Le quotidien L'Humanité s'est fait l'écho d'un appel lancé par 140 signataires, principalement des personnalités de gauche, en faveur d'un référendum sur la controversée réforme des retraites portée par le gouvernement et la majorité.
Plus de 140 personnalités publiques de gauche, politiques, associatifs, artistes, syndicalistes et universitaires ont lancé dans L'Humanité un appel accompagné d'une pétition en ligne réclamant un référendum sur le retrait de la réforme des retraites pour «résoudre» le «problème démocratique majeur» qu'elle pose selon eux.
«Alors que les projets de loi commencent à être examinés à l'Assemblée nationale, tout est organisé pour contourner le débat devant la représentation nationale et inciter les parlementaires à voter à l'aveugle, avec le recours programmé à pas moins de 29 ordonnances», déplore le texte au sujet de la méthodologie privilégiée par le gouvernement et la majorité pour mener à bien ce projet.
«Un référendum sur le retrait du projet gouvernemental doit être organisé, pour que le peuple ait le dernier mot», conclut l'appel signé par des personnalités aussi diverses que le député LFI Jean-Luc Mélenchon, le maire de Grenoble Eric Piolle, le chroniqueur Guy Carlier, les humoristes Didier Porte et Christophe Alévèque, le cinéaste Bertrand Tavernier, l'économiste Bernard Friot, le démographe Emmanuel Todd ou les journalistes Denis Robert et Daniel Mermet.
Un référendum sur le retrait du projet gouvernemental doit être organisé, pour que le peuple ait le dernier mot
Le texte note par ailleurs l'avis «très sévère» émis par le Conseil d'Etat sur cette réforme «relevant "la fausse promesse d'un régime universel", des projections financières "lacunaires", mais aussi des dispositions "contraires à la Constitution"». L'institution avait en effet estimé le 24 janvier n'avoir pas eu assez de temps (trois semaines) pour «garantir au mieux la sécurité juridique» du texte, et avait émis plusieurs critiques à son encontre, ciblant notamment son mode d'adoption.
Depuis, le texte est examiné par les députés, la commission spéciale sur les retraites à l'Assemblée étant depuis une semaine le théâtre d'un bras de fer permanent entre députés de l'opposition et majorité, qui fait courir le risque de s'arrêter au milieu du gué sans avoir balayé l'ensemble de la réforme.
Le dernier référendum national en France a eu lieu le 29 mai 2005. Il portait sur le traité établissant une constitution pour l'Europe, qui a été rejeté à près de 55%.
Lire aussi : Le Conseil d'Etat ne peut pas garantir «la sécurité juridique» de la réforme des retraites