municipales. En effet, le 28 janvier à Paris, la cérémonie des vœux de Frédérique Calandra, maire du XXe arrondissement ex-PS et désormais pro-Griveaux (LREM), a été sévèrement ébranlée. La veille, quelques dizaines de manifestants s'étaient rendus au théâtre Bobino, dans le XIVe arrondissement de Paris, pour perturber le meeting de lancement de campagne de Benjamin Griveaux, candidat à la Mairie de Paris pour le compte de La République en marche.
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